Coupe du monde : Quand Lionel Messi bat son propre record et marche sur les traces du Maradona

Contre le Nigeria, Lionel Messi a réussi, au lendemain de son anniversaire, à battre l'un de ses records personnels. Comme s’il était encore possible, à 27 ans et après quatre Ballons d’Or, de repousser ses limites. Avec un but marqué après deux minutes et 26 secondes, l’Argentin a fait mieux que les deux minutes 41 secondes contre le Racing Santander en Liga. Le record, battu de quinze secondes, datait d'août 2010.

Messi aura ainsi inscrit le but le plus rapide de ses 394 buts chez les pros. Un but plein de chance, et de malice. Bien lancé par Mascherano, Di Maria a mal choisi son côté et sa frappe a touché le poteau. Le numéro 10 argentin a bien suivi le retour du ballon et trompé Enyeama, jusqu’ici invaincu. Ce n’est pas rien, tant le gardien lillois a été performant mercredi. Les deux hommes se sont retrouvés à la 43e minute. Le ballon du meneur de jeu, qui filait droit dans la lucarne, a alors trouvé les mains inattendues de Vincent Enyeama sur son chemin.

Qu’à cela ne tienne, Messi a tenté sa chance deux minutes plus tard, juste avant la mi-temps, trois mètres plus près que la marque précédente laissée par la bombe colorée de l’arbitre. Cette fois-ci, le portier n’a pas bougé. Juste avant la mi-temps, Messi a ainsi donné l'avantage à son équipe (2-1).

Si la patte Messi a permis de scorer par deux fois, elle a indirectement amené plusieurs actions de buts. Ses coups de pieds arrêtés ont toujours trouvé un joueur bien placé, et, laissé souvent seul par les milieux défensifs nigérians, Messi a pu combiner à merveille avec ses compères d’attaques, Higuain et Agüero. L’un et l’autre ont été assez malchanceux : Higuain a été malheureux devant le but et Agüero est sorti blessé à la 38e.

Seul Di Maria, dans une position plus reculée, comme dans son club du Real Madrid, a brillé autant que le Barcelonais mercredi. Conscient de l’importance de son joyau, Alejandro Sabella a décidé de le faire souffler à l’heure de jeu, privant les spectateurs d’un potentiel triplé. Celui-ci flottait dans l’air tant le numero 10 était inspiré : quatre tirs, trois cadrés, deux buts et trois passes qui auraient pu amener des occasions dangereuses. Mais la compétition sera longue.

Auteur des deux-tiers des buts argentins de cette Coupe du monde, Lionel Messi était incontournable dans cette équipe. Il est devenu indispensable. C’est désormais SON équipe. Car c’est lui qui incité son sélectionneur à modifier son organisation, passant d’un 5-3-2 à la mi-temps contre la Bosnie à un 4-4-2 en losange avec Messi en meneur axial.

Choix gagnant, puisque Messi a marqué ensuite son premier but de la compétition. Un premier qui en a amené un second, contre l’Iran, alors que la sélection argentine était empêtrée dans un match piège, que Messi a sauvé en marquant à la dernière seconde. Généralement, ces buts ont été marqués à des moments clés (fin de match contre l’Iran, tout début de match et juste avant la mi-temps contre le Nigeria). En trois matches de l’Argentine, il a été élu à trois reprises homme du match.

Surtout, Messi a marqué quatre buts consécutifs pour son équipe qui en avait cruellement besoin, dans un Mondial où les têtes de séries (Espagne, Angleterre, Italie) tombent les unes après les autres. Hormis son compatriote catalan Neymar - les deux se partagent le titre provisoire de meilleur buteur avec quatre buts – personne ne suit le rythme. Un rythme que seul Diego Maradona a suivi en 1986 avec l'Argentine. On connaît la suite.