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Coupe du monde 2014 - Bleus : Hormis en 1998, ils n'ont jamais été aussi impressionnants

Martin Mosnier

Mis à jour 27/06/2014 à 16:43 GMT+2

La France a franchi les poules d’un Mondial pour la sixième fois de son histoire. Dans pareille situation, depuis l’après-guerre, elle a toujours atteint le dernier carré alors même que, cette année, elle a davantage séduit qu’en 1958, 1982, 1986 ou 2006… La preuve.

Les Bleus fêtent leur but avec leur banc

Crédit: Panoramic

C’est une règle qui, jusqu’ici, ne supporte pas l’exception. Depuis l’après-guerre, chaque fois que la France a franchi la phase de groupes en Coupe du monde, elle a atteint les demi-finales. Ce fut le cas à cinq reprises déjà. Depuis mercredi soir, les Bleus sont assurés de figurer dans le tableau final du Mondial brésilien. Ont-ils, dès lors, l’assurance d’atteindre le dernier carré ? Comparons leur parcours avec ceux de leurs prédécesseurs pour voir si certains dénominateurs communs peuvent leur écrire un destin similaire.  

1958 : Moins serein qu’en 2014

Les points communs avec 2014 : Dans ce premier tour, la France signe une démonstration de football offensif face au Paraguay (7-3) emmenée par son meneur excentré, Raymond Kopa, et son redoutable avant-centre Just ‘Benzema’ Fontaine.
Ce qu'ils ont fait mieux qu'en 2014 : Une véritable orgie offensive. La France a inscrit 11 buts en trois matches et s'affirme comme la meilleure attaque du tournoi.
Ce qu'ils ont fait moins bien qu'en 2014 : La France perd dès son deuxième match face à la Yougoslavie (3-2). Les hommes de Batteux ne doivent leur salut qu’à une victoire arrachée face à l’Ecosse lors du troisième match (2-1). Très offensifs, pour ne pas dire trop, ces Bleus ne respirent pas la sérénité.
Les imaginait-on atteindre les demi-finales après les poules ? Oui. Parce qu’après cette phase de poules, la France est, avec le Brésil et la Suède, l’un des trois favoris au sacre final. Le chemin vers les demi-finales est plus court puisqu’il n’y a pas de 8e à l’époque.
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Raymond Kopa en Suède (1958)

Crédit: Panoramic

1982 : Beaucoup moins séduisants qu’en 2014

Les points communs avec 2014 : La France est une équipe relativement jeune et fraîche avec peu de trentenaires (Trésor et Baratelli) et de grands espoirs (Amoros, Bellone). Sortie de justesse de son groupe de qualification grâce à une meilleure différence de  buts que la République d’Irlande, elle ne nourrit pas de grandes ambitions mais si la mayonnaise prend… Son objectif reste l’Euro qu’elle accueillera deux ans plus tard.  
Ce qu'ils ont fait mieux qu'en 2014 : Ils ont déjà connu l’intensité d’un match couperet face à la Tchécoslovaquie (1-1). Ils sont sous pression bien avant le tableau final.
Ce qu'ils ont fait moins bien qu'en 2014 : Peut-être la pire entame de Coupe du monde de l’histoire de l'équipe de France. Un but de Robson dès la première minute de jeu dessine une défaite face à l’Angleterre (3-1). La phase de poule sera compliquée. Seul un sauvetage sur la ligne d’Amoros à la dernière minute du match face à la Tchécoslovaquie permettra aux Bleus de se qualifier pour le deuxième tour.
Les imaginait-on atteindre les demi-finales après les poules ? Non. La phase de poule ne rassure personne. D’autant que la RFA (ndlr : République fédérale d’Allemagne), le Brésil et l’Angleterre semblent alors avoir plus d’arguments. Mais la France tombe dans une poule à sa portée avec l’Autriche et l’Irlande du Nord. L’espoir est permis. Malgré tout.
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La joie d'Alain Giresse après son but lors de la demi-finale France - Allemagne de la Coupe du monde 1982

