Le rendez-vous de Chavanel

1997. Soit onze longues années de disette. Pour retrouver un Français champion du monde du contre-la-montre, il faut remonter à la fin du XXe siècle et Laurent Jalabert, sacré roi du chrono à Saint-Sébastien. Ce jeudi, à Varèse, Sylvain Chavanel va tout faire pour succéder à "Jaja". On n'en doute pas. Maillot or une journée lors du récent Tour d'Espagne, le Français semble être au meilleur de sa forme. Et cela dure depuis le début d'une saison par des succès glanés sur le Tour Méditerranéen, Paris-Nice, A Travers les Flandres, la Flèche Brabançonne, ou encore et surtout le Tour de France pour les plus marquantes.

"J'ai pris l'option de quitter le Tour d'Espagne avant la fin pour arriver bien sur ces championnats du monde", a reconnu Chavanel après la Vuelta. Le Poitevin, qui a conscience de signer la plus belle année de sa carrière, nourrit des ambitions : "Je ne me mets pas de pression. Si ça marche tant mieux, sinon tant pis. En tout cas, je n'aurai pas de regrets." Mercredi, en milieu de journée, Chavanel a reconnu les 43,7 kilomètres qui composent le parcours rapide de Varèse. Une distance sensiblement comparable à celle du premier chrono de la Vuelta (42,5 km), qui avait vu le futur coureur de Quick Step finir à 12 secondes de Levi Leipheimer.

"Je suis confiant. Je n'ai pas tout perdu de la Vuelta. C'est un parcours qui demande de la force. La première partie est rapide et le retour sur Varèse se fait sur des long faux-plats", assure un Chavanel qui n'a pas que le chrono en tête. "Mon objectif, c'est de briller sur l'une des deux épreuves. Pourquoi pas les deux ? En tout cas, sortir de cette semaine avec un résultat." "Sur ce parcours, Cancellara aurait été imbattable" , a, quant à lui, estimé Sean Kelly, ancien champion irlandais et désormais consultant pour British Eurosport. A côté de ses pédales depuis son aventure pékinoise (or sur le chrono et bronze dans la course en ligne), le Bernois a décidé de renoncer à défendre sa double couronne, visiblement épuisé physiquement mais surtout mentalement.

Le Bernois absent, la course à l'or mondial semble plus qu'ouverte. Ils sont nombreux à briguer le titre planétaire. Stefan Schumacher aurait pu faire partie de ceux-là, mais l'Allemand a préféré se tourner vers la course en ligne de dimanche. L'Américain Levi Leipheimern qui n'a jamais fait mieux qu'une 4e place sur un CLM des Mondiaux (2001), a les faveurs des pronostics. Troisième des Jeux de Pékin sur l'épreuve chronométrée, le rouleur d'Astana a remporté les deux chronos de la Vuelta et se verrait bien champion du monde pour la première fois de sa carrière. Tout comme son compatriote David Zabriskie (2e en 2006), le Suédois Gustav Larson, argenté en Chine en août, le Néerlandais Stef Clement, médaillé de bronze l'an dernier à Stuttgart ou encore l'Australien Michael Rogers, champion du monde de 2003 à 2005.