Victime d'un accident de la route à l'entraînement, Michele Scarponi est mort

Le monde du cyclisme est sous le choc. Michele Scarponi a trouvé la mort samedi matin dans un accident de la route alors qu'il se trouvait à l’entraînement à Filottrano, commune située dans la région d’Ancône (côte est de l'Italie). C'est le quotidien italien La Gazzetta dello Sport qui a révélé l'information, confirmée par la formation Astana en milieu de matinée.

Selon les éléments dévoilés par l'équipe kazakhe dans un communiqué, le coureur italien a été percuté "par un van à un carrefour", aux alentours de 8h, alors qu’il effectuait une sortie matinale. Malgré l’intervention rapide des secouristes, et l’envoi d’un hélicoptère médical, Scarponi serait décédé sur le coup. Selon une édition locale du quotidien italien Il Resto del Carlino, qui cite des sources au sein des carabinieri, l'accident serait lié à un refus de priorité, le chauffeur du véhicule impliqué ayant expliqué "ne pas avoir vu" le coureur italien.

Scarponi était âgé de 37 ans et laisse une femme et deux jeunes jumeaux derrière lui. "Nous perdons un grand champion et un homme à part, qui souriait en toute situation. Il était une référence et un repère pour tout le monde au sein de l'équipe Astana", écrit la formation cycliste.

Toujours présent dans les pelotons cette saison, Scarponi sortait tout juste d’une semaine réussie lors du Tour des Alpes où il s’était adjugé la première étape entre Kufstein et Hungerburg. Le Transalpin y avait devancé les ténors de la course, Geraint Thomas, Thibaut Pinot ou Domenico Pozzovivo et pris le maillot de leader pendant une journée. Il avait finalement terminé à la 4e place du général, à 27 secondes de Geraint Thomas, vainqueur final, vendredi après-midi à Trente (nord-est de l'Italie).

Scarponi était ensuite rentré chez lui à Filottrano en voiture, avec son masseur. Il était en pleine préparation pour le Tour d'Italie, qui débutera le 5 mai en Sardaigne. Après le forfait pour blessure de Fabio Aru, il devait être le leader de l'équipe Astana. Son coéquipier, comme de très nombreux coureurs du peloton, n'a d'ailleurs pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux pour évoquer sa peine.

Professionnel depuis 2002 au sein de la formation Aqua & Sapone, et considéré comme un très grand espoir du cyclisme italien au début des années 2000, Scarponi, très apprécié par ses pairs pour sa bonne humeur permanente sur le vélo, a connu une trajectoire faite de hauts et de bas. Il y a eu son implication dans l’affaire Puerto en 2005 et 2006 lors de son passage chez la Liberty-Seguros de Manolo Sainz. Ses aveux, en 2007, lui avaient valu une suspension rétroactive de treize mois.

Revenu dans les pelotons en 2008, le coureur des Marches avait repris sa carrière en Continental-Pro au sein de la formation Androni-Giocattoli avec laquelle il s’était adjugé le classement général de Tirreno-Adriatico en 2009. Quelques semaines après, l'Italien avait remporté deux étapes du Giro. Le Tour d’Italie justement, Scarponi en avait fait son dernier grand objectif en carrière en signant avec la Lampre en 2011. Frustré par Alberto Contador cette année-là, le grimpeur avait finalement récupéré la victoire au général sur tapis vert après le déclassement du "Pistolero", suspendu par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).

Quatrième de "son" Giro en 2010, 2012 et 2013, Scarponi aura toujours couru derrière ce grand succès à la pédale sur sa course de prédilection. Recruté en 2014 par Astana pour épauler Vincenzo Nibali, il aura été partie prenante dans la conquête du Tour de France 2014 et du Giro 2016 par le Sicilien. Avec six succès sur des courses à étapes et de très nombreuses places d'honneur sur les Grands Tours, Scarponi a connu une carrière bien remplie. Il pouvait sans doute encore rêver de quelques bagarres en haute montagne avec les cadors et de quelques bouquets sur les podiums. Le destin en a décidé autrement.