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Les 10 fins de match les plus dingues de l'histoire des playoffs NFL : du 5e au 1er

Laurent Vergne

Mis à jour 01/02/2015 à 12:26 GMT+1

Avant le Super Bowl dimanche, retour sur les 10 plus grandes fins de match de l'histoire des playoffs NFL. Cardiaques, s'abstenir, à l'image de la finale de conférence entre Seattle et Green Bay le 18 janvier.

Luke Willson (Seattle Seahawks) célèbre sa transformation à deux points face à Green Bay

Crédit: AFP

Il y a deux semaines, les Seattle Seahawks ont signé une extraordinaire fin de match pour s'imposer à domicile face aux Green Bay Packers et retourner au Super Bowl. Après un dénouement aussi invraisemblable, nous vous proposons de revivre les fins de matches les plus extraordinaires de l'histoire des Playoffs NFL. Vous ne trouverez ici ni des rencontres de saisons régulière, ni des moments issus du Super Bowl. Mais uniquement des matches de playoffs précédant le Super Bowl, comme celui entre Seattle et Green Bay.

5. The Miracle Mile High

Match : Denver – Baltimore
Tour : Divisional round (2e tour)
Date : 12 janvier 2013
Lieu : Sports Authority Field at Mile High (Denver)
Score : 38-35 pour Baltimore
C'était il y a deux ans à peine. Au deuxième tour des playoffs, Baltimore se rend à Denver. Un des plus grands matches de l'histoire des playoffs. 14-14 à la fin du premier quart-temps. 21-21 à la pause. 28-28 à l'issue du troisième quart. Denver mène ensuite 35-28 et les Ravens n'ont plus que 1'09", sans temps mort, avec 77 yards à couvrir, pour tenter d'arracher la prolongation. A condition d'inscrire un touchdown. Après une passe incomplète et une course de sept yards de Joe Flacco, les Ravens sont sur leurs 30 yards avec 44 secondes à jouer. Flacco, le quarterback de Baltimore, se connecte alors avec Jacoby Jones, qui profite des multiples erreurs du secondary des Broncos, dont celle du safety Rahim Moore, pour filer jusqu'à la terre promise. A 31 secondes du terme, Baltimore égalise à 35 partout, provoquant la consternation du public du Mile High. Les Ravens s'imposent finalement 38-35 en prolongation sur un field goal et remporteront le Super Bowl face à San Francisco.

4. Seattle, le champion qui refusa de mourir

Match : Seattle – Green Bay
Tour : Finale de conférence
Date : 18 janvier 2015
Lieu : CenturyLink Field (Seattle)
Score : 28-22 pour Seattle
Il y a eu, dans l'histoire de la NFL, des comebacks ahurissants. Celui de Buffalo, mené en 1993 35-3 face à Houston avant de l'emporter 41-38, restant le plus fameux. Mais un renversement de situation aussi spectaculaire dans les 5 dernières minutes d'une finale de conférence... C'est pourtant ce qu'ont réussi les Seahawks le 18 janvier dernier face à Green Bay. Mené 16-0 à la mi-temps avec pas moins de cinq pertes de balle, le tenant du titre accuse encore un déficit de 12 points (19-7) lorsqu'il récupère la balle avec 3'52" à jouer, et deux touchdowns à marquer. La suite, bien que vieille d'à peine deux semaines, fait déjà partie de l'histoire. Un premier TD à 2'09" de la fin, un "onsidekick" récupéré, un nouveau touchdown puis une conversion à deux points hallucinante pour mener 22-19. L'égalisation de Green Bay et, finalement, le touchdown de la victoire de Jermaine Kearse en prolongation dans une ambiance proche du délire collectif. Cela valait bien une place dans ce Top.

