Tour de France - Marcel Kittel : "J’ai juste fermé les yeux et lancé mon vélo"

Marcel Kittel a déjà gagné deux ou trois courses dans sa carrière. Mais celle-ci, l'Allemand est parti pour s'en souvenir un sacré bout de temps. Parce que si les sprints se gagnent rarement haut-la-main, la victoire décrochée par Kittel, vendredi à Nuits-Saint-Georges, a été plus que tirée par les cheveux. Le coureur de la Quick-Step ne s'est pas imposé pour un boyau. Mais bien moins que ça. Kittel a devancé le malheureux Edvald Boasson Hagen de… six millimètres. Ni plus ni moins. En temps, ça fait trois dix millièmes de seconde. Et c’est encore plus impressionnant.

A l'arrivée, Marcel Kittel, qui a remporté la moitié des étapes en ligne depuis le départ du Tour de France, a soufflé très fort. Au moins autant qu'il a poussé son vélo pour que celui-ci passe la ligne devant celui du Norvégien de la formation Dimension Data. "Six millimètres séparent beaucoup de joie et une grande déception, a-t-il confié à l'arrivée. J’ai juste fermé les yeux et lancé mon vélo. Il faut croire que ça aide de mesurer 1,98 mètre."

A-t-il souvenir d'un succès aussi ric-rac ? Pas la peine de chercher bien longtemps. C'est non. "C'est définitivement la victoire la plus serrée de ma carrière. Plus serrée même que l'an dernier à Limoges face à Coquard", s'est-il souvenu. Là aussi, la photo finish avait départagé les deux hommes. Mais à la différence de vendredi, la victoire de l'Allemand, nouveau maillot vert du Tour était "large" : 28 millimètres pour être précis. Un boulevard à l'échelle de ce que l'on a vécu à Nuits-Saint-Georges, vendredi au terme de la 7e étape.

Trois victoires en moins d'une semaine, c'est bien. Deux en deux jours, c’est mieux. Mais c’est surtout la récompense d'un dur labeur. "C'est difficile de répéter tout le temps la même chose, ça semble facile à la télévision (...) mais c'est toujours différent", a-t-il rappelé avant d'analyser un autre événement concomitant à son succès. Vendredi, Marcel Kittel s'est hissé à la hauteur d'Erik Zabel, recordman allemand des victoires d'étape sur la Grande Boucle (12 succès). Loin d'être un détail. Même si le natif d'Arnstadt relativise : "C'est super de n'être qu'à une victoire du record. Mais je ne cours pas pour les records. Je cours car cela me rend heureux". La meilleure des raisons.