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Coupe du monde : Ces pays n’ont jamais atteint les demi-finales, ils auraient pourtant dû

Maxime Dupuis

Mis à jour 11/06/2014 à 20:48 GMT+2

Peu de pays, vingt-quatre exactement, ont atteint les demi-finales de la Coupe du monde. D’autres auraient pu, dû, ou grandement mérité, de les disputer. Notre liste de ces générations qui sont passés à deux doigts de l'histoire.

Carlos Valderrama et la Colombie, l'une des grandes déceptions de l'histoire du Mondial

Crédit: Imago

Huit champions du monde. Douze finalistes. Vingt-quatre demi-finalistes. Dans l’histoire de la Coupe du monde, ils sont peu à avoir connu leur heure de gloire ou le grand frisson. Le dernier carré du Mondial est un club privé plus que select dans lequel s’invitent souvent les mêmes privilégiés. Quelques générations spontanées ou dorées de pays dont l’émergence footballistique a été longue à venir ou éphémère ont mis leur pied dans l’entrebaîllement de la porte. Mais la majorité d’entre eux n’a jamais atteint les demi-finales de la Coupe du monde. Et pourtant, certains l’auraient grandement mérité. Auraient dû ou, au moins, pu.

1. La Colombie en 1994

L’histoire a commencé par un rêve un peu fou. Donner un grand coup de pied dans l’ordre mondial. Elle s’est terminée par un cauchemar. Et la mort d’un homme. Andres Escobar, défenseur international colombien, a été assassiné à son retour au pays, "coupable" d’avoir marqué contre-son-camp face aux Etats-Unis (1-2) et d’avoir précipité la Colombie vers la sortie au premier tour de la World Cup 1994, et ceci dès le premier tour. Cet épilogue et ces conséquences tragiques étaient loin de traverser les esprits de la sélection dirigée par Francisco Maturana, arrivée aux Etats-Unis avec un statut qu’elle découvrait : celle de favorite de la compétition. Pelé, lui-même, avait adoubé la Colombie et criait à qui voulait l’entendre qu’elle remporterait la première Coupe du monde disputée en Amérique du Nord.
Il faut dire que les coéquipiers de Faustino Asprilla, formidable et virevoltant fer de lance offensif, avaient mis une raclée monumentale à l’Argentine lors des éliminatoires de la zone Amsud. 5-0 au Monumental. Imaginez ça… Malheureusement et aussi inimaginable que cela puisse paraitre, cet exploit est resté sans lendemain. De Carlos Valderrama à Freddy Rincon, tout le monde est passé à côté du Mondial. Dès avril, une défaite face à la Bolivie avait interrompu une série de 28 matches sans défaite. Le début de la fin. Le toque colombien n’a pas pesé lourd face à la Roumanie (3-1), dont on reparlera un peu plus loin, ni face aux Etats-Unis (2-1). Un succès pour l’honneur face à la Suisse (2-0) n’y a rien changé. L’élimination. Puis le drame. Et, même si c’est devenu dérisoire, l’un des plus gros gâchis de l’histoire de la Coupe du monde.
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Carlos Valderrama durant la Coupe du monde 1994

