La finale rêvée

Le public du Moustoir se souviendra longtemps de la performance de Monsieur Turpin. Coupable d'avoir sifflé un penalty litigieux (le contact entre Koscielny et Chamakh - bien réel - semblait en dehors de la surface) et d'une expulsion imméritée envers le défenseur lorientais, l'arbitre de 27 ans est tout simplement passé à travers, condamnant du même coup une formation bretonne qui avait pourtant bien débutée sa rencontre. Tout heureux d'une telle offrande, Bordeaux ne s'est pas fait prier pour en profiter et obtenir sa qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue (4-1).

"A dix c'était plus facile, admettait Yoan Gouffran après le match. On a su marquer et bien préparer le déplacement à l'Olympiakos." Un discours honnête et un brin fataliste de la part du dernier buteur girondin dans cette partie. Bordeaux avait pourtant bien mal débuté sa demi-finale. Ou plutôt Lorient était entré avec les meilleures intentions. Solides, incisifs, disponibles et en mouvement, les Bretons dominaient les débats et prenaient même l'avantage grâce à un but opportuniste de Laurent Koscielny, qui profitait du laxisme des Bordelais sur corner pour ouvrir le score (1-0, 12e).

Bousculés et incapables de répondre par le jeu, les hommes de Laurent Blanc ne semblaient pas en mesure d'imposer leur rythme dans ce match. C'était sans compter sur l'erreur de Clément Turpin. A la lutte avec Koscielny sur un ballon profondeur, Maroune Chamakh s'écroulait dans la surface après un accrochage à l'entrée de la surface avec l'ancien Tourangeau. Penalty et carton rouge. Une double sanction qui rendait fou de colère Christian Gourcuff sur son banc de touche. Le penalty peut-être, mais l'expulsion jamais, devait penser le technicien breton. Dans la bronca du Moustoir, Wendel égalisait sans trembler (1-1, 23e). Cinq minutes plus tard, l'international marocain ajustait Audard d'une magnifique tête (2-1, 29e). Cruel pour Lorient qui regagnait les vestiaires dans la confusion.

Après la pause, les Bordelais contrôlaient logiquement la destinée de la rencontre, se permettant même d'inscrire deux buts en fin de match grâce à Wendel, d'un superbe coup franc (3-1, 81e) et Gouffran d'une frappe du gauche (89e, 4-1). Les coéquipiers de Marc Planus validaient leur ticket pour la finale au Stade de France et retrouveront Marseille pour un duel alléchant. Pour Lorient, l'élimination est d'autant plus cruelle qu'à égalité numérique, leur adversaire ne montrait rien. Le charme de la coupe n'est-ce pas?

"On retient la victoire. Dans un match comme ça, c'est ce qui compte. Après, on analysera le match et on verra ça demain (jeudi) avec les joueurs. Ce qui est le plus important, c'est de se qualifier. Sur le contenu, il y a un peu de tout. Satisfait sur le plan offensif car on a marqué quatre buts et, même à 11 contre 10, ce n'est jamais évident, mais il y a des choses à améliorer. Cette victoire ne gomme pas toutes nos faiblesses mais peut faire en sorte que le collectif reprenne confiance. Et puis, elle nous permet d'aller jouer la finale contre Marseille. Il faut s'habituer à jouer dans un système et celui utilisé ce soir, avec un 2e rideau qui plonge et qui apporte offensivement, peut nous servir pour la semaine prochaine en Ligue des champions".