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Un géant nous quitte

ParAFP

Publié 30/10/2007 à 15:45 GMT+1

La France a perdu un des plus grands champions de son histoire. Double champion olympique à Helsinki (52) et Melbourne (56), quadruple champion du monde en fleuret, l'emblématique Christian d'Oriola, porte drapeau tricolore aux JO de Rome en 1960, est déc

Christian d'Oriola, décédé lundi à l'âge de 79 ans, a été le plus fabuleux escrimeur de l'après-guerre, celui dont le palmarès est encore inégalé à ce jour dans l'escrime française, un sport pour lequel il a nourri toujours la même passion. Avec un physique de Gérard Philippe et une élégance qui ne l'a jamais quitté, d'Oriola a été surnommé tour à tour "le mousquetaire du siècle" ou "le Mozart du fleuret". Le Catalan au tempérament de feu a glané au fleuret deux titres olympiques individuels, en 1952 à Helsinki et en 1956 à Melbourne, mais s'est également offert quatre couronnes mondiales individuelles (1947, 1949, 1953, 1954), un palmarès tricolore toujours unique.
Ce natif de Perpignan a été initié au fleuret dès l'âge de 9 ans par son père dans les sous-sols de la maison familiale où avait été aménagée une salle d'armes. Entré à 17 ans en équipe de France, ce surdoué, que l'on disait "culotté, fougueux et désinvolte", est devenu à 18 ans le plus jeune champion du monde (individuel et par équipes) de l'histoire. Toutes les armes l'ont intéressé mais il a gardé bien sûr la préférence pour la sienne, le fleuret, qui lui a valu 19 médailles individuelles et par équipes, mondiales et olympiques, 12 en or et 7 en argent entre 1948 et 1960. Hormis une septième place aux Jeux de Rome en 1960, d'Oriola, passionné également de rugby et d'athlétisme, n'a jamais été plus mal classé que deuxième. Peu avant ses 32 ans, d'Oriola a raccroché son fleuret, après les Jeux de Rome en 1960 où il a été porte-drapeaux de la délégation française.
Un géant du sport français
Le champion, au sens de l'humour et de la répartie légendaires, a alors entamé une carrière d'inspecteur d'assurances dans les départements entourant sa résidence nîmoise. Mais sans jamais couper avec l'escrime. De 1968 à 1970 il a même repris l'épée, moins exigeante que le fleuret, pour coiffer une couronne nationale par équipes avec Montpellier à 42 ans. Il a ensuite été arbitre international pendant dix ans (1970-1980), puis vice-président de la Fédération jusqu'en 1984.
Animé par sa passion, d'Oriola a été de toutes les grandes manifestations du sport français dont il est resté l'un des géants. Comme tireur, arbitre ou dirigeant, il n'a manqué qu'une seule fois les jeux Olympiques depuis 1948 et pas plus d'une dizaine de championnats du monde essentiellement après sa retraite sportive entre 1961 et 1968. "J'ai toujours la même passion" avait-il lancé à l'occasion de ses 70 ans l'oeil pétillant alors qu'il assistait aux Mondiaux-1998 à La Chaux-de-Fonds en Suisse. Outre l'escrime, sa seconde passion a été l'athlétisme dont il n'a manqué aucune des grandes finales olympiques depuis 1948. Il a aussi aimé le cyclisme sur piste, la natation et l'équitation, où s'est illustré son cousin Pierre Jonquères d'Oriola, double médaillé d'or en 1952 (Helsinki) et en 1964 (Tokyo). Christian d'Oriola avait reçu la légion d'honneur en 1971.
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