Gourcuff, dix semaines plus tard

De la galère niçoise (1-3), deux Gones ressortent en marquant des points : Anthony Lopes et Yoann Gourcuff. Le gardien portugais n'avait jamais joué avec l'équipe professionnelle. Il a évité, notamment en seconde période, un naufrage plus marquant. De son côté, le milieu de terrain lui retrouvait une équipe dont il a impulsé l'excellent début de saison (3e en Ligue 1, 3 sur 3 en Europa League) avant de la quitter pour une entorse du genou droit. Le retour à la compétition de l'international français (29 sélections) n'a pas été décisif. Mais en soixante-trois minutes, il a plus ou moins retrouvé les commandes du jeu lyonnais comme le patron qu'il allait devenir au mois d'août.

En l'absence de Clément Grenier (blessé) et malgré la titularisation de Steed Malbranque, on a vite compris que les coups de pied arrêtés étaient pour lui. Sur chaque corner ou coup franc, Gourcuff a mis le pied sur le ballon. Pas toujours avec succès. Il y a bien eu ce coup franc enroulé du droit au premier poteau (26e) qui a failli surprendre David Ospina, obligé à s'y reprendre à deux fois. Mais est-ce à cause des conditions pluvieuses, du manque d'entraînement ou de la domination dans le jeu aérien d'un Renato Civelli excellent mercredi après-midi ? En tout cas, le milieu lyonnais aura gâché de nombreuses occasions lyonnaises, surtout sur les coups de pied de coin.

Remiseur décisif sur le but de Bafétimbi Gomis, Yoann Gourcuff semble au moins n'avoir rien perdu de ses coups de génie. Ceux qui font gagner une équipe. Sauf que la sienne s'est mise en danger trop rapidement, avec trois buts encaissés en un quart d'heure, pour espérer être sauvée par un joueur en sortie de rééducation. Lui et Malbranque, les deux créateurs lyonnais sur la pelouse, n'ont pas brillé comme attendu. Certes, la pelouse n'incitait pas à jouer au sol comme ils l'apprécient. Rémi Garde a d'ailleurs paru satisfait à l'issue de la rencontre : "Yoann Gourcuff a fait un match correct après de longues semaines d'absence sur blessure. Les conditions de jeu étaient pourtant compliquées avec un ballon roulant peu."

Alors au-delà de la défaite, il y avait quand même le souci de renouer avec les terrains sans casse. Sur ce plan-là, la mission niçoise semble réussie pour lui. "Si je suis sur le terrain, c’est que je suis compétitif, a-t-il répondu au micro de France Télévisions. J’ai travaillé dur pour pouvoir revenir. Au niveau de la blessure, tout va bien. Je n’ai plus aucune douleur." Désormais, il faudrait enchaîner. Sauf qu'il y a un concurrent qui revient lui aussi de blessure. Là est le paradoxe de ce mois de novembre : Clément Grenier et Yoann Gourcuff sont tous les deux dans les starting-blocks. A priori, Rémi Garde devra choisir entre les deux selon les matches tant leur profil est proche. L'expérience du plus ancien prendra-t-elle le dessus sur la dynamique, stoppée en octobre, de la jeune pousse du club?