3. La passe "Ave Maria" immortalisée

Match : Minnesota – Dallas
Tour : Divisional Round (1er tour)
Date : 28 décembre 1975
Lieu : Metropolitan Stadium (Minneapolis)
Score : 17-14 pour Dallas
C'est criant avec ce podium, la référence religieuse est omniprésente dans les surnoms donnés aux actions les plus folles de l'histoire de la NFL. Parmi elles, le "Hail mary", l'Ave Maria, est une des plus fameuses. On la cite à chaque fois qu'un quarterback balance une passe (longue) et désespérée dans l'en-but adverse, alors qu'il n'a plus d'autre solution, faute de temps. Là, plus de système, plus de tactique ni de playbook. C'est "je jette la balle, tout le monde court, on ferme les yeux, on croise les doigts et on prie". Seule la grâce divine peut alors vous sauver. La passe "Ave Maria" nait dès les origines du jeu et, dans les années 30, on trouve déjà des traces de cette expression. Mais elle va être réellement popularisée de façon massive le 28 décembre 1975.
Ce jour-là, au 1er tour des playoffs, Minnesota reçoit Dallas. Menés 14-10 à 1'50" de la fin du match, les Cowboys vont effectuer un dernier drive voué à entrer dans la légende. Il ne reste plus que 32 secondes et Dallas est encore au milieu de terrain. Avec 50 yards à couvrir, Roger Staubach, le quarterback de Dallas, va jouer le tout pour le tout. Après le snap, depuis ses 40 yards, il adresse une bombe qui, juste devant l'en-but des Vikings, est récupérée par le receveur Drew Pearson, lequel a pris le dessus sur le cornerback de Minnesota, Nate Wright. Peut-être en le poussant un petit peu… A 24 secondes de la fin, Dallas reprend l'avantage 17-14 et le score en restera là.
Cette action fourmille d'anecdotes légendaires. La plus étonnante ? Un spectateur a balancé une orange (oui, une orange) pour viser Pearson au moment où il entre dans l'en-but. Malgré la faible qualité de l'image, vous pourrez l'apercevoir au bout de 55-56 secondes sur la vidéo ci-dessous. Dans le feu de l'action, Pearson pense qu'il s'agit d'un mouchoir de pénalité (jaune), lancé par un arbitre. D'où son regard en arrière, vers les arbitres, quand il pénètre dans la "end zone". Dans les vestiaires, après le match, Staubach, catholique pratiquant, plaisante avec les journalistes. "J'ai lancé le ballon et récité un ave maria". Depuis, on parle donc de "Hail mary pass". Avant le 28 décembre 1975, c'est un terme cher aux amoureux du basket qui revenait le plus souvent dans ce type de circonstances : Alley-Oop.
Pour la petite histoire (encore), après sa carrière, Drew Pearson s'est lancé dans le business des vêtements de sport. Il a alors déposé la marque "Hail mary" sur ses T-Shirts et ses casquettes. "Pas pour faire du fric, mais pour garder vivante la mémoire de ce moment", dit-il. Peu importe. Coïncidence, ou pas, il a ouvert une de ses usines à Hopkins, dans le Minnesota. Chaque fois que le boss est venu la visiter, il a reçu un accueil glacial de ses salariés. Ce n'est pas le patron qui était malvenu. Mais l'ancien receveur de Dallas, à qui ils n'ont jamais pardonné.

2. The Music City miracle

Match : Tennessee – Buffalo
Tour : Wild Card (1er tour)
Date : 8 janvier 2000
Lieu : Adelphia Coliseum (Nashville)
Score : 22-16 pour Tennessee
Lorsque Steve Christie réussit un field goal à 16 secondes de la fin, Buffalo reprend l'avantage face aux Tennessee Titans pour mener 16-15. L'affaire est presque dans le sac pour les Bills. Sur le coup de renvoi tapé par le même Christie, Lorenzo Neal est à la réception. Il transmet le ballon à son tight end, Frank Wycheck. Celui-ci adresse alors une passe latérale au receveur Kevin Dyson. Le long de la ligne de touche, Dyson couvre presque facilement les 75 yards qui le séparent de l'en-but des Bills, ces derniers ayant été totalement piégés par le renversement de jeu de Wycheck.  Il ne s'agit en aucun cas d'une improvisation désespérée. Ce jeu, nommé "Home Run Throwback", a été dessiné par Alan Lowry, le responsable des équipes spéciales. Toutefois, il était en général exécuté avec Derrick Mason, mais celui-ci s'était blessé plus tôt dans le match.
Ce qui n'était pas (du tout) prévu, en revanche, c'était le touchdown. Comme l'admettra plus tard le head coach des Titans, Jeff Fisher, l'objectif était juste de gagner suffisamment de yards pour permettre à Al Del Greco de botter un field goal. Ce miracle de Nashville, la "Music City", les Bills ont eu du mal à l'encaisser. Notamment parce qu'ils ne sont pas convaincus de la validité de l'action. La passe de Wycheck a-t-elle été donnée vers l'avant ? Difficile de se faire une idée. Les arbitres ont, sur le coup, décidé d'accorder le touchdown. Selon la règle, il aurait fallu que la vidéo soit incontestable pour qu'ils inversent leur décision. Comme elle ne permettait pas de trancher à 100%, ils ont maintenu leur choix initial : touchdown. Et miracle.

