Finale PSG-OM - Pourquoi Marseille a quelques raisons d'y croire malgré tout

Marseille est au pied d'une montagne. L'Everest, rien que ça. A priori, une finale entre l'omnipotent PSG, champion dès le mois de mars, et le 13e de Ligue 1 laisse peu de place à l'incertitude et encore moins d'espoir aux Marseillais. Sauf que l'OM n'est définitivement pas une équipe comme les autres. Marseille est sans doute le club le plus imprévisible de Ligue 1. Pour le pire mais aussi pour le meilleur. Les hommes de Passi ont quelques branches auxquelles se raccrocher. Des brindilles certes, au regard de la saison parisienne, mais grâce à elles, l'issue de cette finale n'est pas tout à fait écrite à l'avance.

C'est la principale certitude sur laquelle peuvent s'appuyer les Marseillais. Certes, ils n'ont jamais battu les Parisiens cette saison, ils se sont même inclinés à deux reprises. Mais le PSG n'a pas survolé les deux rencontres. Bien au contraire. A l'aller, comme au retour, l'OM, pourtant moribond cette saison, s'est hissé au niveau de son adversaire en lui infligeant un pressing tout terrain qui a mis les hommes de Blanc en grandes difficultés. Marseille sait comment faire pour contrarier le champion de France.

Au Parc, Batshuayi avait logiquement ouvert le score et la formation phocéenne dominait son sujet. Au Vélodrome, Marseille a maîtrisé la rencontre jusqu'à la pause et regardé dans le blanc des yeux la bande d'Ibrahimovic durant une bonne heure. Le talent individuel a fait basculer ces deux rencontres mais jamais Marseille n'a semblé dépassé par les évènements.

C'est le match qui peut tout changer. Celui qui peut faire passer la pilule, aussi difficile soit-elle à avaler. Si Marseille remporte cette Coupe de France face à l'ennemi parisien, le bilan de sa saison prendra une toute autre tournure. Parce que l'OM n'a plus remporté le moindre titre depuis 2012 et parce que ce succès permettrait à Marseille de s'offrir une qualification en Ligue Europa et gommer en grande partie le calvaire vécu depuis août en L1. L'enjeu est immense pour les hommes de Passi.

Pour ceux de Blanc en revanche, cette rencontre n'est qu'une cerise sur un gâteau déjà bien garni. Le PSG a trois titres dans la poche (Trophée des champions, Coupe de la Ligue et Ligue 1). Une défaite samedi ne changerait pas la face d'une saison dont les moments forts resteront l'élimination en quart de finale de Ligue des champions et la domination sans partage en championnat. Un succès viendrait faire briller avec un peu plus d'éclat encore Paris. Un revers, surtout face à l'ennemi marseillais, ferait tâche pour clore une saison qui garde déjà un goût d'inachevé. C'est un paradoxe mais c'est sans doute l'OM qui a le plus à gagner et le PSG le plus à perdre ce samedi. Une situation finalement assez confortable dont Marseille pourrait tirer profit.

A la dérive totale en championnat, Marseille n'a jamais vraiment cru pouvoir accrocher le top 5 de Ligue 1 cette saison. Pourtant, en y regardant de plus près, l'OM n'a jamais été ridicule lors des grands rendez-vous de sa saison. C'est même lorsqu'il fallait se sublimer que Mandanda et ses équipiers ont fait la meilleure impression. Sans un concours de circonstance, les Marseillais auraient même pu être les seuls à s'imposer cette saison au Parc OL.

Ils en sont partis avec un nul (1-1) et seul Nice prendra également des points dans le Rhône jusqu'à la fin de saison. Les exemples sont nombreux (les deux matches face au PSG, Lyon ou Saint-Etienne, le nul au Vélodrome face à Monaco, le quart et la demi-finale de Coupe de France) et révèlent que lorsqu'il fallait hausser son niveau de jeu, l'OM a su le faire même si la victoire fut rarement au rendez-vous.

Depuis le départ de Michel, l'OM va mieux. Rien d'extrêmement spectaculaire mais tout de même. Depuis la prise en main de Passi, le 5 avril dernier, Marseille a assuré deux de ses objectifs de fin de saison : retrouver le chemin de la victoire au Vélodrome en L1 et se qualifier pour la finale de la Coupe de France. L'OM présente le 9e bilan du championnat de France depuis la 33e journée et a clairement relevé la tête.

Le 4-4-2 avec le duo Fletcher-Batshuayi en pointe a rendu les Phocéens plus menaçants. Marseille n'a plus connu de démission collective comme ce fut le cas à Bastia (2-1) ou face à Rennes (2-5). Bien sûr, l'OM est encore convalescent, l’équilibre est extrêmement fragile mais va nettement mieux. Ce n'est pas encore suffisant pour faire trembler le PSG mais cette finale est sans doute plus indécise qu'il n'y paraît.