La Coupe du monde 2014 est déjà exceptionnelle, de par son nombre de buts marqués, notamment
Mis à jour 17/06/2014 à 06:31 GMT+2
Parce qu’on y marque un nombre de buts exceptionnel, et pour beaucoup d’autres raisons encore, la Coupe du monde 2014 au Brésil est partie sur des bases qui la rendent déjà unique, du jamais-vu en terme d'efficacité depuis les années 50. (Dossier réalisé avec Arthur Perrot et Anthony Procureur)
Les trois premiers matches nous avaient fait craindre une Coupe du monde parasitée par l’arbitrage. Depuis, c’est une autre histoire. Nous assistons au spectacle plus agréable d’une Coupe du monde extraordinaire, au sens premier du terme ("qui sort de l’ordinaire"). Le nombre de buts marqués est évidemment le critère numéro un, celui qui s’impose de lui-même au moment de justifier l’adjectif. Il n’est pas le seul. En cinq jours et quatorze rencontres, tous nos repères sur ce qu’est une Coupe du monde moderne pouvait être ont explosé. Voici pourquoi et voici surtout pourquoi on en redemande.
1. Des buts, des buts, des buts
3-1 pour le Brésil contre la Croatie, 1-0 pour le Mexique face au Cameroun, 5-1 pour les Pays-Bas contre l’Espagne, 3-1 pour le Chili face à l’Australie, 3-0 pour la Colombie contre la Grèce, 3-1 pour le Costa Rica contre l’Uruguay, 2-1 pour l’Italie face à l’Angleterre, pour la Côte d’Ivoire devant le Japon, pour la Suisse contre l’Equateur, pour l’Argentine face à la Bosnie, puis 3-0 pour la France contre le Honduras, 4-0 pour l'Allemagne devant le Portugal, 2-1 pour les Etats-Unis face au Ghana... La Coupe du monde 2014 est une compétition où on empile les buts. Trois minimum par match sauf exceptions (nous y reviendrons), 3,14 exactement en moyenne, c’est énorme et il serait historique que le Mondial stabilise cette moyenne jusqu’aux matches à élimination directe. Ne blâmez pas les Mexicains pour avoir gagné seulement 1-0 face au Cameroun : ils avaient marqué deux buts valables mais refusés en première mi-temps. Vous pouvez en revanche en vouloir à l'Iran et au Nigeria, auteurs du seul match vraiment décevant du tournoi (0-0).
2. La cinquième Coupe du monde la plus prolifique ?
Si elle se poursuit sur ces bases, le Mondial brésilien pourrait s'inscrire parmi les plus prolifiques de l'histoire. Sur ses quatorze premiers matches, le total de buts (44) a déjà largement excédé le bilan des précédentes éditions : 34 buts en 1998, 39 en 2002, 31 en 2006 et seulement 23 en 2010, la pire entame de tournoi de l'histoire du tournoi. A ce rythme (3.1 buts par match), la Coupe du monde 2014 se placerait comme la septième plus prolifique de l'histoire derrière celles de 1954 (140 buts en 26 matches, soit un ratio de 5.4 buts par match), 1938 (4.67), 1934 (4.12) et 1950, déjà au Brésil (4.00). Une autre époque et un autre format. Elle est en tout cas bien partie pour faire mieux qu'Italie 1990, le Mondial le plus pauvre en buts de l'histoire (115 en 52 matches, soit une moyenne de 2.21 buts par match).
Les moyennes de buts en Coupe du monde :
1954 | Suisse | 5.38 buts/match | 26 matches |
1938 | France | 4.67 buts/match | 18 matches |
1934 | Italie | 4.12 buts/match | 17 matches |
1950 | Brésil | 4.00 buts/match | 22 matches |
1930 | Uruguay | 3.89 buts/match | 18 matches |
1958 | Suède | 3.60 buts/match | 35 matches |
1970 | Mexique | 2.97 buts/match | 32 matches |
1982 | Espagne | 2.81 buts/match | 52 matches |
1962 | Chili | 2.78 buts/match | 32 matches |
1966 | Angleterre | 2.78 buts/match | 32 matches |
1994 | Etats-Unis | 2.71 buts/match | 52 matches |
1978 | Argentine | 2.68 buts/match | 38 matches |
1998 | France | 2.67 buts/match | 64 matches |
1974 | Allemagne | 2.55 buts/match | 38 matches |
1986 | Mexique | 2.52 buts/match | 52 matches |
2002 | Corée du Sud et Japon | 2.52 buts/match | 64 matches |
2006 | Allemagne | 2.30 buts/match | 64 matches |
2010 | Afrique du Sud | 2.28 buts/match | 64 matches |
1990 | Italie | 2.21 buts/match | 52 matches |
3. Encaissez un but, vous avez une chance sur deux de gagner
Quatorze matches entre jeudi et dimanche. Treize victoires, cinq d’entre elles remportées par l’équipe qui avait encaissé le premier but : le Brésil (mené par la Croatie), les Pays-Bas (menés par l’Espagne), le Costa Rica (mené par l’Uruguay), la Côte d’Ivoire (menée par le Japon) et la Suisse (menée par l’Equateur). C’est déjà plus que sur toute la Coupe du monde 2010 et ses 64 matches réunis. Avec le nombre de buts inscrits, c’est le deuxième signe tangible d’un Mondial ouvert, disputé par des équipes attirées par le but. L’image qui incarne cette stat', c’est le temps additionnel de Suisse – Equateur. 1-1 entre les deux équipes. La Suisse va mieux mais reste décevante. L’Equateur sent qu’il y a un coup à jouer. Chaque équipe arrache à la fatigue son occasion de but dans le temps additionnel. Et c’est la Suisse qui passe.
4. Ne ratez pas le début…
Vous n’êtes pas certains d’avoir les hymnes, mais vous verrez des buts. Seulement deux matches parmi les quatorze premiers disputés lors de cette Coupe du monde a vu les joueurs rentrer aux vestiaires avec un 0-0 à la pause. Parmi eux, ce fameux Mexique – Cameroun… au cours duquel les Mexicains ont eu deux buts injustement refusés. Au Brésil, on ouvre le score très tôt. La palme devient à Clint Dempsey, auteur tout simplement du cinquième but le plus rapide de l'histoire en 34 secondes, selon le timing officiel de la FIFA. Avec dix ouvertures du score avant la demi-heure de jeu sur treize matches, le cru 2014 est un cru pour gens pressées. Si vous vous demandez à quelle minute on marque le plus en Coupe du monde, vous pouvez revoir le document de The Economist.
5. ...Mais ne ratez pas la fin non plus
Le but du Suisse Haris Seferovic contre l’Equateur a été le quatrième but inscrit dans le temps additionnel lors de cette Coupe du monde. Il a fixé le résultat du match, ce qui n’avait cependant pas été le cas avec James Rodriguez (Colombie), Beausejour (Chili) et Oscar (Brésil). Autre signe qu’il peut tout se passer jusqu’au bout : la Suisse est devenue dimanche la huitième équipe de l’histoire à marquer ses deux buts par deux remplaçants. La première fois que cela s’était produit, c’était en 1982 avec la pire raclée de l’histoire entre la Hongrie et Salvador (10-1, buts de Kiss et Szentes notamment). La dernière fois, c’était le Mexique – France pré-Knysna en 2010 (Javier Hernández et Cuauhtémoc Blanco).
Tout est possible dans cette Coupe du monde 2014. On l’espérait. On s’en doutait. C’est en cours…
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