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60 ans, 60 matches - le top des clubs français en Coupe d'Europe (de la 5e à la 1re place)

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/12/2015 à 18:23 GMT+1

A l'occasion du 60e anniversaire de la Coupe d'Europe, nous vous proposons de découvrir notre classement des 60 gros coups réussis par les clubs français sur la scène continentale. 60 matches comme autant de souvenirs, plus ou moins lointains. On termine aujourd'hui par le top 5.

Basile Boli face au virage marseillais dans le stade olympique de Munich le 26 mai 1993

Crédit: Panoramic

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5. MONACO - REAL MADRID : Et toute la France fut monégasque...

Compétition : Ligue des champions
Date : 7 avril 2004
Tour : Quart de finale retour
Résultat : Monaco - Real Madrid : 3-1
Le contexte : Zidane. Ronaldo. Roberto Carlos. Figo. Raul. Casillas. C’est le Real des Galactiques. Seul David Beckham manque à l’appel. Mais bon. Après sa victoire à l’aller à Bernabeu (4-2), le géant de Castille, qui a sorti le Bayern en huitième, parait à l’abri d’une mauvaise surprise. Il a trop de talent(s) pour tomber au stade Louis-II, pense-t-on.
Le match : Quand Raul ouvre le score à la 35e minute, il n’y a sans doute plus grand monde pour croire à une qualification de Monaco. L’ASM doit alors marquer trois buts sans en encaisser un de plus pour signer l’improbable exploit. Elle va le faire. La grande force des Monégasques, dans cette double confrontation, aura été de marquer à chaque fois au meilleur moment. A l’aller, il y a eu ce but de Morientes en fin de rencontre pour ramener le score à 4-2, alors que le bateau princier connaissait une avarie majeure. Au retour, c’est la volée du droit de Ludovic Giuly dans le temps additionnel de la première période qui va tout changer.
En égalisant juste avant la pause, le petit lutin monégasque fait basculer ce quart de finale. En rentrant aux vestiaires, Zinédine Zidane fait ce drôle d’aveu à son coéquipier en équipe de France : "Ludo, on est cuits". Le second acte va confirmer la prophétie zidanienne. C'est d'abord Fernando Morientes, le Madrilène pur jus, qui place une deuxième banderille dès la 48e minute. Puis Giuly signe la mise à mort dans une Louis-II plus bouillant qu'un volcan. Et comment. Une talonnade, magistrale inspiration, qui laisse Casillas sans réaction. 3-1. Le Real est à terre, et sans ses montants qui viennent le sauver sur
Le héros : Ludovic Giuly. Un doublé. Un but légendaire. Une performance d’ensemble hors normes. Ludovic Giuly a vécu LA grande soirée de sa carrière lors de ce match face au Real. Et s’il a signé au Barça quelques mois plus tard une fois la saison terminée, il le doit en bonne partie à ce match-là...
Pourquoi c’est marquant : Une des très grandes victoires françaises en Coupe d’Europe, face à une équipe énorme, sur le papier au moins.
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Monaco - Real 2004 : Figo consterné, Morientes aux anges

Crédit: Imago

4. BORDEAUX - AC MILAN : 3-0 : Une soirée hors du temps

Compétition : Coupe UEFA
Date : 19 mars 1996
Tour : Quart de finale retour
Résultat : Bordeaux - Milan : 3-1
Le contexte: Bordeaux vit une saison pour le moins paradoxale. Catastrophiques en Ligue 1, les Girondins n'ont même pas encore assuré leur maintien quand arrive le printemps. Ils termineront à une piteuse 16e place. Avec Zidane, Dugarry et Lizarazu, l'équipe dirigée depuis l'élimination en Coupe de France par Gernot Rohr, un ancien de la maison, ne manque pourtant pas de talent. Et sur la scène européenne, elle parvient parfaitement à l'exprimer en atteignant les quarts de finale de la Coupe UEFA. Mais face au Milan, c'est une autre paire de manches. D'ailleurs, Bordeaux s'incline 2-0 à San Siro à l'aller...
Le match: Beaucoup de ceux qui ont eu la chance de vivre cette soirée au stade disent avoir ressenti, bien avant le match, une atmosphère particulière. Quelque chose d'inexplicable mais de palpable. Un parfum électrique, entrainant spectateurs et joueurs dans un même élan, comme pour convaincre les uns et les autres que l'impossible ne l'était plus. L'enceinte bordelaise n'a jamais résonné de façon aussi particulière qu'en ce 19 mars 1996. La suite, chacun la connait. Un but de Didier Tholot avant même la fin du premier quart d'heure. Puis un doublé de Christophe Dugarry en six minutes au coeur de la seconde période (64e, 70e). Milan, secoué puis sonné, a oublié de jouer. Le réveil lombard, notamment via son futur Ballon d'Or George Weah, sera trop faiblard et trop tardif. Balayé 3-0, l'AC Milan quitte la scène la tête basse. 18 ans que Milan n'avait plus perdu par trois buts d'écart en Coupe d'EuropeMais ce Bordeaux-là, le temps d'une soirée pas comme les autres, avait la force de repousser toutes les limites. Même les plus improbables.

