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Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/07/2010 à 09:05 GMT+2

Sans broncher et sans se plaindre, Alexandre Vinokourov avait encaissé le final pour le moins frustrant de l'étape de Mende, vendredi. Mais le Kazakh s'était senti floué par l'offensive de Contador. 24 heures plus tard, au prix d'une superbe improvisation, Vino est allé chercher sa victoire.

2010 Tour de France Alexandre Vinokourov

Crédit: AFP

Astana nous l'a joué "séquence émotion" samedi à Revel. Dès qu'il a eu franchi la ligne d'arrivée, Alberto Contador est tombé dans les bras d'Alexandre Vinokourov. L'Espagnol tenait à être le premier à féliciter son capitaine de route. Le début de mini-polémique né de l'attaque de Contador, la veille à Mende, alors que Vino se trouvait déjà seul en tête de la course, est donc balayé. Si Vino était vexé ou fâché, il l'a bien caché. Cette victoire efface tout. Du coup, avec le recul, Contador a vraiment bien fait d'attaquer vendredi pour reprendre 10 secondes à Schleck...
Quand on vient taquiner Yvon Sanquer sur cette grande réconciliation, le manager d'Astana sourit. "Alberto n'avait pas besoin de se réconcilier avec Alexandre. Ils n'étaient pas fâchés". Bon d'accord, on arrête. Mais quand même. Si Vinokourov n'avait pas rué dans les brancards en Lozère, il avait quand même coupé la ligne en tapant du poing sur son guidon. Frustré, il l'était, et sans doute bien plus qu'il ne l'a avoué devant les caméras. Mais officiellement, promis, il n'était pas en colère après son leader, pour lequel il ne cesse d'ailleurs de se démener depuis deux semaines.  "Je n'en voulais pas à Alberto. C'était simplement dommage de ne pas avoir pu gagner alors que nous étions deux devant, explique-t-il. Aujourd'hui, je pense que c'est une belle récompense pour les efforts fournis lors de l'étape précédente."
"Hier, mes enfants étaient tristes"
Preuve, selon lui, qu'il ne nourrissait pas d'esprit de revanche, il n'avait absolument rien prémédité samedi à Revel. "Rien n'était prévu. Il y a quatre journées très dures dans les Pyrénées, et on voulait surtout rester au chaud avant la grande bataille", reprend Vino. Mais chassez le naturel... La tentation a été trop forte dans le final, taillé sur mesure pour lui. "Je connaissais cette côte (NDLR: de Saint-Ferréol, placé à 8 kilomètres de l'arrivée). Je me rappelais de  2005. Je savais que c'était dur. Mais je n'avais pas décidé d'attaquer. C'est juste quand j'ai vu Ballan et Cunego sortir, je me suis dit 'bon OK, je vais essayer moi aussi. C'était plutôt bien joué!", s'amuse-t-il. Plutôt, oui. Une fois seul, il a livré un numéro dont il la le secret, en tenant le peloton en respect. "Je savais que si j'avais 15-20 secondes d'avance, c'était fini."
S'il n'avait pas besoin de se réconcilier avec Contador, Vino vient en tout cas de se rabibocher avec le Tour. Viré comme un malpropre en 2007 pour un contrôle positif, il a connu sa traversée du désert de deux ans, comme tous les bannis. Il y a un an, en plein Tour, il avait donné une conférence de presse surréaliste, pour annoncer son retour à la compétition et pour rappeler, surtout, qu'Astana, c'était lui. En gros, il avait gentiment, mais fermement poussé dehors Johan Bruyneel et Lance Armstrong. Mais il a gardé Contador. Pour gagner le Tour. Pour qu'Astana gagne le Tour. Parallèlement à cet objectif, Vinokourov voulait, aussi, aller chercher une étape. "Je crois que c'était son grand objectif sur un plan personnel, reprend Yvon Sanquer. Il avait ça dans un coin de la tête. Mais ce n'est pas incompatible avec le fait de vouloir aider Alberto à conquérir le maillot jaune. La preuve. Et vous allez voir qu'Alexandre va tout donner pour Alberto dans les Pyrénées." Son but désormais atteint, Vino va pouvoir se consacrer à 200% à Contador. C'est peut-être pour ça que le Madrilène était si content de la victoire du Kazakh. On plaisante, évidemment.
Avant de remettre le bleu de chauffe dès dimanche, Vinokourov a en tout cas gagné le droit de savourer son retour en pleine lumière. Plus encore que son succès dans Liège-Bastogne-Liège fin avril, cette victoire-là a des allures de résurrection.  "Vous savez, il a énormément travaillé pour revenir", confie Sanquer. "C'est sûrement une des plus belles journées de ma carrière, juge-t-il. Je voulais gagner pour mon pays, pour mon équipe et pour ma famille. Hier, mes enfants étaient tristes. Ils m'ont demandé pourquoi je n'avais pas gagné! Je leur ai promis de tenter à nouveau ma chance et j'ai tenu parole." Plus vite encore qu'il ne le pensait.
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2010 Tour de France Alexandre Vinokourov

Crédit: AFP

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