Crédit: Imago

2. Le Danemark en 1986

Six ans avant de remporter le Championnat d’Europe des Nations 1992 au nez et à la barbe des équipes qui avaient gagné leur place sur le terrain (ndlr : les Danois avaient été invités à remplacer une Yougoslavie déchirée par la guerre), le Danemark avait déjà marqué les esprits du côté du Mexique. Mais sans en récolter les lauriers. Cette équipe danoise, véritable vent de fraicheur dans la fournaise mexicaine, a enjoué la planète football durant deux semaines et laissé une trace indélébile dans les esprits. La génération "Danish Dynamite", emmenée par Michael Laudrup, Soren Lerby et encore Preben Elkjær Larsen, disputait pourtant sa première Coupe du monde et était tombée dans un groupe dont on ne sort normalement pas indemne lorsqu’on est un novice (RFA, Uruguay, Ecosse). Et pourtant… Equipe joueuse, spontanée et talentueuse, la sélection de Sepp Piontek va commencer par battre l’Ecosse (1-0), exploser l’Uruguay (6-1) puis régler son compte à la RFA, futur finaliste (2-0). Meilleure équipe de la Coupe du monde après le premier tour, le Danemark va pourtant se crasher un tour plus tard face à l’Espagne. 5-1. Le gadin est terrible. Les Danois mènent 1-0 quand une passe malencontreuse de Jesper Olsen offre à Emilio Butragueño le premier de ses quatre buts du match. Le Madrilène précipite le Danemark vers l’élimination. La "Danish Dynamite" avait de la gueule. Mais sa mèche était trop courte.
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Le Danemark de 1986

Crédit: PA Sport

3. La Roumanie en 1994

 Nouveau monde. Nouvelles têtes. Disparue des radars mondiaux après la Seconde Guerre mondiale, avec une seule participation au grand raout planétaire en 1970, la Roumanie a ressorti la tête de l’eau au début des années 90 alors que son régime communiste et Nicolae Ceaucescu rendaient leur dernier souffle.Qualifiée pour la Coupe du monde italienne et huitième-de-finaliste, la Roumanie a atteint son apogée aux Etats-Unis, quatre ans plus tard. Qui a vu jouer la sélection roumaine se souvient forcément de cet alliage de technique et de rapidité qui en a fait la meilleure contre-attaquante du Mondial 1994. Jouer contre la Roumanie, c’était l’assurance de devoir courir. Beaucoup. Trop. Et de se coltiner un diable nommé Gheorghe Hagi. Au premier tour, son but face à la Colombie est entré dans la légende (3-1). Mais le chef d’oeuvre de cette Roumanie aura été collectif. En huitièmes de finale, face à une Argentine certes privée de Maradona et de Caniggia, Belodedici et ses copains ont offert à la planète un match d’anthologie, joué à 200 à l’heure (3-2). L’aventure prendrait fin un tour plus tard à San Francisco. En supériorité numérique et avec un but d’avance à cinq minutes du terme de la prolongation, les coéquipiers de Florin Raducioiu laisseront la Suède filer en demie (2-2, 5 t.a.b. à 4). Un rêve est passé.
4. Le Nigeria en 1998
Dans l’histoire du football africain, aucune équipe n’a été plus programmée que le Nigeria pour remporter la Coupe du monde. Ou, au moins, en atteindre le dernier carré. Si le Cameroun a décomplexé tout un continent en atteignant les quarts de finale en 1990, les Super Eagles ont pris le témoin et porté sur leurs épaules les espoirs de l’Afrique. Après une première Coupe du monde remarquable et remarquée aux Etats-Unis, puis un sacre olympique à Atlanta en 1996, le Nigeria avait les armes pour transformer l’essai en France. A l’arrivée, l’aventure fut brutalement stoppée au Stade de France face au Danemark (4-1). Jusque-là, le Nigeria, dirigé par Bora Milutinovic, avait fait le boulot, battant notamment l’Espagne à Nantes (3-2). Et puis patatras… Le collectif nigerian, formé d’individualités talentueuses telles que Kanu, Okocha, Oliseh, Ikpeba, Finidi, etc. a baissé pavillon. Ce n’était pas prévu. En tout cas, pas aussi tôt.
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Sunday Oliseh et Kiko, Espagne - Nigeria, Coupe du monde 1998

