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ParEurosport

Mis à jour 07/02/2012 à 09:47 GMT+1

Le cyclisme espagnol a pris une énorme claque lundi avec la suspension pour deux ans d'Alberto Contador. De Carlos Sastre à Pedro Delgado en passant par Oscar Pereiro, ils sont nombreux à dénoncer la décision du Tribunal Arbitral du Sport. Parfois avec une grande virulence.

CYCING 2011 Contador Pedro Delgado

Crédit: Reuters

En suspendant Alberto Contador, le Tribunal Arbitral du Sport s'est attaqué au plus beau fleuron du cyclisme espagnol. Du coup, celui-ci monte au créneau dans une belle unanimité pour défendre le Madrilène. C'est le cas notamment de quatre anciens vainqueurs du Tour de France venus d'Espagne, Miguel Indurain, Pedro Delgado, Carlos Sastre et Oscar Pereiro. Soit tous les maillots jaunes ibériques à Paris de ces 25 dernières années. Au mieux, ils se disent surpris par la décision du TAS. Mais certains, comme Pereiro, se sont montrés plus virulents encore dans leur réaction.
Sur Twitter, Pereiro a même été tout près de franchir sa ligne rouge: "Deux ans de suspension pour Alberto Contador et le jugement dit que le dopage n'est pas prouvé. Fils de…" Voilà pour sa première réaction. Un peu plus tard, il était à peine plus mesuré. ...."Nous avons maintenant deux champions espagnols sanctionnés sans que l'UCI ou le TAS apportent la preuve qu'ils se soient dopés, estime Pereiro, faisant référence à Contador mais aussi à Alejandro Valverde. Paradoxalement, Pereiro a lui aussi bénéficié du déclassement d'un vainqueur du Tour pour récupérer le maillot jaune sur tapis vert, en 2006, après le contrôle positif à la testostérone de Floyd Landis. Mais il ne voit pas un tricheur en Alberto Contador. "Vous savez ce que je crois? Je crois qu'il est innocent. Je le connais !", martèle-t-il.
"Il a payé parce qu'il est le meilleur coureur du monde"
Nous ne sommes pas dans la thèse du complot, mais pas loin. Pour Pereiro, Contador est victime d'un système où l'UCI tient le rôle du méchant. "Ce qui est encore plus clair pour moi, a-t-il estimé, c'est que ce qui est vraiment pourri dans le cyclisme, ce sont ses administrateurs, qui deviennent millionnaires sur le dos de notre sueur et nos efforts. L'UCI, l'AMA et le TAS veulent juste faire parler d'eux." Pedro Delgado n'est pas loin de penser la même chose. "Nous sommes en train de perdre la tête dans la lutte contre le dopage", juge le Ségovian, vainqueur d'un Tour de France portant lui aussi l'ombre du dopage, en 1988. "Le sport a un problème, pas avec les athlètes, mais avec des agences à la recherche d'un rôle plus important." Selon lui, le TAS a voulu se "payer" Contador. "Sil n'avait pas été aussi connu, aussi fort, il n'aurait pas été suspendu. En tout cas pas deux ans. Il a payé parce qu'il est le meilleur coureur du monde", poursuit Delgado.
picture

2011/2012 Pereiro

Crédit: Imago

A l'évidence, le choc est immense car l'Espagne ne croyait pas à la condamnation de Contador. Ou alors à une condamnation de principe. Le désormais ex-triple vainqueur du Tour a été puni parce qu'il n'a pu faire la démonstration de son innocence, même si personne, 18 mois après les faits, n'est capable de dire avec certitude si la présence de clenbutérol est due à du dopage ou à autre chose. Les Espagnols s'appuient sur cet élément pour s'insurger contre la suspension. "Si vous êtes certains qu'un coureur a voulu se doper et tricher, il faut le punir et le punir sévèrement", note Carlos Sastre, qui avait succédé et précédé Contador au palmarès du Tour en 2008. "Mais là, ce n'est pas le cas", ajoute-t-il. "Pour être sincère, ajoute Delgado, il y a du clenbutérol, donc c'est sanctionnable, mais le tribunal admet lui-même qu'il n'y a pas de preuve d'une volonté de se doper. Une suspension d'un an aurait suffi, elle aurait été plus logique je pense".
Abasourdie, l'Espagne du sport va devoir se remettre du choc, qui touche une de ses principales stars. "C'est dur, vraiment une très mauvaise nouvelle et une mauvaise journée pour le cyclisme espagnol. Je ne m'y attendais pas du tout", avoue Miguel Indurain, quintuple vainqueur de la Grande Boucle. Surprise, indignation, déception. L'Espagne n'apprécie pas qu'on s'attaque à une de ses icones. Et malgré cette suspension, le grand public continue lui aussi de soutenir massivement Contador. Selon un sondage publié sur le site de Marca, 84,6% des internautes trouvent "injuste" la décision du TAS. L'Espagne va pourtant devoir s'y faire.
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