Froome, Martin, Dumoulin : les ténors du chrono vont s'expliquer

Leader de ce Tour de France depuis la 8e étape et son improbable attaque dans la descente de Peyresourde, Chris Froome fait office de grand favori pour le premier contre-la-montre de ce Tour de France 2016. Vu le profil vallonné proposé par l'organisation, le Britannique présente le meilleur profil puissance entre plat et montée du plateau.

Sa quête de jaune à Paris le rend évidemment dangereux dans l'exercice. Surtout après l'épisode de la chute survenue à l'amorce du dernier kilomètre de l'ascension du Mont Ventoux, jeudi. Seule inconnue : quelle sera sa forme après l'escalade du Géant de Provence et ses efforts effectués en direction de Montpellier jeudi ? Il n'a disputé qu'un chrono cette saison sur le Tour de Romandie (sur 15 kilomètres) où il a terminé 4e. C'est peu.

Ses résultats sur les derniers grand chronos du Tour : 2012 (Besançon, 41,5 km): 2e, 2012 (Chartres, 53,5 km) : 2e, 2013 (Mont-Saint-Michel, 33 km) : 2e, 2013 (Chorges, 32 km) : 1er.

Monsieur contre-la-montre. Délesté de son titre de champion du monde de la spécialité depuis deux ans, l'Allemand reste une valeur sûre dans l'exercice individuel malgré les années qui passent. Il débarque malgré tout dans ce Tour de France avec sa plus mauvaise saison en terme de résultat en chrono depuis 2008 et avec le seul titre de champion d'Allemagne dans sa besace.

Le profil vallonné est-il un handicap pour lui, l'énorme machine à rouler ? Pas forcément, il s'était imposé à Perigueux lors de l'unique chrono de l'édition 2014. Et le tracé avait réservé une seconde partie plutôt escamotée aux coureurs. L'Allemand n'est d'ailleurs pas le rouleur le plus mal à l'aise sur les profils escarpés.

Ses résultats sur les derniers grand chronos du Tour : 2011 (Grenoble, 42,5 km): 1er, 2013 (Mont-Saint-Michel, 33 km) : 1er, 2013 (Chorges, 32 km) : 27, 2014 (Périgueux, 54 km) : 1er.

A l'image de Tony Martin, Tom Dumoulin n'est pas dans sa meilleure année concernant l'exercice du contre-la-montre. Vainqueur de la première étape du Giro sur un parcours très court (9,8 kilomètres), le Néerlandais a ensuite été largement battu lors du chrono disputé à Chianti (40,5Km) où il a concédé 1'58" à Primoz Roglic.

Lui aussi désormais plutôt à l'aise dans les bosses, après son extraordinaire Vuelta 2015 où il était passé près du sacre, Dumoulin devra être scruté de près vendredi. La longueur du parcours lui convient à merveille.

Ses résultats sur les derniers grand chronos du Tour : 2013 (Mont-Saint-Michel, 33 km) : 9e, 2013 (Chorges, 32 km) : 59e, 2014 (Périgueux, 54 km) : 2e.

Sacré champion du monde de la spécialité à Richmond en septembre 2015, le Biélorusse a fini par toucher au but, trois années après avoir glané le bronze à Valkenburg en 2012. L'infatigable machine de l'équipe Sky sera l'empêcheur de tourner en rond au milieu des favoris pour la gagne. Plat, bosse ? Tout lui convient. Mais Kiryienka, c'est avant tout un inclassable. Suffisant pour le redouter.

La seule inconnue avec Kiryienka c'est son rôle de coéquipier auprès de Christopher Froome dans ce Tour de France. Au four et au moulin depuis le grand départ, l'ancien coureur de la Movistar aura-t-il les jambes pour aller chercher la victoire ? Rien n'est moins sûr. En tous cas, il s'est rapidement laissé glisser lors de l'ascension du Ventoux jeudi. Pour se mieux se préserver ?

Ses résultats sur les derniers grand chronos du Tour : 2012 (Besançon, 41,5 km): 50e, 2012 (Chartres, 53,5 km): 8e, 2014 (Périgueux, 54 km) : 132e.

Trois clients. D'abord le duo de la BMC qui devrait envoyer des watts entre Bourg-Saint-Andéol et La Caverne du Pont-d'Arc. On devrait découvrir les véritables capacités de Richie Porte, qui a ôté sa tunique d'équiper à la Sky pour un rôle de leader chez BMC cette année, dans l'épreuve. Deuxième des Championnats d'Australie derrière Rohann Dennis en janvier (à 38"), Porte sera à surveiller comme le lait sur le feu. Surtout qu'il a la bonne patte dans ce Tour de France.

A l'inverse, les références de Tejay Van Garderen sur l'exercice individuel sont plutôt floues ces derniers temps. L'Américain n'a plus disputé un chrono de plus de 30 kilomètres depuis l'avant-dernière étape du Tour 2014 à Périgueux où il avait pris la 6e place (à 2'08" de Tony Martin). Si la distance lui sied à merveille, impossible de dire s'il sera un réel candidat à la victoire. Bien placé au général, 7e à 1'32" de Froome, il pourrait faire une excellente opération en vue du podium à Paris.

Fini Fabian Cancellara ? Pas vraiment. Désormais derrière des Tony Martin et Tom Dumoulin dans la hiérarchie, le Suisse a encore de la réserve pour performer en contre-la-montre. Il l'a montré lors du dernier Giro où il avait pris la 4e place à 28 secondes de Primoz Roglic. Seul problème, le parcours vallonné ne devrait pas convenir à ses qualités. Mais pour son dernier Tour de France, le récent champion de suisse voudra marquer le coup.

On aurait aimé mettre Thibaut Pinot plus haut. Mais la forme en mode montagnes russes du leader de la FDJ, visiblement victime d'une bronchite, depuis le début du Tour de France laisse craindre une performance décevante lors de ce chrono. Pourtant, s'il y a bien un domaine où le Franc-comtois a bossé, c'est bien le contre-la-montre.

Depuis deux années, il a axé une grosse partie de ses efforts dessus. Et ça a marché. Douzième à Périgueux à 3'12" de Tony Martin lors du dernier gros chrono du Tour 2014, mais à 1'12" de Vincenzo Nibali futur vainqueur, Pinot avait passé la seconde cette saison. Vainqueur du chrono du Tour de Romandie devant Tom Dumoulin, Bob Jungels et Chris Froome, puis celui du Critérium International en Corse, avant de devenir champion de France à domicile à Vesoul, le Français a changé de catégorie. Mais ce Tour 2016 n'est pas le sien. Pour le moment.

Ses résultats sur les derniers grand chronos du Tour : 2012 (Besançon, 41,5 km): 59e, 2012 (Chartres, 53,5 km) : 41e, 2013 (Mont-Saint-Michel, 33 km) : 55e, 2014 (Périgueux, 54 km) : 12e.

Jan Barta, Rohann Dennis, Jon Izagirre, Thomas De Gendt **

Geraint Thomas, Nelson Oliveira, Maciej Bodnar, Jérôme Coppel, Luis Léon Sanchez, Stephen Cummings, Stef Clement *