Crédit: Imago

5. Le Cameroun en 1990

Autant vous le dire d’entrée : à la différence du Nigeria, le Cameroun n’était pas construit pour disputer les demi-finales de la Coupe du monde 1990. D’ailleurs, il ne les a pas atteintes. Sinon, il n’apparaitrait pas dans cette liste. Pourtant, il s’en est fallu de peu. De sept minutes exactement. A la 83e minute d’un quart de finale de folie face à l’Angleterre, les Lions Indomptables menaient 2-1, grâce à deux buts signés Kunde et Ekeke juste après l’heure de jeu. Gary Lineker est ensuite entré en scène. Deux penalties, dont un en prolongation, ont mis un terme au rêve camerounais. Notamment bâtis avec quelques joueurs évoluant en D2 française, comme Massing, Omam-Biyik ou Pagal, et menés par Roger Milla, 38 ans et avant-centre du club de Saint-Pierre de la Réunion, les Lions Indomptables ont été le principal rayon de soleil d’une Coupe du monde bien terne.
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Roger Milla et René Higuita lors de la Coupe du monde 1990

Crédit: AFP

6. Le Pérou en 1970

En 1970, le Pérou n’a eu qu’un seul tort : croiser le Brésil en quart de finale de la Coupe du monde (4-2). A défaut, l’équipe dirigée par un double champion du monde auriverde, Didi, se serait peut-être invitée au banquet des demi-finalistes du plus beau mondial de l’histoire. Et cela n’aurait pas été volé, tant les Péruviens, à l’aube d’une décennie heureuse, ont enchanté le Mexique et le monde entier. Equipe offensive et spectaculaire au possible, menée par un jeune buteur nommé Teofilo Cubillas - l’un des deux seuls joueurs avec Klose ayant marqué au moins 5 buts durant deux Coupes du monde -, la sélection péruvienne n’aurait pas volé une place dans le dernier carré. Elle a tout fait pour. La plus grande équipe de l’histoire en a décidé autrement.

7. Le Mexique en 1986

Le Mexique, c’est un peu l’histoire d’un marathonien qui bute constamment sur le mur des trente kilomètres. Toujours présent aux stades des huitièmes de finale de la Coupe du monde depuis 1994, El Tricolor coince irrésistiblement à ce cap de la compétition. Deux fois dans son histoire, la sélection mexicaine est néanmoins allée plus loin. En 1970 et en 1986, quand le monde s’était donné rendez-vous sur ses terres. En 70, l’Italie avait été impitoyable (4-1). Seize ans plus tard, le coup n’est pas passé loin. A une séance de tirs au but près (0-0, 4-1 t.a.b.). Mais face à la RFA, qui n’a jamais failli dans cet exercice avant et même après, c’était trop demander. Negrete, auteur de "l’autre plus beau but de la compétition" un tour plus tôt, sera le seul capable de battre un Schumacher inspiré de la première minute du match au dernier tir au but. Sans le portier allemand, Hugo Sanchez et ses coéquipiers, dominateurs et longtemps en supériorité numérique, auraient défié la France en demi-finale. Mais avec des si…
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Le but d'anthologie de Manuel Negrete contre la Bulgarie, en huitièmes de finale. Il plonge le Stade Aztèque dans une délirante euphorie et propulse le Mexique en quarts, où l'Allemagne mettra fin au rêve.

Crédit: Imago

8. Le Ghana en 2010

Aucune équipe africaine n’a été aussi proche de décrocher le gros lot. Si le Cameroun est passé à sept minutes du rêve, le Ghana, lui, a dû rendre les armes à cause d’un homme. Ou de deux, c’est selon. Dernière minute de la prolongation de Ghana – Uruguay. Luis Suarez réussit deux sauvetages de suite sur sa ligne. Dont un de la main. L’arbitre a vu le méfait. Expulse l’attaquant. Le Ghana exulte. Trop tôt. Gyan Asamoah va envoyer son penalty sur la barre et les Black Stars s’inclineront aux tirs au but (1-1, 4 tab à 2). Cette équipe-là, quatre ans après sa première apparition sur la scène mondiale, aurait pu espérer mieux. Puissant et armé de quelques individualités de talent, le Ghana a appris. Huitièmes en 2006, quarts en 2010, les Black Stars savent ce qu’il leur reste à faire en 2014. 
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Le Ghana, éliminé en quarts de finale aux tirs au but par l'Uruguay en quarts de finale du Mondial 2010

Crédit: Panoramic

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