Les Alpes, la chaleur : Valverde arrive sur son terrain de jeu favori

Depuis ses débuts fracassants sur la Grande Boucle en 2005, Alejandro Valverde n’en finit plus avec la malchance, l’empêchant de lutter pour la victoire finale. Tombé en 2005, 2006 et 2012, piégé en 2008 et 2013, victime d’un jour sans en 2007 : le Murcien n’a jamais connu la réussite sur le Tour de France. Même cette année, il est tombé lors de l’étape sur pavés. Mais, contrairement aux années précédentes, l’Espagnol n’a pas perdu toutes ses chances ce jour-là. Le leader de la Movistar veut croire en sa bonne étoile, d’autant que les Alpes - son massif préféré - arrivent ce vendredi et ce samedi sur la route du Tour. Pour lui, une autre course commence.

Jusque-là, le Murcien est apparu un ton en-dessous de Vincenzo Nibali, actuel maillot jaune, sur lequel il compte 2’47’’ de retard. Un débours qui n’a rien de rédhibitoire pour le récent champion d’Espagne du contre-la-montre : "Il y aura des journées où on peut souffrir d'une défaillance sur chacune d'entre elles". Jusque-là, Vincenzo Nibali a couru dans des conditions climatiques qui l’avantagent lui et lui seul : "Il a couru dans des conditions météo qui lui vont très bien. C'est lui qui s'adapte le mieux à la pluie de tous ceux qui sommes devant pour la gagne". Pour Alejandro Valverde, la chaleur est un atout majeur : "Avec le soleil et des bonnes températures, je suis meilleur", avait-t-il assuré lors de la journée de repos.

Ce week-end, il sera gâté puisqu’on annonce des températures au-dessus des 35° ! Seul autre vainqueur sur un Grand Tour (Vuelta 2009), avec Nibali, Valverde aborde les Alpes bien placé (3e). Une nouveauté pour lui qui a toujours adoré ce massif. En 2013, il fut l’un des meilleurs (8e à l’Alpe d’Huez, 4e au Semnoz) mais avait perdu toute chance de bien figurer avant même la première montée alpestre. Comme en 2008 (7e au Prato Nevoso, 4e à l’Alpe d’Huez). Il en sortira en très bonne position en 2005 (5e) et 2007 (2e) avant de céder plus tard. A chaque fois, les Alpes lui ont réussi. C’est là qu’en 2005 (à Courchevel et devant Armstrong) il y gagne sa première étape sur le Tour. En évitant les pièges de la première semaine, le Murcien parait en mesure de viser la victoire sur la Grande Boucle pour la première fois de sa carrière.

La gagne, Alejandro Valverde y pense forcément depuis les abandons de Froome et Contador. Mais pas question pour autant de tout risquer pour cela. "L'objectif pour le moment reste le podium. Après, si on peut remonter et viser plus haut, on le fera", assure-t-il. Une ambition mesurée mais logique pour le Murcien (34 ans) dont c’est la dernière chance de podium sur la Grande Boucle. Ses chances d’y parvenir seront bien plus claires après ce diptyque alpestre. Car, jusque-là, "El Imbatido" n’était pas à 100% de sa forme.

En raison notamment de son peu de jours de course depuis les classiques ardennaises (cinq) qui doivent lui permettre de rester frais : "Ces derniers jours j'étais bien, mais ce ne sont pas du tout des conditions qui me favorisent. En théorie, je devrais, si ce n'est m'améliorer, au moins maintenir ma bonne forme jusqu'à la fin", a déclaré l’Espagnol. Un net avantage sur une concurrence qui pourrait s’essouffler. A l’exemple notamment du maillot jaune dont la multiplication des attaques pose question : craindrait-il la troisième semaine ? En 2013, il avait connu de grandes difficultés en fin de Vuelta. Alejandro Valverde, futur troisième, lui avait repris 43 secondes sur les sept dernières étapes.  Et il sortait fatigué du Tour… De quoi lui laisser de bons espoirs pour cette édition 2014, peut-être la chance de sa vie.