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Boug-Péronnas - Montpellier : Cyril Chapuis, trois ans plus tard

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ParEurosport

Mis à jour 06/01/2013 à 10:51 GMT+1

Cyril Chapuis avait disparu des écrans radar. Retenu par un engagement personnel, il reprend le foot dans l'effectif de Bourg-Péronnas, qui reçoit Montpellier dimanche.

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Crédit: Eurosport

Plusieurs fois par semaine, ils sont cinq à se serrer dans l’habitacle d’une voiture pour répéter un rituel qui se prolongera jusqu’à la fin de la saison. Une brochette de Lyonnais qui effectue le trajet entre la capitale des Gaules et le stade municipal de Péronnas, (160 kilomètres aller-retour), pour s’y entraîner, y jouer un week-end sur deux ou partir en déplacement sur les routes du National. "C’est sympa, ces petits voyages, même si nous n’avons pas beaucoup de place dans l’auto. On rigole bien. C’est d’ailleurs à l’image du groupe. Je crois bien que je n’avais jamais connu une aussi bonne ambiance depuis le début de ma carrière." L'homme qui prononce ces mots, Cyril Chapuis (33 ans), a bourlingué plus de dix ans dans le foot pro, via l'OM, la Premier League et l'équipe de France Espoirs.
Depuis qu’il s’est engagé jusqu’au 30 juin 2013 avec le FCBP, l’ancien Marseillais s’est juste contenté des entraînements. Et aussi d’une quarantaine de minutes avec l’équipe réserve (DHR), le 11 novembre dernier, le temps de ressentir une douleur à une cuisse. "J’avais signé quelques jours plus tôt, mais je n’étais pas qualifié pour un match à Quevilly. Alors, je me suis dit que jouer une mi-temps avec la B ne me ferait pas de mal. Je n’aurais peut-être pas dû…"
Entre lui et le neuvième club de sa carrière, les choses se sont construites doucement, presque par accident. "Une de ses connaissances appris que je recherchais un attaquant, et cette personne m’a parlé de Cyril, se souvient Hervé Della Maggiore, l’entraîneur bressan. Je recherchais plutôt un attaquant de grande taille, mais je me suis dit : pourquoi pas ? Après tout, il a fait une bonne carrière. Il est venu s’entraîner en septembre, mais il s’est fait mal à une cuisse. Il est revenu trois semaines plus tard, et est resté quinze jours avec nous. Il était motivé pour nous rejoindre, sa polyvalence me plaisait car il peut jouer sur les côtés ou dans l’axe, son attitude aussi, mais il y avait la question financière..."
Le rendez-vous manqué avec Arles-Avignon
Gilles Garnier, le président d’un club qui se débrouille avec un budget de 1,6 million d’euros, juste assez pour s’offrir six contrats fédéraux, se l’est immédiatement posée, à peine le nom de Chapuis prononcé par Della Maggiore. "J’ai juste demandé : combien ? Je pensais qu’il refuserait ce qu’on pouvait lui proposer. Nous n’avons pas de gros moyens, et je ne voulais pas mettre les finances du club en danger." Mais Della Maggiore, rapidement mis au parfum des prétentions financières de l’attaquant, a rassuré son président sur ce point toujours hautement sensible. "L’argent, je m’en foutais. J’ai juste dit qu’ils me donnent ce qu’ils peuvent et que l’important, c’était de jouer", explique Chapuis, plus de trois ans après avoir joué son dernier match avec Metz en Ligue 2.
Ce long intermède a souvent été assimilé par les autres à une retraite sportive, sauf par l’intéressé lui-même. "Je devais me consacrer à quelque chose de très important dans ma vie privée. C’était une priorité. Je ne me considérais pas comme un retraité. J'habitais à Aix-en-Provence, je m’entraînais régulièrement avec Martigues. A l’été 2010, j’ai même effectué un essai à Arles-Avignon, tout juste promu en Ligue 1. Tout s’était bien passé, j’avais même marqué deux buts contre Gap et Saint-Etienne. Je pensais signer à l’ACA. Je ne demandais pas un gros salaire pourtant", rappelle Chapuis. Mais plutôt que de le recruter, Marcel Salerno opte pour la piste grecque et Angelos Charisteas, avec la réussite que l’on sait.
"Encore trois ou quatre ans"
"J’avais aussi des contacts en Chine, ou avec des clubs de National. Cela ne me tentait pas." Et Chapuis s’est replongé pendant deux ans dans ce quotidien souvent sans ballon, partageant son temps entre ses obligations familiales, ses affaires et le complexe sportif de Robert Duverne à Lyon, histoire de conserver une condition physique acceptable. "J’avais toujours dans un coin de ma tête l’envie de rejouer. Je n’avais pas pris un gramme, je me sentais prêt. Je voulais juste essayer de retrouver un club d’un niveau correct, pas trop loin de Lyon."
L’accession de Bourg-Péronnas en National et sa proximité avec sa ville de résidence ont fait tomber les dernières barrières idéologiques sur le troisième échelon du football français. Gilles Grenier, l’affable président du FCBP, est pressé de le revoir jouer, même si le dirigeant sait que le temps est le meilleur allié de l’ancien Marseillais. "Il faut qu’il retrouve le rythme, cela ne va pas se faire en deux jours. Je pense qu’il sera vraiment prêt en janvier. J’espère qu’il va nous apporter quelque chose, mais surtout qu’il va retrouver ses sensations, se faire plaisir."
Dimanche contre Montpellier (12 heures) en 32e de finale de la Coupe de France, Della Maggiore se passera des services de sa nouvelle recrue. "Il a mal à un mollet", explique l’entraîneur bressan. Chapuis, lui, brûle d’impatience de disputer ses premières minutes avec sa nouvelle équipe, tout en s’autorisant quelques projets d’avenir. "Je pense que je serai vraiment prêt en janvier. Dans mon esprit, je m’imagine bien jouer encore trois ou quatre ans. J’en ai envie. Mais cela dépendra en partie de ce que je ferai à Bourg-Péronnas d’ici au 30 juin…"
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