Quevilly, oh oui !

Si tout le monde ne peut pas encore situer Quevilly sur la carte de France, sur celle du football, c'est désormais les yeux fermés. Dix ans après Calais et trois après Montceau-les-Mines, l'équipe normande a réussi l'exploit de rejoindre le dernier carré de la Coupe de France tout en évoluant en CFA.  Ce n'est pas une première car elle l'avait déjà réalisé en 1968 et en 1927, allant jusqu'en finale cette année-là. Mais c'est sans commune mesure avec cette épopée, commencée en octobre dernier. Neuf rencontres, 28 buts marqués et un seul encaissé plus tard, voilà Quevilly en demie.

Après Angers (L2) et Rennes (L1), c'est donc Boulogne-sur-Mer qui a mordu la poussière (3-1). Une victoire qui ne souffre d'aucune contestation. "C'est une qualification amplement méritée, qu'on a maîtrisée, a expliqué l'entraîneur Régis Brouard sur Eurosport. On a marqué trois buts sur des actions de jeu donc il n'y a pas grand chose à dire". "Je ne veux pas être méchant mais on avait l'impression que Quevilly jouait en L1 et Boulogne en CFA", ajoute le milieu Fabrice Buchon. Même son de cloche à Boulogne chez Laurent Guyot. "On a été mangé dans la récupération. C'est la meilleure équipe sur le terrain qui a gagné."

Mais tout 18e de Ligue 1 qu'il est, le club de Boulogne-sur-Mer reste une formation de l'élite. Une équipe de professionnels. Le pot de fer. La victoire du pot de terre reste donc une sacrée performance que les joueurs de Quevilly mesuraient pleinement après la rencontre. "On a fait quelque chose d'exceptionnel, confirme l'attaquant Anthony Laup. Sur des matches comme ça on n'a vraiment rien à perdre. Après voilà, que dire. On est là, c'est que du bonheur, c'est magnifique".  "C'est énorme de vivre des moments comme ça, devant un public extraordinaire. Je n'ai pas de mots. On vit un petit rêve", lance le défenseur et capitaine Grégory Beaugrard.

Un petit rêve qui pourrait se poursuivre jusqu'en finale, comme Calais. "Je ne connais même pas la date de la demie, rigole Régis Brouard.  Avant le Stade de France, il y a un match à jouer. Il y a trois bonnes semaines pour préparer cela.On va d'abord apprécier cette victoire" . Les joueurs, dans l'euphorie, sont moins frileux. "Il va falloir se mettre dans le crâne qu’on est à 90 minutes d’une finale de Coupe de France", souffle le milieu Sébastien Vaugeois. Des joueurs qui ont aussi déjà fait part de leur souhait pour les demi-finales: éviter le PSG et jouer dans leur stade Robert-Diochon et pas à d'Ornano (Caen). Pour que le rêve se prolonge devant les amis, en famille.

4e tour : Plateau AS (PH) - Quevilly : 0-4
5e tour : Quevilly - Dieppe (CFA 2) : 2-0
6e tour : CA Pont-Audemer (DHR) - Quevilly : 0-3
7e tour : Quevilly - ASC Kawei (Mayotte, DH) : 6-0
8e tour : Pacy Vallées (National) - Quevilly : 0-2 a.p.
32e de finale : Quevilly - Saint Quentin (DH) : 6-0
16es de finale : Quevilly - Angers (L2) : 1-0
8es de finale : Quevilly - Rennes (L1) : 1-0
1/4 de finale: Quevilly - Boulogne-sur-Mer (L1): 3-1