Crédit: Panoramic

1986 : Plus poussifs qu’en 2014

Les points communs avec 2014 : Les Bleus de 1986 n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de 2014. Ils sont champions d’Europe, la plupart ont déjà joué une demi-finale de Coupe du monde. Seuls un parcours chaotique en éliminatoires et une qualification décrochée dans la douleur les rapprochent de leurs héritiers actuels.
Ce qu'ils ont fait mieux qu'en 2014 : Les Bleus tiennent tête à l’un des grands favoris de la compétition, l’URSS (1-1), et n’ont pas attendu le tableau final pour se frotter à la crème de la crème.
Ce qu'ils ont fait moins bien qu'en 2014 : Leur entrée en matière est poussive face à un sans-grade, le Canada (1-0). C’est inquiétant : les Bleus ont du mal à s’adapter à l’altitude et Papin rate presque tout. On est loin de la démonstration face au Honduras (3-0).
Les imaginait-on atteindre les demi-finales après les poules ? Oui. Parce qu’en arrivant au Mexique, les Bleus, portés par leur carré magique (Tigana, Fernandez, Giresse, Platini), sont champions d’Europe en titre. Certes Platini et Giresse jouent sur une jambe, certes le tableau est monstrueux (les champions du monde italiens en 8e, le Brésil de Socrates et Zico en quarts) mais la France fait partie du gratin.
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Socrates (Brésil) et Giresse (France) à Guadalajara en 1986

Crédit: AFP

1998 : Plus efficace qu’en 2014

Les points communs avec 2014 : En trois matches, la France a retourné l’opinion publique qui la pensait incapable d’aller très loin. Cette phase de poule l’a fait passer du statut de lointain outsider à favori potentiel.
Ce qu'ils ont fait mieux qu'en 2014 : Trois matches, trois victoires. Dans une poule, là-aussi, très accessible, les Bleus se baladent de bout en bout. Même le dernier match est maîtrisé malgré le large turnover initié par Jacquet. C’est un sans-faute, le seul de l’histoire des Bleus à la Coupe du monde.
Ce qu'ils ont fait moins bien qu'en 2014 : Les Bleus perdent leur maître à jouer, Zinedine Zidane, lors du deuxième match après un rouge. Ils abordent les 8es de finale diminués.
Les imaginait-on atteindre les demi-finales après les poules ? Oui. La France est la seule équipe avec l’Argentine à avoir remporté ses trois matches de poule. Un parcours qui lui offre un 8e de finale abordable face au Paraguay. L’atmosphère qui entoure l’équipe laisse à penser que ces Bleus peuvent aller loin.
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Thierry Henry et David Trezeguet lors de France-Arabie Saoudite, à la Coupe du monde 1998

Crédit: Panoramic

 2006 : Beaucoup moins de certitudes qu’en 2014

Les points communs avec 2014 : Dans un groupe de qualifications très simple, la France s’en sort d’un cheveu et ne parvient à battre ni la Suisse ni Israël. Elle débarque en Allemagne sans certitude ni d’autres ambitions que passer le premier tour. Un bizuth va chambouler le onze et muscler ses objectifs. Huit ans avant Griezmann, c’est Ribéry qui porte les espoirs français.
Ce qu'ils ont fait mieux qu'en 2014 : Les Bleus suivent une montée en puissance et leur match maîtrisé face au Togo dessine déjà un pic de forme programmé pour le tableau final. Patrick Vieira plane et prend une nouvelle dimension face aux coéquipiers d’Adebayor et c’est lui qui, avec Zidane, portera la France jusqu’au stade Olympique de Berlin, en finale.
Ce qu'ils ont fait moins bien qu'en 2014 : La France ne dégage par la force collective des Bleus d’aujourd’hui, elle cherche des certitudes dans un groupe qui semblait pourtant largement à sa portée. Les nuls initiaux face à la Suisse (0-0) et la Corée du Sud (1-1) ont fait douter une équipe qui se cherche depuis l’Euro 2000. Le Togo a, à peine, rassuré l’opinion publique qui ne croit pas au miracle.
Les imaginait-on atteindre les demi-finales après les poules ? Pas vraiment. En 8e, l’Espagne les attend après s’être fait les dents sur l’Ukraine (4-0), la Tunisie (3-1) et l’Arabie Saoudite (1-0). Les Bleus ne sont pas favoris. Et en quart, c’est le Brésil de Kaka, Juninho, Ronaldo et Ronaldinho qui les attend. Sortie des poules par un petit miracle, la France est dans ses petits souliers.

Conclusion

Seul le parcours de 1998 semble plus abouti que celui des Bleus au Brésil. Entre Porto Alegre et Rio de Janeiro, les Bleus ont su sceller leur qualification sans heurt et avec un certain panache. Ce fut rarement le cas. Si l’histoire suit son court, et si le football relevait des sciences, ce n’est pas en demi-finale jusqu’en demi-finale que cette équipe de France doit aller mais bien jusqu’au Maracana le 13 juillet prochain.  
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