1. The Immaculate reception

Match : Pittsburgh – Oakland
Tour : Divisional Round (1er tour)
Date : 23 décembre 1972
Lieu : Three Rivers Stadium (Pittsburgh)
Score : 13-7 pour Pittsburgh
Indépassable. Inégalable. Indétrônable. L'action la plus invraisemblable de toute l'histoire des playoffs NFL. Plus qu'une simple action, l'immaculée réception est un miracle, qu'on ne peut croire sans le voir. "L'immaculée réception" est la phase de jeu la plus célèbre de l'histoire du sport américain. "Je joue au football depuis que j'ai six ans. Jamais je n'ai vu un truc pareil et jamais plus je ne le reverrai", a dit à son sujet, le soir-même, le quarterback de Pittsburgh Terry Bradshaw, un des principaux protagonistes de l'affaire. Depuis 40 ans, elle a fait l'objet d'un film, de quatre documentaires, de trois livres et même de plusieurs thèses. Le néologisme, si parlant, et la référence à la Vierge ont immédiatement permis à cette séquence de jeu de passer à la postérité. Depuis, de la Pennsylvanie à Californie, elle continue de faire débat dans les familles.
Pittsburgh est mené 7-6 à 20 secondes de la fin. Situation désespérée. Les Steelers sont sur leurs 40 yards, à 60 yards de la terre promise. Sous pression, avec deux défenseurs sur le dos, Terry Bradshaw, le quarterback, lance le ballon. Celui-ci arrive sur les 35 yards d'Oakland, où John Fuqua est à la lutte avec le safety des Raiders, Jack Tatum. Aucun des deux n'aura le ballon. Suite à leur collision, celui-ci repart… dix yards en arrière. Hors caméra, Franco Harris, qui passe par là, récupère le ballon. Le running back des Steelers, mué en receveur, file vers la terre promise après un raffut et une course folle.
Pittsburgh s'impose 13-7. C'est l'hystérie dans le Three Rivers Stadium. Les Steelers remportent là le tout premier match de playoffs de leur histoire. C'est le début du plus célèbre mythe et de la plus fameuse controverse de l'histoire de la NFL. Car personne ne sait si le touchdown est valable. Il faudra d'ailleurs 10 minutes pour qu'il soit validé et Fred Swearigen, l'arbitre en chef, avouera avoir eu peur de la réaction de la foule, qui avait envahi la pelouse, si l'action avait été invalidée. En gros, si Fuqua est le dernier à avoir touché le ballon avant la réception de Harris, le touchdown n'est pas valable. Si c'est Tatum, il l'est.
Même quatre décennies après, personne ne peut l'affirmer avec certitude. En 1998, une équipe de NBC, tel Jim Garrison avec le film de Zapruder sur l'assassinat de Kennedy, a décortiqué des images inédites et conclu que le ballon avait bien heurté Jack Tatum, validant ainsi la décision arbitrale. Des logiciels informatiques, étudiant la trajectoire du ballon et la position des différents intervenants, arrivent à la même conclusion. Mais les fans des Raiders n'ont jamais digéré. Pas plus que les joueurs.  "Quand je regarde l'action à la télé, j'ai des migraines, a raconté Jack Tatum, décédé en 2010. Quand je vois Fuqua arriver sur moi, ma tête commence à tourner. Mais je ne peux pas m'empêcher de regarder, parce que j'essaie de voir qui a vraiment touché le ballon…" Il ne restait plus qu'à conférer un nom à ce moment pas comme les autres. Ce sera "The Immaculate reception". Sobriquet trouvé par un jeune couple de Pittsburgh, Michael Ord et Sharon Levosky, présents au stade le jour du match, puis popularisé par Myron Cope, la voix officielle des Steelers.
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