Fiasco au sabre

Il faut espérer que cette première journée de compétition au Grand Palais ne donne pas le ton de la semaine pour l'équipe de France aux Championnats du monde. Car le sabre, c'est le moins qu'on puisse dire, n'a pas donné l'exemple samedi. Pas de médaille et un parcours d'ensemble extrêmement décevant puisque seule Carole Vergne, sur les huit engagés tricolores, a tenu son rang en atteignant les quarts de finale.

Médaillée de bronze l'an dernier à Antalya, Vergne a connu une saison difficile, perturbée par les blessures. Du coup, elle a été contrainte de passer par les qualifications à la Halle Carpentier. Après avoir évité ce piège, elle a franchi les trois premiers tours sans encombre ce matin, en sortant d'abord la Russe Svetlana Kormilitsyna (15-9), la Coréenne Kim (15-9 également), puis la Russe Julia Gavrilova (15-12) non sans avoir connu une grosse frayeur puisqu'après avoir mené 10-4, elle a concédé un 7-0 pour se retrouver menée 11-10.

Elle se retrouvait alors à une victoire du dernier carré, synonyme de médaille de bronze, dans le pire des cas. Mais cette victoire-là, Carole Vergne n'a pu l'obtenir. Face à Mariel Zagunis, numéro un mondiale, championne olympique en titre et grande favorite pour le titre ici à Paris, la marche était beaucoup trop haute. L'Américaine a rapidement dicté sa loi pour s'imposer 15 touches à 8. Contrairement à l'an dernier, Vergne ne ramènera donc pas une médaille en individuelle, mais sur son tournoi, elle est à sa place et n'a pas à nourrir de regrets.

Elle aura été la seule dans cette journée noire à franchir le cap des 16e de finale. Les sept autres Tricolores engagés ont disparu au premier ou au deuxième tour. Pour certains, c'est une grosse déception, notamment Léonore Perrus, sortie d'entrée alors qu'elle nourrissait quelques ambitions. Elle était la première tireuse française à entrer en lice sous la verrière du Grand Palais. Cela ne lui a pas porté bonheur puisqu'elle a cédé face à la Britannique Joanna Hutchinson (15-13). Même sort pour la 4e Tricolore, Solenne Mary, qui n'a pas trouvé la solution contre la Grecque Vougiouka (15-10). Cecilia Berder a quant à elle été stoppée en 16e de finale par l'Italienne Irene Vecchi (15-10).

Chez les messieurs, le fiasco est total. Dès le premier tour, Boladé Apithy, pourtant médaillé de bronze aux Championnats d'Europe en juillet, Julien Pillet et Boris Sanson ont trébuché. Seul Nicolas Lopez s'en était sorti, avant de buter en 16e de finale sur le bourreau de Apithy, l'Américain Daryl Homer. Et comme Apithy, Lopez s'est incliné 15-14. Dur à avaler. "Ça me fout vraiment les boules parce que je m'étais fixé d'autres objectifs", a confié Nicolas Lopez, qui ne connaitra donc pas le même destin qu'aux Jeux de Pékin, où il avait décroché une belle médaille d'argent. "On sait que ça ne se joue pas à grand-chose à ce niveau, a-t-il ajouté. Il me manque une touche, mais c'est celle qui fait la différence entre une belle journée et un tournoi pourri."