Le héros: Christophe Dugarry. Intermittent de l'efficacité, Dugarry a magistralement chassé le temps d'un soir l'étiquette "Dugachis" qui lui colle alors à la peau. En dépit de son inconstance, l'enfant de Lormont a eu la bonne idée, dans sa carrière, de briller dans les matches qui comptent vraiment. Ceux qui laissent une trace, vous forgent une réputation et vous font une carrière. Son doublé en six minutes contre Milan, à cinq jours de son 24e anniversaire, a concrétisé son indéniable talent. Il lui permettra de rejoindre... l'AC Milan, dès la fin de saison.
Il n'y restera qu'une saison, avant de perdre son temps à Barcelone, où Van Gaal ne le fera quasiment pas jouer (et quand il l'alignera, ce sera au poste de... milieu défensif). Dès le mercato d'hiver, il rentre en France, à Marseille, Mondial oblige. Finalement, de ce quart de finale contre Milan au match d'ouverture de la Coupe du monde 1998 contre l'Afrique du Sud, au cours duquel il ouvre le score, Dugarry n'aura pas fait grand-chose. Mais ces deux matches-là comptaient pour 1000. Et Dugarry ne les a pas ratés. C'est le moins qu'on puisse dire.
Pourquoi c’est marquant : LE grand exploit de l’histoire des Girondins de Bordeaux. D’autant plus beau et savoureux qu’il possède ce petit goût d’improbable.
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Dugarry et Zidane

Crédit: Eurosport

3. FC BARCELONE - METZ : Camp Nou, hat-trick, jambons et 2 CV

Compétition : Coupe des coupes
Date : 3 octobre 1984
Tour : 16e de finale retour
Résultat : Barcelone – Metz : 2-4
Le contexte : Le FC Barcelone, en 1984, n'est pas encore le grand Barça. Johan Cruyff n'a même pas griffonné sur un brouillon les grands principes techniques qui feront du club catalan ce qu'il est aujourd'hui. N'empêche qu'entre le club espagnol, qui vient tout juste de laisser filer Maradona à Naples, et le club lorrain, il ne semble pas y avoir de match possible. A l'aller, en France, les Grenats sont dépassés : 2-4. "Je me suis bien amusé ce soir, j'espère que ce sera aussi drôle au retour", lance l'attaquant écossais Steve Archibald, qui traite les Lorrains de "charlots". Bernd Schuster, lui, promet aux défenseurs messins "un jambon" pour les remercier des cadeaux offerts à Saint-Symphorien.
Le match : A peine 25000 spectateurs ont pris place dans les travées d’un Camp Nou qui sonne creux. On les comprend. Ce doit être une soirée sans histoire. Quand Paco Carrasco ouvre le score peu après la demi-heure de jeu, rien, mais alors vraiment rien n’incite à penser que le FC Metz va signer l’exploit. Mais la rencontre va basculer dans une forme de folie, douce pour les Grenats, amère pour les Blaugrana. En une minute (38e, 39e), Metz marque deux fois, grâce à Tony Kurbos et un but contre son camp de Sanchez. L'invraisemblable devient soudain crédible. Metz mène 2-1 puis 3-1 à la 55e. Plus aucun repère connu n'a alors de valeur. Le gardien Michel Ettore sort le match de sa vie. A la 85e minute, Bocandé, côté gauche, ridiculise Alexanco et offre un caviar à Kurbos, qui inscrit son troisième but de la soirée et réalise l'exploit le plus improbable de l'histoire du football français de club. "Où est le jambon ?" lance alors Michel Ettore à Schuster ? Vincent Bracigliano, le milieu de terrain messin, a le parfait mot de la fin : "Une 2 CV a éliminé une Ferrari."
Le héros : Tony Kurbos. Claquer un hat-trick au Camp Nou en Coupe d’Europe n’est vraiment pas donné à tout le monde. Kurbos l’a fait et ça suffit à marquer une carrière.
Pourquoi c’est marquant : Incomparable. Inégalable. Indépassable. Cet exploit du FC Metz au Camp Nou, hors du temps, en dépit de toute logique, appartient à une catégorie à part. C'est la performance la plus surprenante jamais accomplie par un club français contre un grand d'Europe. Même au-delà des considérations franco-françaises, on peut la voir comme un des plus grands retournements de situation et comme la plus invraisemblable surprise de l'histoire des Coupes européennes. Une dizaine d'équipes à peine ont réussi à se qualifier depuis 1956 en s'inclinant par deux buts d'écart à domicile au match aller. Toutes ont perdu 2-0 ou 3-1. Une seule a abordé le retour après une défaite 4-2 à l'aller: Metz face au Barça.
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L'avant-match de Barcelone-Metz

