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Une défaite fondatrice ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/07/2011 à 11:26 GMT+2

Si la France s'est inclinée face à l'Allemagne (2-4), mardi, elle a peut-être franchi un cap pour le reste de la compétition. Réduites à dix, les Bleues ont su faire trembler les doubles championnes du monde devant leur fabuleux public. A confirmer en quarts de finale face à l'Angleterre, samedi.

FOOTBALL 2011 France-Allemagne (Renard)

Crédit: AFP

"Ca ne me gêne pas si on perd demain et qu'on gagne la prochaine fois qu'on les joue, pour peu que ce soit en juillet". Bruno Bini avait prévenu avant d'affronter l'Allemagne lors du troisième et dernier match de poules à Mönchengladbach. L'objectif pour les Bleues, déjà qualifiées pour les quarts de finale, était beaucoup plus lointain. Se hisser en demies, d'abord. Et pourquoi pas en finale. A ce titre, le sélectionneur des Bleues a terminé la soirée avec plusieurs motifs de satisfaction, mardi. "Il y a deux bonnes nouvelles. La première c'est qu'on ne les voit plus jusqu'à la finale, c'est pas plus mal, peut-il sourire. La deuxième, c'est qu'on reste au même hôtel et qu'on n'a pas quatre heures et demi de train à faire demain". Mais cette rencontre, après le très abouti 4-0 contre le Canada, est peut-être de celles qui permettent à une équipe de franchir un cap. Car, quoi qu'on en dise, un match face aux doubles championnes du monde a forcément valeur de test.
Le fameux match fondateur ? Pourquoi pas. Dans un Borussia Park chauffé à blanc par plus de 45.000 supporters, l'équipe de France a su tenir tête aux meilleures. On a pourtant craint le pire en première période lorsque la "National Frauenschaft" a frappé deux fois en moins de dix minutes par Garefrekes (25e) et Grings (32e). Gaétane Thiney traduit le sentiment général : "A 2-0, avec l'ambiance, beaucoup pensaient qu'on allait prendre 4 ou 5-0". Même Bini semble avoir tremblé : "A 2-0, on peut prendre une tournée, parce que dire qu'elles ont joué à domicile c'est un doux euphémisme". Dépassées en première période par une Allemagne nettement un cran au-dessus, surtout techniquement, les Tricolores ont malgré tout su relever la tête après la pause. Un réveil qui coïncide avec les entrées des habituelles titulaires Abily et Delie. C'est d'ailleurs cette dernière qui réduira le score (56e, 2-1). "C'est encore un gros match d'un point de vue athlétique et on n'a finalement pas pu faire tourner tant que ça", a simplement regretté Bruno Bini qui prévoyait de reposer ses cadres avant les quarts.
"C'est elles qui avaient la flippe"
Mais le vrai tournant du match restera l'expulsion de Bérangère Sapowicz, coupable d'une sortie en retard sur l'insaisissable Bajramaj, et le penalty transformé par Grings (3-1, 68e). Un vrai coup dur et un arbitrage sévère selon les Bleues. "J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de cartons d'un côté et pas de l'autre, a ainsi souligné Bini. Après, les défenseurs ne peuvent pas jouer de la même façon. Avec ce genre de cartons, il peut y en avoir 20 par match. Mais on fait contre mauvaise fortune bon coeur. Il paraît que ça s'équilibre." Wendie Renard, titularisée à la place de Viguier et victime elle aussi de l'avalanche de cartons jaunes, expliquait sans détours qu'"avec l'appui du public, les cartons, ça tombe." Mais c'est justement dans cette adversité, à dix contre onze, que les Françaises sont parvenues à réagir au courage et même faire douter les Allemandes lorsque Laura Georges a réduit le score (72e, 3-2).
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FOOTBALL 2011 France Laure Lepailleur

Crédit: AFP

Dans les tribunes, comme sur la pelouse, on a senti que le match pouvait alors basculer. "On a réagi et on a pris du plaisir. A 3-2, Delie a une occasion, et si elle la met, on les enterre (rires). Bon, finalement c'est elles qui marquent", résume Thiney pour qui "ce sera une défaite facile à digérer car on a su bien réagir". Faire trembler l'Allemagne, qui gagne tout et tout le temps, ça n'est pas donné à tout le monde. Même si les grandes favorites du tournoi ont mis fin suspense quelques minutes plus tard grâce à Celia Okoyino Da Mbabi (88e, 4-2), ça n'est pas anodin. Cela peut donner des ailes pour la suite de la compétition. "On savait que c'était une grande équipe. On a pu les mettre un peu en difficulté. A 3-2, elles n'étaient pas si sûres d'elles", savoure Camille Abily. Bruno Bini aime lui aussi souligner que "les Allemandes ne faisaient pas les malignes" à 3-2. De son côté, Thiney voit déjà plus loin et rêve à voix haute haute. "Je les ai trouvées fortes, mais quand on jouait à 10, c'est elles qui avaient la flippe. Et ça, ça donne du courage pour dans deux semaines", espère-t-elle.
"Il faut s'en servir pour avancer"
Sans se tromper, on peut dire que la France sort grandie et décomplexée de cette défaite. Mais elle n'est pas encore en finale. La prochaine fois, il n'y aura pas de droit à l'erreur. Les Bleues joueront leur quart de finale, le premier de leur histoire, et elles connaissent désormais leur adversaire. Alors qu'on attendait le Japon, ce sera l'Angleterre. Un adversaire plus abordable qu'il faudra affronter sans Sapowicz, suspendue. "Ca doit être une bonne équipe puisque tout le monde pensait que le Japon allait être premier, ironise toutefois Bini. C'est une très bonne équipe, finaliste du dernier Euro. On a l'habitude de les jouer, on ne sera pas trop dépaysés. On va se préparer, et aborder ce match sereinement." Pour atteindre les demi-finales, il faudra retenir les leçons de Mönchengladbach. Commencer par gommer les largesses défensives qui ont coûté si cher mardi soir, à l'image des approximations de Renard. "J'assume toujours mes erreurs. Il faut s'en servir pour avancer", promet-elle. Une promesse que tenteront sans doute de tenir toutes les Bleues. Car elles rêvent déjà d'un nouveau rendez-vous face à l'Allemagne avec l'espoir que le scénario sera différent cette fois.
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