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Le Ballon d'Or redevient le Ballon d'Or et c'est une formidable nouvelle

Maxime Dupuis

Mis à jour 18/09/2016 à 08:56 GMT+2

BALLON D'OR - Passé sous le giron de la FIFA depuis 2010, le Ballon d'Or va retrouver son visage d'antan puisque le partenariat entre la fédération internationale et France Football est terminé. Excellente nouvelle pour la prestigieuse récompense individuelle dont le visage avait été dénaturé ces dernières années.

FIFA Ballon d'Or

Crédit: Imago

Six ans après, c'est fini. Enfin. Le mariage de raison entre le Ballon d'Or et la FIFA est terminé. Gianni Infantino rompt avec l'héritage Blatter sur ce point-là, aussi. Et, pour être tout à fait honnête, ce n'est pas pour me déplaire ou m'attrister. Non pas que je n'aimais pas le gala qui se tenait à Zurich le deuxième lundi de janvier de chaque année depuis 2011. Bien au contraire. Mais c'est le caractère de la récompense qui avait fini par être dénaturé et ressembler à un concours de popularité entre les deux meilleurs joueurs du monde qui, n'en déplaise aux votants, n'étaient pas toujours les deux meilleurs joueurs de l'année.
Palmarès du Ballon d'Or FIFA (depuis 2010)
2010 : Lionel Messi
2011 : Lionel Messi
2012 : Lionel Messi
2013 : Cristiano Ronaldo
2014 : Cristiano Ronaldo
2015 : Lionel Messi
Messi, Ronaldo, Ronaldo, Messi. On a pris les mêmes et recommencé, éternellement. Loin de moi l'idée de dire que les deux hommes ne méritent pas les beaux ballons qui sont venus garnir leur cheminée. Néanmoins, leur razzia n'a été possible que grâce à l'évolution du collège des votants, qui était constitué ainsi ces six dernières années :
  • Journalistes (dont les voix comptaient pour 33% du scrutin)
  • Sélectionneurs nationaux (idem)
  • Capitaines d'équipes nationales (idem)
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Messi, Ronaldo, Neymar : quel sera le nom gravé sur le Ballon d'Or 2015 ?

Crédit: AFP

Avant 2010, c'était plus simple : seuls les journalistes votaient. Qu'en sera-t-il cet hiver ? France Football, qui reprend son bien, ne l'a pas encore complètement dévoilé. Mais il est plus que probable que les seuls journalistes aient voix au chapitre alors que la FIFA va, de son côté, très vraisemblablement recréer un trophée du type de celui qu'elle remettait auparavant : le FIFA World Player of the year.
Si le collège des votants n'avait jamais évolué entre 2010 et 2016, quelle tête aurait eu le palmarès ?
Ballon d'or des journalistes
Ça change… un peu. Wesley Sneijder, qui avait tout gagné en 2010 (sauf la finale de la Coupe du monde), et Franck Ribéry, auteur d'une année 2013 monumentale avec le Bayern et les Bleus, auraient été sacrés. Les journalistes les avaient privilégiés aux dépens des autres candidats. Le détail de leurs votes le démontre.
Pourquoi ? Parce que, historiquement et dans les choix des journalistes, le poids de la Coupe du monde et de l'Euro ont toujours pesé lourd. C'est pour ça que Sneijder, plus que Messi avait été préféré par le collège journalistique. Ces derniers avaient classé Messi 4e, derrière le Néerlandais, Iniesta et Xavi. Si l’on avait tenu compte que de leur vote, Sneijder aurait été récompensé.
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Messi et ses 5 Ballons d'Or

Crédit: AFP

Aussi, le collège des journalistes a généralement (j'ai bien dit généralement) fait la distinction entre la notion de "meilleur joueur du monde" en absolu et celle de "joueur de l'année". En 2013, sans être le meilleur joueur du monde, Ribéry était celui de l'année. Assurément. Pourquoi ? Parce que ses accomplissements individuels avaient permis au Bayern de rafler la mise, en Ligue des champions notamment.
Que le Ballon d'Or sorte du giron de la FIFA, c'est aussi l'assurance de ne pas revoir les votes copinages des joueurs ou de certains sélectionneurs. Les "tu joues au Real avec moi donc je vote pour toi et pas pour les Barcelonais" et vice versa.

Cette année, ça ne pénalisera pas Ronaldo

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de vous dire que les journalistes ne votent pas en fonction de la couleur de leur drapeau… C'est déjà arrivé par le passé (même entre 2010 et 2016) et certaines élections ont laissé pantois. Le poids croissant pris par les pays de l'est ou d’Europe centrale quand ceux-ci ont petit à petit accédé à leur indépendance au cours des années 90 a facilité les victoires de Pavel Nedved en 2003 ou d'Andrei Shevchenko en 2004. Le centre de gravité s'était clairement déplacé de l'ouest vers l'est. Il suffit de se pencher sur les résultats de l'époque pour s'en persuader.
Cela dit, cette année, la transition ne devrait pas être trop violente. Cristiano Ronaldo, vainqueur de la Ligue des champions et de l'Euro, sera élu Ballon d'Or. Et ce n'est pas seulement pour ses triplés et quadruplés. Mais aussi parce qu'il a gagné les plus beaux titres qui étaient en jeu cette année. Ne l'oublions pas : le football est un sport collectif.
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Cristiano Ronaldo et sa médaille de vainqueur de l'Euro

Crédit: Panoramic

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