Crédit: Panoramic

2. PSG - REAL MADRID : Le plus inoubliable

Compétition : Coupe des coupes
Date : 1993
Tour : Quart de finale retour
Résultat : PSG - Real Madrid : 4-1
Le contexte: C'est la première expérience européenne du PSG nouvelle version, celui de Canal Plus. S'il n'avait pas les moyens exorbitants de QSI aujourd'hui, le nouvel actionnaire du club de la capitale, arrivé à l'été 1991, a tout de même fait entrer le PSG dans une autre dimension. Après un premier tour tranquille face au PAOK Salonique, Paris a sorti Naples et Anderlecht, deux noms ronflants mais déjà sur le déclin, surtout en ce qui concerne le Napoli. En quarts de finale de cette Coupe UEFA, le Real Madrid se met sur la route des joueurs d'Artur Jorge. Plus prestigieux, c'est compliqué. Le géant castillan traverse une période un peu délicate, il est dans l'ombre du Barça de Cruyff. Mais le Real reste le Real et, à l'aller, Paris parait bien naïf à Bernabeu. Comme un petit garçon devant un adulte. Résultat, le Real s'impose 3-1 et prend une sérieuse option sur la qualification.
Le match: Inoubliable. Qualitativement, émotionnellement, il n'a que très peu d'égal dans l'histoire du football français en Coupe d'Europe. C'est un véritable monument. Le Parc, beaucoup trop petit, est plus bruyant que jamais. C'est un volcan prêt à entrer en éruption. L'atmosphère est spéciale, on le sent bien. Sans être certain de l'issue, la soirée fleure bon le grand match. Les Parisiens ont un sentiment d'injustice après le match aller. Le score ne reflète pas le rapport de forces entre les deux équipes, estiment-ils. Ils vont se donner raison. Cette seconde manche, ils la survolent.
Le Real est bousculé, dominé, étouffé. Il cède une première fois sur corner, lorsque George Weah s'élève au-dessus de la mêlée pour placer une tête imparable. 1-0 à la pause. La moitié du chemin est faite. Le Real est à l'agonie en seconde période et c'est un miracle s'il s'accroche encore à son maigre avantage à l'entrée du dernier quart d'heure. Puis, à 10 minutes de la fin, David Ginola inscrit un but somptueux au terme d'une séquence collective qui ne l'est pas moins. Sa demi-volée du droit, pure et violente, ne laisse aucune chance à Paco Buyo. Dans la presse espagnole, le lendemain, Ginola deviendra "El Magnifico". France-Bulgarie est encore loin…
A cet instant, le PSG est qualifié et quand Valdo, après avoir mystifié le pauvre Ricardo Rocha d'une géniale feinte de frappe, ajoute un troisième but, le Parc plonge dans un délire euphorique. 3-0. Après une telle victoire, le match est assuré d'entrer dans l'histoire du club. Mais les minutes qui vont suivre vont permettre au PSG d'écrire une page de légende de football français. Sandor Puhl, l'arbitre hongrois, se sent tellement bien qu'il fait durer le plaisir. Coup franc pour le Real. Trois minutes d'arrêts de jeu, déjà. Une déviation de la tête pour Ivan Zamorano, "l'hélicoptère", se jette comme une mort de faim au ras du sol pour battre Lama. Silence sur le Parc. L'exploit se meut en frustration. Il va falloir se farcir une prolongation. Reste, quand même, un dernier coup franc. Michel Platini, au micro sur Canal, a tout compris avant tout le monde. Comme quand il était sur le terrain. Il annonce le quatrième but. "Ça ne peut pas se passer autrement. Je ne peux pas l'expliquer, mais je le ressens", expliquera-t-il plus tard. Effectivement, ça se passe comme ça. Valdo dépose le ballon sur la tête d'Antoine Kombouaré. La dernière pierre, la plus belle, sur le monument.
Le héros: Antoine Kombouaré. Un héros d'autant plus beau qu'il est improbable. Encore que. C'est lui, déjà, qui avait propulsé le PSG en quarts de finale en arrachant l'égalisation salvatrice au Parc Astrid face à Anderlecht. Mais l'ancien Nantais n'a dû sa titularisation lors de la seconde manche contre le Real qu'à la suspension d'Alain Roche, expulsé. Son coup de tête décisif au bout du bout du temps additionnel face aux Merengue l'a fait entrer définitivement dans la légende du Paris Saint-Germain. Un joli symbole, car le Kanak était un des derniers représentants de l'ère Borelli, un des rares à ne pas avoir été poussé dehors par l'arrivée de Canal. Plus titulaire, certes, mais précieux, souvent.
Pourquoi c’est marquant : En termes d’émotion pure, jamais un club français n’est allé plus haut que le Paris Saint-Germain ce soir-là. Même les plus réfractaires au club de la capitale admettent que ce PSG-Real, c’était quelque chose. Il y a tout. Vraiment tout. La qualité du jeu déployé, la dramaturgie, les rebondissements et le happy end de circonstance.
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Weah face au Real en 1993

