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Rohr espère une finale

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/01/2012 à 23:33 GMT+1

Le Gabon, co-organisateur, ouvre sa CAN par un match face au Niger dont c'est la première participation (17h). A cette occasion, Gernot Rohr, le sélectionneur des Panthères, nous a accordé un long entretien où il explique qu'il voit bien son équipe comme l'une des bonnes surprises de cette édition.

Gabon Rohr

Crédit: AFP

Pourquoi avoir dit oui au Gabon il y a deux ans?
Gernot Rohr: C'était un challenge intéressant pour moi qui n'avait jamais dirigé de sélection nationale. J'ai beaucoup de jeunes joueurs, peu connus, et l'idée, c'était de former une nouvelle équipe. En plus, en tant que co-organisateur, nous n'avons pas eu besoin de passer par les qualifications, ce qui a permis de travailler dans de bonnes conditions. De prendre notre temps pendant presque deux ans.
L'absence de matches officiels pendant cette période et l'impossibilité d'utiliser les nouvelles infrastructures ne constituaient pourtant pas une préparation idéale...
G.R: C'est vrai, surtout pour les différentes infrastructures pas encore prêtes à cette période. Nous n'avons joué qu'une fois dans le pays. C'est peu. Nous avons dû aller en Franc et dans d'autres pays. Ça n'a pas toujours été facile mais cela a resserré les liens entre les joueurs. Ces difficultés ont permis de créer une vraie solidarité entre l'équipe et l'ensemble du staff.
Certains de vos joueurs ont quitté l'Europe pour trouver du temps de jeu au Gabon. A votre demande?
G.R: Oui, cinq ou six étaient sans club à la fin de la dernière saison. Donc, au lieu de rester au chômage en Europe et de perdre leur place dans les 23, je leur ai dit de venir tenter leur chance au Gabon. Et ils l'ont fait. Ils sont redevenus des candidats en puissance pour la CAN et ils ont en plus rendu le championnat local plus attractif. Plus de gens se sont rendus dans les stades. Et eux, ils ont rejoué régulièrement, ce qui était vital pour moi et l'équipe.
Quelles sont les forces et les faiblesses du Gabon?
G.R: Sa force, c'est sa colonne vertébrale. Un bon gardien (Ovono, Le Mans) et des défenseurs centraux solides: Brou Apanga (Brest) s'il est à 100% et Ecuele Manga (Lorient). Au milieu, le talentueux Poko (Bordeaux) et Moubamba (Bitam), un joueur d'expérience. Devant Madinda (Vigo) est capable de faire la décision et puis devant Mouloungi (Nice), Aubameyang (Saint-Etienne), Cousin (FC Sapins)... Le seul problème, ce sont les ailes. Nous devons progresser dans ce secteur.
picture

2011 Gabon

Crédit: Reuters

Quel style de jeu avez-vous mis en place?
G.R: Un jeu plutôt dynamique, fait de passes courtes. Mes joueurs ont beaucoup de technique. Ils ne sont pas très grands et jouent le plus souvent au sol.
Quel objectif vous-a-t-on fixé pour cette CAN?
G.R: Déjà, d'être un exemple de fair-play. Mes joueurs doivent être irréprochables devant leur public. Concernant la compétition, c'est au minimum de franchir le premier tour. Et ensuite, pourquoi ne pas gagner encore et aller en demi-finale? C'est un stade que le Gabon n'a jamais atteint dans la compétition.
Avec l'absence des nations historiques comme l'Egypte ou le Nigéria, c'est plus simple...
G.R: Je pense au contraire que ce sera plus dur. Si d'autres équipes ont été capables de terminer devant lors des qualifications, c'est qu'elles sont plus fortes en ce moment. Les pays qui ont investi dans la formation et le développement du football obtiennent aujourd'hui des résultats. Je pense au Burkina Faso, au Botswana et au Niger. Ils ne seront pas faciles à battre et puis il y a toujours le Ghana, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Maroc. Ce sont eux les favoris. J'espère que mon équipe aura son mot à dire en tant qu'outsider. Il y a toujours des surprises dans une CAN et j'espère que nous serons l'une d'entre elles. Mon rêve: une finale Gabon-Sénégal (NDLR : l'entretien a eu lieu avant la défaite du Sénégal contre la Zambie).
Votre premier match aura lieu contre le Niger (avant Maroc et Tunisie). Est-ce le plus abordable?
G.R: Non, c'est le plus dur car tout le monde s'attend à ce que nous gagnons. Le Niger n'a pas beaucoup d'expérience mais il a réussi à éliminer l'Egypte et l'Afrique du Sud en qualifications. Quant aux Marocains, ils sont en net progrès et reviennent à un excellent niveau. Ils ont des joueurs performants en L1.
Le football africain a beaucoup de talents individuels mais finalement peu de ses équipes brillent sur la scène internationale. Pourquoi selon vous?
G.R: Les stars du football africain ont de gros, gros égos. Ils sont rarement capables de s'intégrer correctement dans l'équipe et de travailler pour elle. Regardez les qualifications de cette CAN. Les pays sans star ont battu ceux qui en ont. C'est la nouvelle tendance. Les équipes africaines ont besoin de jouer plus collectif. Et les entraîneurs ne devraient pas s'appuyer uniquement sur les individualités. Avoir des stars ne suffit pas pour remporter une compétition. Les égos doivent être mis de côté.
Quant à l'ingérence des politiques dans le sport, qu'en est-il au Gabon. Etes-vous libre?
G.R: Je dois dire que j'ai été totalement libre de mes décisions de sélectionneur. Et je remercie le ministre des Sports et le président de la Fédération de cette liberté. Ils n'ont jamais essayé d'interférer dans mon travail. Nous discutons, ils ont des idées et je les écoute. Mais j'ai toujours le dernier mot concernant le onze de départ.
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