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Le SDF en danger

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ParEurosport

Mis à jour 06/01/2012 à 20:10 GMT+1

Hôte du 32e de finale de Coupe de France entre le Red Star et Marseille, samedi soir, le Stade de France n'affiche plus sa rentabilité d'antan. Et le projet de la Fédération française de rugby, qui rêve d'une nouvelle enceinte, rend son avenir incertain.

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Crédit: Eurosport

Samedi, c'est soirée foot au Stade de France. Au menu, Red Star-OM. Ce 32e de finale de Coupe de France ouvrira l'année sportive de l'enceinte dionysienne. Le cru 2011 n'a pas été des plus florissants. Il a généré 3 millions d'euros de bénéfices. Seulement 3 millions d'euros. Depuis son inauguration, il y a quatorze ans, le SDF n'avait jamais dégagé un niveau de rentabilité si faible. Faut-il pour autant s'inquiéter pour le lieu qui a vu les footballeurs tricolores s'installer sur le toit du monde un soir de juillet 1998 ? La question se pose d'autant plus depuis la Fédération française de rugby a exprimé clairement sa volonté de construire son propre stade à l'horizon 2017, qui serait à la France ce que Twickenham est au rugby anglais : une machine à bénéfices. "Mais c'est une autre culture, tempère Philippe Auroy, directeur général du Stade de France, interrogé par l'AFP. On nous parle de la coexistence de Wembley et Twickenham, mais on ne vit pas dans le même pays. A l'Emirates d'Arsenal, on vend pour 23 livres (27,50 euros) par personne et par match de boisson, nourriture et produits dérivés. Au Stade de France, c'est 2,28 euros. S'il y a deux stades, les deux crèveront."
Après quinze années sous le joug d'une convention archi-favorable au consortium Stade de France, le rugby tricolore préfère aujourd'hui perdre de l'argent plutôt que de jouer à Saint-Denis. Ce sera le cas en mai prochain, lors des demi-finales du Top 14, qui seront disputées au Stadium de Toulouse. A partir de 2013, date de l'échéance du contrat, et en attendant son nouveau stade, la FFR louera le Stade de France au coup par coup. Ses rencontres seront, là encore, délocalisées en province. "Et il y aura manque à gagner puisque moins de spectateurs, prédit Auroy. Mais le ressort économique ne joue plus avec la FFR. Ils peuvent perdre deux ou trois millions par ego ou pour des raisons politiques." Dans cette hypothèse, le SDF perdrait aussi beaucoup. Notamment son "événement phare", celui qui lui rapporte le plus tous les deux ans : les France-Angleterre du Tournoi des VI nations. L'enceinte dionysienne devrait en outre partager avec le futur stade de rugby la demi-douzaine de concerts organisés chaque année. Bonjour le manque à gagner...
Les Bleus et le PSG comme bouée de sauvetage ?
Dès lors, le football suffirait-il à rentabiliser le Stade de France ? A priori, difficilement. L'an passé, les matches de l'équipe de France n'ont pas atteint les résultats financiers escomptés. Sur les quatre dernières sorties des Bleus, le consortium a même perdu de l'argent. La FFF, qui a resigné en 2010 une convention plus favorable (à hauteur de 5 millions d'euros) courant jusqu'en 2025, souhaite déjà négocier un nouveau contrat. Les Bleus étant qualifiés d'office pour "leur" Euro, la Fédération craint de ne pas remplir le Stade de France entre 2014 et 2016. Voilà pourquoi elle verrait d'un bon œil que sa sélection nationale se produise davantage en province.
Resterait alors l'alternative PSG. A partir de 2013, le temps que le Parc des Princes se refasse une beauté, le club de la capitale quittera le XVIe arrondissement pour Saint-Denis. Par la voix de Philippe Auroy, le Stade de France s'est déjà dit prêt à l'"accueillir avec grand plaisir". Encore faut-il que les travaux du Parc débutent bien en 2013. Le doute planera tant que le bail emphytéotique administratif qui lie Colony Capital à la mairie de Paris n'est pas renégocié. Une fois ces conditions réunies, la perspective de voir le PSG s'installer durablement à Saint-Denis est envisageable. A une condition : que le club parisien, habitué à jouer devant près de 45.000 spectateurs, remplisse régulièrement les 81.000 places du SDF pendant son exil. Les propriétaires qataris auraient alors des arguments tout trouvés pour s'installer durablement au Stade de France. Ou pour construire, eux aussi, leur propre enceinte.
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