Crédit: Imago

1. MARSEILLE – MILAN : Un coup de tête pour l'éternité

Compétition : Ligue des champions
Date : 26 mai 1993
Tour : Finale
Résultat : Marseille – AC Milan : 1-0
Le contexte : Deux ans après la brûlante confrontation de 1991, les deux clubs se retrouvent en finale pour le titre suprême. L'OM a bien changé depuis son précédent exploit face aux Lombards. Mozer, Waddle, Amoros ou Stojkovic, pour ne citer qu'eux, ont quitté le club. Tout comme un certain Jean-Pierre Papin, parti à l'été 92 au... Milan AC. Mauvaise pioche pour JPP, qui va se retrouver à nouveau dans le clan des vaincus, et sur le banc…
Le match : Même s'il a remporté ses dix matches depuis le début de la compétition, Milan n'inspire pas la même crainte. Du respect, oui, mais pas de peur particulière. Les Marseillais ont désormais une sacrée expérience. Elle va payer. En début de rencontre, les Phocéens sont pourtant bousculés. Du haut de ses 21 ans, Fabien Barthez est impérial devant Daniele Massaro et Marco van Basten. L'OM de Raymond Goethals laisse passer l'orage. Juste avant la pause, Abedi Pelé accélère côté droit et obtient un corner, qu'il frappe lui-même. Du gauche, il dépose le ballon sur le crâne de Basile Boli. C'est le coup de tête du siècle pour le football français. Sebastiano Rossi est battu, Milan aussi. Impeccablement organisé, l'OM tient sans trop trembler en seconde période. La rentrée de Papin n'y change rien. Marseille n'a rien montré, ou si peu, mais le résultat est là. Cette équipe-là était sans doute moins belle, moins glamour que celle de 91, mais tellement plus pragmatique.
Le héros : Si Pelé fut le meilleur joueur du match, Basile Boli en est le symbole absolu. Deux ans après avoir pleuré toutes les larmes de son corps, c'est le défenseur central de l'OM qui offre sa première Coupe d'Europe au football français. C'est d'autant plus savoureux que l'ancien Auxerrois, arrivé en 1990 dans la cité phocéenne, n'avait pas les faveurs du Vélodrome. C'est le moins que l'on puisse dire. Et puis, au fil du temps, Basilou s'est fait adopter. Jusqu'à devenir une légende du club ce 26 mai 1993.
Pourquoi c'est marquant : 37 ans après avoir inventé la Coupe d'Europe, la France apparait enfin au rang des vainqueurs. Les larmes de Bari sont oubliées mais pour l'OM de Tapie, le jour de gloire munichois, six jours après un fameux match à Valenciennes, marquera aussi le début de la fin.
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Les joueurs de l'OM soulèvent la Coupe des clubs champions, le 26 mai 1993 à Munich

Crédit: Panoramic

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