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Tour de France - La semaine de tous les dangers a presque condamné Nibali

Jean-Baptiste Duluc

Publié 13/07/2015 à 08:34 GMT+2

Après seulement neuf jours de course, Vincenzo Nibali (Astana) pointe déjà à plus de deux minutes du leader Chris Froome. Un retard conséquent pour l’Italien, surtout au vu des étapes disputées. Alors que la montagne se présente dès mardi, le Requin de Messine n’a-t-il pas déjà laissé passer sa chance de se succéder à lui-même ?

Vincenzo Nibali (Astana) lors de la 3e étape du Tour de France 2015

Crédit: AFP

C’était la semaine de tous les dangers. Celle qui devait sourire aux audacieux, aux malins, à ceux qui n’ont pas peur de tenter un peu tout, à n’importe quel moment. Bref, une semaine favorable – du moins sur le papier – à Vincenzo Nibali. L’Italien s’était montré largement supérieur à la concurrence l’an dernier sur le Tour de France mais il avait assommé ses adversaires dès la première semaine, avec une victoire à Sheffield et une démonstration sur les pavés.
Encore des pavés, une étape exposée aux vents et des mini-classiques : le parcours semblait encore offrir au leader d’Astana des opportunités de prendre de l’avance sur Froome ou Quintana, réputés moins à l’aise dans ces exercices. Le "Squale" a tenté. Mais il n’a jamais réussi à distancer ses adversiares. "L’an dernier, je répliquais avec facilité, à toutes les attaques de Contador, de Froome (avant leur abandon) cette année, ça va moins bien, pourquoi? Je n’en sais rien..." Pire, l’Italien est le grand perdant de cette première semaine. Jour après jour, il a vu ses espoirs de la première semaine s’envoler. A des hauteurs impensables.

Quatre jours de galère

2e étape - Noyé dans la tempête du Nord : A quelques mètres près, tout ce discours n’aurait aucun sens. L’Italien était au départ dans le bon groupe. Mais, gêné par la chute d’Adam Hansen, Nibali a reculé avant de céder à la pédale quelques kilomètres plus loin. "On a joué de malchance. Distancés, nous nous sommes désunis et nous n'avons pas pu combler immédiatement l'écart. Nous avons chassé longtemps. Que pouvions-nous faire d'autre ? C'est le cyclisme. Il faut accepter les mauvais jours. Le Tour est encore long…" Mais le voilà déjà avec un débours de 1’28".
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TDF: Nibali crash

Crédit: Eurosport

4e étape - Décevant sur les pavés : Après son festival de l’an passé, tout le monde l’attendait. Le leader d’Astana a tenté. A plusieurs reprises. Mais, moins fort que l’an dernier, moins soutenu par son équipe aussi, il n’a jamais réussi à mettre Contador, Froome ou Quintana en difficulté. Pas une mauvaise journée mais aucun gain de temps pour Nibali.
8e étape - Dans le dur dans le Mûr : Pour les favoris, ce n’était pas un jour à attaquer. Mais voir Nibali céder a surpris : "Je n’ai pas d’explication, j’étais incapable de réagir, je n’avais pas cette force explosive que j’avais dans le Mur de Huy… J'étais un peu bloqué, je ne sais pas pourquoi car je suis en forme." Bien sûr, la perte du temps est minime (10" seulement). Mais elle confirme une tendance franchement négative pour l’Italien : celle qu’il manque son début de Tour.
9e étape – Un chrono par équipes décevant : On savait que l’Italien et Astana allaient perdre du temps sur une équipe comme la Sky. Mais pas au point de les imaginer concéder 35" en 28 kilomètres ! Même si l’état des troupes de l’Italien suggérait une perte de temps : "Scarponi et Gudzev ont souffert d’un dérangement intestinal, ils n’ont pas encore pleinement récupéré, ce qui a influencé notre rendement au niveau collectif ", explique Nibali, désormais repoussé à 2’22 de Froome.

Touché oui, mais pas coulé !

Dans ces conditions, dur de continuer à voir en Nibali un vainqueur potentiel. Pour lui, être pointé à plus de deux minutes de Froome au moment d’aborder la haute montagne est une défaite, une claque qui sonne pour beaucoup comme le glas des ambitions de l’Italien. Les mêmes qui ne cessent de pointer que Nibali, vainqueur des trois grands tours, n’a pour autant pas battu ses rivaux. La suite aidera à déterminer si Nibali joue dans la même cour qu’eux. En attendant, il est trop tôt pour enterrer Nibali. On connaît l’Italien, il tentera tout pour se refaire. Quitte à perdre le peu qu’il lui reste à perdre.
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Nibali

Crédit: Eurosport

Même s’il a encore fait la mauvaise opération, au même titre cependant que la Tinkoff-Saxo de Contador, l’Italien a retrouvé ses jambes dans le contre-la-montre par équipes ce dimanche. De bons augures avant la montagne, espère-t-il : "J'ai eu de bonnes sensations. On a roulé fort, en accélérant jusqu'au bout. Dans la montée d'arrivée, j'ai cherché à prendre un rythme élevé mais pas maximal pour qu'on arrive à cinq coureurs." Et l’Italien d’ajouter : "Pour les grimpeurs, le Tour commence maintenant. Je suis confiant." Vu le tempérament du bonhomme, et pour le spectacle, on espère qu’il a raison.
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