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Serie A : Avec sa Lazio, Simone Inzaghi fait mieux que SuperPippo…et Bielsa

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 17/05/2017 à 15:24 GMT+2

SERIE A - Si la Lazio effectue une des meilleures saisons de son histoire, elle le doit quasi exclusivement à son entraineur qui a redressé une situation délicate et peut même s'offrir une Coupe d'Italie ce soir.

Simone Inzaghi, entraîneur de la Lazio.

Crédit: Getty Images

Le parcours était identique, les catégories de jeunes de son dernier club en tant que joueur, une ascension fulgurante et une promotion sur le banc de l’équipe première. Nous étions à l’été 2014, Filippo Inzaghi venait d'être nommé coach de l'AC Milan et continuait à faire tout plus vite et mieux que son petit frère dont la carrière de footballeur a été beaucoup moins brillante.
Une dixième place et une année sabbatique plus tard, SuperPippo est reparti de la troisième division à Venise où il est en train de conclure une saison triomphale mais avec des moyens énormes pour un club de ce niveau. La marche était trop grande pour lui, mais pas pour Simone, rappelé à la hâte à quelques jours du stage de préparation estivale après qu’"El Loco" ait planté un lapin comme lui seul sait le faire. Et c’est animé d’un esprit revanchard qu’il a fait de la Lazio une des équipes les plus surprenantes de la saison.
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Simone Inzaghi, le 13 mai 2017.

Crédit: Getty Images

La dernière roue du carrosse

En Français, on appelle ça une porte coulissante, mais du coup, on a plutôt l’impression de parler du dernier modèle de chez Leroy Merlin, alors on va rester sur le terme initial "Sliding Door". Simone Inzaghi l’a vu s’ouvrir et se refermer plusieurs fois il y a de cela un an. Promu sur le banc de l’équipe une en remplacement de Stefano Pioli et après avoir raflé de nombreux titres avec les U19 laziales, il avait engrangé 4 victoires contre 3 défaites pour conduire la Lazio à une correcte 8ème place.
Or, ce n’était pas assez pour la direction qui voulait un nom clinquant sur son banc de touche. Sampaoli était dans le viseur, Prandelli avait un accord verbal avec Claudio Lotito tandis que Bielsa avait carrément signé un contrat. Tout était fait pour l’arrivée de l’ancien technicien de l’OM dans la capitale italienne, une affaire qui a finalement capoté à cause de ses exigences trop élevées en termes de recrutement mais aussi de confort, et qui pourrait même se régler au tribunal.
C’est dans ces conditions qu’Inzaghi a été rappelé alors qu’il était en vacances et dans l'attente de nouvelles. La dernière roue qui a été fixée au carrosse laziale le 8 Juillet. Il est revenu sans broncher et s’est mis au charbon non sans oublier ce qu’il considère, au fond de lui, une injustice : "Je n’ai pas envie de blaguer sur l’affaire Bielsa, je crois qu’il y a un dessin pour tout le monde et cette année c’était Inzaghi sur le banc de la Lazio pour ce qu’il a fait avec les équipes de jeunes", a-t-il récemment déclaré lors d’un après-match. De l’orgueil… bien placé !
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Simone Inzaghi avec ses joueurs, fin 2016.

Crédit: Getty Images

Meilleur rapport qualité-prix

Contrat à 0,8 Millions d’€ en poche, "Inzaghino" a passé au peigne fin l’effectif, accueilli et examiné les six recrues arrivées pour un total de 35 Millions d'euros (Bastos, Wallace, Jordan Lukaku, Luis Alberto, Leitner, Immobile) et fait ses choix tactiques et d’hommes. Pas de dogme à la Bielsa, tout le contraire, un football pragmatique se basant avant tout sur une organisation défensive minutieuse et la capacité à exploiter les points faibles des adversaires en contre-attaque.
N’allez pas croire qu’il s’agit d’un bon vieux catenaccio, il s’agit juste d’un football très italien, équilibré, bien en place et surtout flexible. Le genre que l’on croit "minimaliste" alors que Lazio a planté deux fois 6 buts et une fois 7 en championnat. Au total, 18 buteurs différents (un record), 17 pions sur coups de pied arrêtés, la variation sans problème du 4-3-3 au 3-5-2.
Immobile qui a enfin retrouvé le chemin des filets, Baldé Keita qui a définitivement lancé sa carrière, l'excellent milieu Milinkovic-Savic qui est le joueur de Serie A ayant probablement le mieux progressé d’une année sur l’autre. Inzaghi a su valoriser mieux que quiconque ses individualités avec de belles plus-values en perspective pour le club. Il a aussi parfaitement maitrisé sa gestion du groupe en s’appuyant sur les sénateurs. Un entraineur jeune (41 ans), mais complet. L’Inter, peut-être le Milan voire la Juve ont tout intérêt à garder un œil sur lui.

Que la Lazio fasse un effort

Partie en sourdine et dans cette atmosphère dépressive dans laquelle elle baigne depuis plus d’une décennie, la Lazio a au final réalisé une des meilleures saisons de son histoire, juste après celle qui ont débouché sur les scudetti de 1974 et 2000. 70 points à deux journées de la fin qui auraient valu une qualification en Ligue des champions en bien des occasions, et cette finale de Coupe d’Italie.
Avec le petit coup de mou actuel de la Juventus, il y a même un sacré coup à jouer si ce n’est qu’il va falloir rompre le principal tabou, les 4 points engrangés en 6 matches de championnat contre le trio de tête. La Lazio est d’ailleurs la seule formation à avoir interrompu cette hégémonie juventino-napolo-romanista sur les quatre dernières saisons. C’était il y a deux ans.
Seulement voilà, le président Lotito n’a rien fait de concret pour passer un palier, considérant que les résultats obtenus depuis son arrivée (9 qualifications européennes en 13 ans) sont en phase avec ce que le club a globalement connu durant son histoire. Ça se tient, mais Inzaghi mérite que la barre soit placée un peu plus haut, car il a démontré qu’il ne fallait pas être forcément "Super" et encore moins "fou" pour être un coach très compétent.
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Simone Inzaghi en conférence de presse avant la finale de Coupe d'Italie contre la Juventus.

Crédit: Getty Images

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