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Coupe du monde 2014, Brésil : Lendemain de naufrage, gueule de bois et ville fantôme

Laurent Vergne

Mis à jour 09/07/2014 à 20:09 GMT+2

Mercredi, au Brésil, c'est le premier jour du reste de la vie du football brésilien. Celui d'après la pire humiliation de son histoire. Dur de réagir après ce 7-1 infligé par l'Allemagne. La claque, trop forte, a sonné tout le monde. Même à Sao Paulo la grouillante, c'était calme plat mercredi matin dans le quartier de Tatuape.

Les rues de Sao Paulo vides après la claque face à l'Allemagne

Crédit: Eurosport

A Sao Paulo, dans quelques heures, se tiendra la deuxième demi-finale de la Coupe du monde. Mais le Brésil s'en fout. Sa Coupe du monde à lui s'est arrêtée mardi soir. Pour de bon. La vie s'est arrêtée aussi, un peu. Pour un temps. Parce que le Brésil n'a pas seulement perdu, ce qu'il aurait probablement pu tolérer, mais parce qu'il a été humilié comme jamais en "100 ans d'histoire", comme le disent tous les journaux ce mercredi matin.
Des défaites d'une telle ampleur, dans l'histoire du Mondial, c'était bon pour Cuba, Haïti, le Salvador ou l'Arabie Saoudite. Pas pour le Brésil. La Seleçao, reine absolue de la légende mondialiste, a été reléguée au rang de vulgaire débutant, d'équipe insignifiante que l'on humilie en lui marchant dessus comme un paillasson. Alors, même si le jour s'est levé comme tous les autres jours mercredi, le Brésil a du mal à reprendre le cours normal des choses. Comme si tout était trop gros pour être vrai.
  • Sao Paulo ville fantôme ce matin. Tous ces magasins sont normalement déjà ouverts :
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Les rues de Sao Paulo désertes au lendemain de l'humiliation face à l'Allemagne

Crédit: Eurosport

Ils vont ouvrir, ils vont ouvrir mais… plus tard, c'est un peu dur ce matin.
A Sao Paulo, les gens disent souvent "ici, on bosse, à Rio, ils font la fête". Le jour férié accordé les jours de match du Brésil, ici, ce n'est pas pour eux. Même le jour du match d'ouverture entre la Seleçao et la Croatie, tous les magasins ou presque étaient ouverts. Même le dimanche, la ville n'a pas cette allure-là. Pourtant, ce matin, le quartier de Tatuape, qui, d'habitude, grouille dès les premières lueurs, était encore complètement mort à 9 heures passées. Le 9 juillet est un jour férié à Sao Paulo, mais Fernando, qui a ouvert son bar vers midi, explique que beaucoup de magasins auraient quand même ouverts leurs portes. "Les gens ont préféré profiter du jour férié, ils ont dû se dire qu'ils n'auraient pas beaucoup de clients aujourd'hui.Moi, je vais fermer plus tôt que ce que je pensais, juste après la demi-finale. Les gens ne resteront pas. Je n'ouvrirais pas ce soir."
Pour trouver un kiosque à journaux sur lesquels seuls les étrangers, journalistes ou touristes, ont la cruauté de se jeter pour acheter cette édition historique ("pas un Pauliste n'a acheté le journal ce matin", dira le vendeur), il faut marcher beaucoup plus que d'habitude. Tous ou presque sont fermés. "Ils vont ouvrir, ils vont ouvrir mais… plus tard, c'est un peu dur ce matin", confie en rigolant l'employé d'une station-service qui, elle, a bien ouvert. Il y a un côté ville-fantôme d'autant plus saisissant que Sao Paulo est d'habitude une véritable fourmilière. Peu de voitures. Pas un coup de klaxon qui rythme pourtant généralement les rues. Pas grand monde ne traine.
Sao Paulo s'est couchée  (très) tard mardi. Les gens, maillot brésilien ou chapeau sur la tête, sont restés longtemps dans les bars après le match, à refaire le film catastrophe ou, au contraire, à essayer de parler d'autre chose. On a même vu des gens rire. Comme pour exorciser. Les Brésiliens ont eu la tristesse digne. Mais la nuit passée, courte et sans doute mauvaise, ils ont un peu de mal à repartir. Pendant que la ville dort encore, rua Cantagalo, par terre, traine un drapeau brésilien. Déchiré.
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