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Soupçons de corruption sur l'attribution de la Coupe du Monde 2022

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/01/2013 à 15:17 GMT+1

L'hebdomadaire France Football, évoque dans son édition de mardi un "Qatargate", mêlant corruption et arrangements, concernant l'attribution par la Fifa du Mondial 2022 au Qatar.

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Crédit: Reuters

France football évoque en Une de son édition de mardi un "Qatargate", mêlant corruption et arrangements, concernant l'attribution par la Fifa du Mondial 2022 à ce petit Etat du Golfe. En lettres blanches sur fond noir, le journal souligne que cette désignation "dégage une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille: ce vote doit-il être annulé ?". En décembre 2010, le choix du Qatar comme pays organisateur (14 voix sur 22 au quatrième tour du scrutin face aux Etats-Unis) avait été accueilli à la surprise générale. Malgré des problèmes liés aux infrastructures et aux conditions météorologiques, sa candidature l'avait emporté. Mais le débat né à l'époque n'est pas prêt de s'arrêter.
L'hebdomadaire, qui publie un dossier de plusieurs pages, évoque des "actes de collusion et de corruption".  Le Qatar se serait ainsi appuyé sur de puissants relais, comme le président de la Fédération asiatique Mohammed Bin Hammam, définitivement radié à vie en décembre dernier, le président de la Fédération argentine et vice-président de la Fifa Julio Grondona ou l'ex-président de la Fédération brésilienne (CBF) Ricardo Texeira, qui a démissionné en mars du comité de la Fifa et de la CBF sur fond d'accusations de corruption. Un rapport du Tribunal arbitral du sport souligne également qu’un certain nombre d’enveloppes contenant chacune 40 000 dollars (environ 29 700 euros) ont été distribuées aux délégués de l’union caribéenne de football lors d’une réunion organisée à Trinité-et-Tobago les 10 et 11 mai 2011. 
La France aussi achetée ?
Pour appuyer sa démonstration, France Football cite un mail interne à la Fifa dans lequel le secrétaire général de la Fédération internationale de football Jérôme Valcke déclare: "ils ont acheté le Mondial 2022". M. Valcke a par la suite plaidé la méprise et assuré que le ton de son mail était "léger". L'hebdomadaire cite aussi le Suisse Guido Tognoni, exclu de la Fifa en 2003, qui estime qu'il "existe de forts soupçons de compromissions" autour des membres de la Fédération internationale qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar, dont la candidature était portée par un budget de 33,75 millions d'euros.
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Michel Platini

Crédit: Getty Images

La France serait elle aussi au coeur du scandale. France Football évoque "une réunion secrète" au Palais de l'Elysée, le 23 novembre 2010, une dizaine de jours avant le vote de la Fifa, entre le président de la République Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamin bin Hamad al-Thani, Michel Platini, président de l'UEFA, et Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, propriétaire du Paris SG, (alors) en proie à de grosses difficultés financières. "Au cours de cette réunion, écrit le journal, il a tour à tour été question du rachat du PSG par les Qataris (ndlr: effectif en juin 2011), d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport (la future BeIn sport) pour concurrencer Canal + -que Sarkozy voulait fragiliser-, le tout en échange d'une promesse: que Platini (président de l'UEFA) ne donne pas sa voix aux Etats-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar".
"Une crédibilité à toute allégation de mauvaise conduite individuelle"
De son côté, la Fifa, désireuse de poursuivre "de véritables investigations", a ouvert une enquête en juillet 2012 confiée à un ancien procureur fédéral de New York, Michael Garcia, à la tête de la commission d'éthique. Selon FF, cette commission, aidée par des anciens du FBI et de la CIA, a pu mettre à jour "l'architecture mondiale de toutes les faveurs d'après-scrutin". Dans un communiqué, l'instance dirigeante du football mondial reconnaît "une crédibilité à toute allégation de mauvaise conduite individuelle". Le Qatar assure pour sa part avoir respecté "les plus hauts standards d'éthique et de morale tels qu'ils étaient définis dans les règlements et le cahier des charges." Si les faits de corruption étaient toutefois avérés, resterait à savoir si le Mondial 2022 serait réattribué et selon quelles modalités.
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