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Finale Coupe du monde 2014 - Comment Joachim Low a motivé Mario Götze

Laurent Vergne

Mis à jour 14/07/2014 à 05:33 GMT+2

Mario Götze n'avait quasiment pas joué en quart et en demi-finale. Cette fois encore, le milieu offensif du Bayern Munich a longtemps rongé son frein. Mais à l'arrivée, c’est lui qui a offert le titre à l'Allemagne, via un but en prolongation. Comme le lui avait demandé Joachim Low...

Mario Götze est entré dans l'histoire en marquant l'unique but de la finale de cette Coupe du monde 2014.

Crédit: Imago

Il s'en est fallu de peu. D'une poignée de minutes. Cette Coupe du monde, sans être la plus belle et la plus grande de toutes comme certains ont voulu s'en convaincre, avait trop de qualités pour mériter de s'achever sur une finale vierge. L'Allemagne aussi. Elle a trop montré et trop offert, que ce soit ces huit dernières années ou ces cinq dernières semaines, pour finir par une consécration d'épicier aux tirs au but, quand bien même ce serait une spécialité dont elle raffole. On n'avait pas envie de la voir titrée comme ça. Et puis Mario Götze est arrivé. Et plutôt qu'un finish certes dramatique mais frustrant, il a posé sur la couronne allemande un véritable joyau. Son enchainement contrôle poitrine- frappe du gauche à bout portant sur un centre de Schürrle fera date. Un but comme ça, c'est toujours beau. Mais quand il s'agit d'offrir une Coupe du monde, il n'y a pas de mots.
La simplicité, l'efficacité, la pureté même de ce que Götze a accompli dans la surface argentine à la 113e minute cadre presque avec l'énormité du moment et de l'évènement. C'est peut-être ça, le talent. En tout cas, l'ancien prodige du Borussia Dortmund, passé au Bayern Munich il y a tout juste un an, a bien du mal à raconter son but ni même les moments qui ont suivi. "C'est un sentiment incroyable. Je ne sais pas comment décrire ce but. J'ai juste marqué le but et je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé après", a-t-il avoué. Il a "juste marqué" ce but, effectivement. A l'évidence, il ne mesure pas encore que, sur le fond, il vient de passer à la postérité. Il ne réalise pas davantage que, sur la forme, un but comme ça en finale du Mondial, qui plus est décisif, ce n'est pas commun.
L'année n'a pas été simple pour moi, tout comme ce tournoi
Pourtant, cette finale, Mario Götze l'a débutée sur le banc. Comme trois des quatre derniers matches de la Mannschaft dans cette Coupe du monde. Titulaire contre le Portugal (4-0) et le Ghana (2-2), il a ensuite peu à peu disparu des écrans radars, au point de ne jouer au cumul que… sept minutes contre la France (1-0) et le Brésil (7-1) en quart et en demi-finale. Cette fois encore, Joachim Low l'a tenu en réserve et ce n'est qu'à la 88e minute que le milieu offensif a pu croquer cette finale, en remplaçant Miroslav Klose. L'ascenseur émotionnel, Götze connaît. "L'année n'a pas été simple pour moi, tout comme ce tournoi", a-t-il concédé après avoir été élu homme du match, malgré ses trente-deux petites minutes de présence. "Mais je suis heureux d'être ici, avec ce groupe, j'ai toujours été heureux, a-t-il ajouté. Je me suis entraîné et j'ai travaillé dur. Je dois beaucoup à ma famille et à ma petite amie, qui ont toujours cru en moi."
Il y en a un autre qui a cru en lui. C'est Joachim Low. Avec ses problèmes de riche, le sélectionneur allemand n'a certes pas utilisé autant que prévu sa pépite dans cette seconde moitié de Mondial, mais les mots qu'il lui a glissés à l'oreille avant son entrée en disent long. "Je lui ai dit : 'montre au monde entier que tu es meilleur que Messi, que tu peux faire la décision dans ce match', a raconté le Jogi en conférence de presse. J'avais un bon pressentiment pour lui, c'est un joueur qui peut tout faire et je savais qu'il pouvait marquer ce but." Meilleur que Messi, c'est encore à débattre, mais Low a su trouver les mots. En tout cas, sur cette finale, une chose est sûre, l'homme décisif, ça aura été Götze, pas la Pulga. C'est à lui que l'histoire appartient.
Et elle n'est peut-être pas finie. Car le Bavarois, qui a fêté ses 22 ans juste avant d'arriver au Brésil, incarne non seulement ce glorieux présent, mais aussi un avenir radieux. L'Allemagne tient un crack. Même si ce n'est pas le seul. Joachim Low avait le compliment facile et appuyé après le chef d'œuvre de Götze. "Ce garçon, c'est un miracle. C'est un enfant prodige, il peut faire des choses incroyables. Il est très raffiné, il possède une qualité technique très supérieure à la moyenne et il peut toujours faire la décision dans un match." Et Low de conclure : "il a marqué un très beau but". Les héros ne sont pas toujours ceux que l'on attend. Il s'en est fallu de peu pour que Mario Götze ne laisse aucune trace ou presque dans ce tournoi. Au final, il restera dans l'histoire et dans les mémoires. C'était son soir. Et il y en aura sans doute d'autres. Pour lui, comme pour l'Allemagne.
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Mario Götze.

Crédit: Getty Images

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