Des doublures de rêve ?

C'est le signe d'un club qui vit bien. Pour prendre le pouls d'une équipe, il faut de temps en temps venir sentir l'ambiance du côté du banc de touche. Et à Bordeaux, l'atmosphère semble sereine. Un petit coup d'oeil sur les déclarations des remplaçants habituels avant la rencontre contre Ajaccio en Coupe de France permet de s'en rendre compte. "Je me sens bien et je suis content avec cette équipe. Je fais de mon mieux pour jouer", glisse Diego Placente sur le site du club. "Ce qui fait notre force, la différence avec beaucoup d'autres clubs: il y a une bonne entente dans ce club", confirme David Bellion. Et Ulrich Ramé est sur la même longueur d'onde : "C'est facile car on est pris par le jeu dès la première minute, même quand on ne joue pas. Comme on a envie de jouer, il ne faut pas réfléchir".

En clair, les doublures girondines acceptent leur rôle sans broncher. Si le discours et la gestion de Laurent Blanc y sont pour beaucoup, la dynamique de victoires n'y est également pas étrangère. Quand il évoque son statut de remplaçant, David Bellion ne cache pas l'importance de la bonne série des hommes au Scapulaire: "On l'accepte dans le sens où on gagne des matches. Je n'ai pas envie de tirer la tronche pour du football. Il y a beaucoup d'autres joueurs dans ma situation qui ne tirent pas la tronche", reconnaît l'attaquant, qui a été quatre fois titulaire cette saison (3 buts, 1 passe décisive). Bref, Laurent Blanc a des professionnels irréprochables sur son banc.

Ça tombe bien car samedi, il va faire appel à eux. Le technicien cévenol, qui fait tourner son effectif dès qu'il le peut, a mis au repos les trois défenseurs Michaël Ciani, Benoît Trémoulinas et Matthieu Chalmé, ainsi que l'attaquant marocain Marouane Chamakh pour ce tour de Coupe de France. Et Franck Jurietti, Diego Placente, Fernando Cavenaghi ou encore David Bellion devraient être à l'honneur. Mais Ajaccio ne doit pas s'en réjouir. Car ce sont 11 joueurs très motivés qu'ils vont retrouver dès le coup d'envoi. Les Coupes, "c'est un bon moyen de se surpasser", avance Ramé. "Les joueurs, qui ne jouent pas, auront la rage", ajoute Bellion. En fait, tous espèrent démontrer qu'ils peuvent être plus que de simple doublure.

Si Ramé prévient que "l'envie peut faire faire des bêtises", les Girondins ont en plus la volonté de briller en Coupe de France. "Nous avons déjà gagné beaucoup de titres. Mais nous n’avons pas encore gagné la coupe de France... Or cette coupe représente un défi car il y a plus de matches", explique Placente. "La Coupe de France, il n'y en a pas beaucoup (dans le groupe) qui l'ont gagnée (les entraîneurs Laurent Blanc et Dominique Dropsy, ndlr)", avance de son côté Bellion. Et ce n'est pas parce que Blanc fait tourner son groupe qu'il décide de lâcher cette compétition. Il espère plutôt voir ses protégés lui démontrer qu'ils ont le potentiel pour aider son équipe à tout moment. Comme face au Maccabi Haïfa, lors du dernier match de Ligue des Champions. Déjà qualifiés, les Girondins avaient donné leur chance aux remplaçants. Et Bordeaux était revenu avec une nouvelle victoire (0-1). Bis repetita samedi ?