Après France-Equateur (0-0), notre antisèche : Oubliez l'euphorie, les Bleus redescendent sur terre

La France n'a pas été ennuyée pour contrôler le ballon (69% de possession) face à des Equatoriens repliés en défense, et qui ont souvent joué long à la récupération. Mais les Tricolores, contrairement à leurs deux premières sorties, n'ont pas su en faire le meilleur usage. Malgré un apport conséquent des latéraux dans les phases offensives et une exploitation massive des couloirs (32 centres), ils ont manqué de présence dans la surface jusqu'à l'entrée, tardive, d'Olivier Giroud (67e).

Les Bleus n'ont pas eu suffisamment de précision technique et de la vitesse dans les transmissions pour vraiment poser des difficultés à la défense sud-américaine. En supériorité numérique, la France a connu moins de problème pour entrer dans la surface équatorienne, mais l'efficacité n'était pas au rendez-vous pour lui permettre de faire la différence. Le symbole d'un rendement offensif moins bon que face au Honduras (3-0) et à la Suisse (5-2), et qu'il faudra retrouver contre le Nigeria.

Beaucoup de joueurs avaient l'occasion de marquer des points compte tenu de la rotation effectuée par Didier Deschamps. Ils sont nombreux à ne pas l'avoir saisie, pour diverses raisons. Moussa Sissoko n'a pas affiché le même impact sur l'aile droite qu'à son poste de milieu relayeur face à la Suisse (5-2). Yohan Cabaye suspendu, Morgan Schneiderlin a été aligné en sentinelle, mais il n'a pas eu le rendement du Parisien dans la relance.

Paul Pogba a ainsi hérité des plus grandes responsabilités dans les transmissions, mais il a connu trop de déchets dans ses passes pour les assumer. Antoine Griezmann est pour sa part resté discret, même s'il aurait pu faire la différence avec un tir sur la barre. Les principales satisfactions sont en défense, où Bacary Sagna, Laurent Koscielny et Lucas Digne ont plutôt réussi leur rentrée. Mais l'homme du match restera un Equatorien, Alexander Dominguez, auteur de neuf arrêts et bien aidé par une défense bien orchestrée par Frickson Erazo.

47e minute de jeu : La France est restée globalement inoffensive malgré sa domination en première période. Dès la reprise, les Bleus ont une occasion en or de faire la différence. Aux abords de la surface, Moussa Sissoko parvient à décaler Bacary Sagna, dont le centre trouve Antoine Griezmann au premier poteau. L'attaquant tricolore reprend le ballon du pied droit et pense marquer, mais Alexander Dominguez parvient à le repousser sur sa transversale et sauve ainsi l'Equateur. Ce ne sera pas la dernière fois dans ce match, mais cette occasion restera la plus nette des Tricolores sur l'ensemble de la rencontre.

Antoine Griezmann a touché du bois face à l'Equateur. Ce n'est pas la première fois que ça arrive pour l'équipe de France dans ce tournoi. Les Bleus ont déjà touché les montants à cinq reprises dans cette Coupe du monde. C'est autant qu'en 2002. Mais cette fois-ci, cela n'a pas empêché les Tricolores de franchir le premier tour.

Les Bleus n'ont pas manqué d'implication dans ce match. A l'image de Blaise Matuidi.

Même si la France a dominé l'Equateur, même si elle est tombée sur un gardien inspiré, même si il lui a surtout manqué de l'efficacité, elle n'a pas affiché la même qualité dans le jeu que face au Honduras (3-0) et face à la Suisse (5-2). Les absences de Yohan Cabaye et de Mathieu Valbuena ont été clairement ressenties par rapport à la fluidité du jeu des Bleus sur leurs deux premières sorties. Ce qui laisse à penser que Didier Deschamps n'a, finalement, pas tant de cordes à son arc.

Le sélectionneur n'a peut-être pas utilisé les bonnes non plus. Le choix d'aligner Moussa Sissoko sur un côté droit qui n'est pas sa zone de prédilection, au détriment d'un technicien comme Rémy Cabella, ou d'une flèche comme Loïc Rémy, ne s'est pas avéré payant. Et la présence d'Olivier Giroud dans le onze de départ n'aurait pas forcément été superflue pour une équipe de France qui a passé l'essentiel de son temps à envoyer des centres dans la surface. Si les habituels remplaçants tricolores n'ont pas su saisir leur chance contre l'Equateur, c'est peut-être aussi pour ça.