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Vous n'allez pas reconnaître la Bosnie

Loïc TREGOURES

Mis à jour 15/06/2014 à 01:29 GMT+2

La Bosnie-Herzégovine a décidé d'arrêter d'être trop naïve. Pour briller à la Coupe du monde, elle a entamé une mue tactique dont voici les contours.

Bosnie-Herzegovine, 2014, Coupe du monde

Crédit: Panoramic

Depuis sa qualification pour le Mondial, l’équipe de Bosnie-Herzégovine a profondément évolué, si bien que sa composition d’équipe et sa tactique, au cours de cette Coupe du monde, n’aura plus rien à voir avec ce que l’on a connu pendant la phase de qualification. Désigné parfois comme la surprise à venir de la compétition, la Bosnie est en pleine phase de mutation. De kamikaze romantique donnant tout pour l’attaque, elle aspire à devenir un réaliste ambitieux qui vise les huitièmes de finale.
Cette prise de conscience s’est opérée suite à deux évènements. Le premier est le match amical catastrophique disputé en mars contre l’Egypte (0-2). L’enthousiasme et la confiance acquis pendant les qualifications ont volé en éclat ce soir-là, devant la médiocrité du jeu proposé et l’impasse tactique d’une attaque à outrance qui ouvrait en deux la défense à chaque perte de balle.
Le second évènement a été le "recrutement" de nouveaux joueurs d’origine bosnienne issus de la diaspora, qui sont venus grossir les rangs de la sélection à des postes clés. Ainsi pas moins de trois titulaires de l’équipe actuelle sont des nouveaux venus, d’Allemagne et de Suisse. Avec eux, la Bosnie a gagné un défenseur central enfin à la hauteur pour épauler Emir Spahic, Ermin Bicakcic, un vrai latéral gauche de métier promis à un très grand avenir, Sead Kolasinac, et un joueur de couloir au milieu de terrain, décisif pour son tout premier match en Slovaquie, Izet Hajrovic.

Susic était dans une impasse

De ce fait, c’est toute l’organisation de l’équipe qui a été repensée après la défaite contre Egypte, en tenant compte de l’apport des nouveaux. Cela a permis à Safet Susic de sortir de l’impasse tactique dans laquelle la Bosnie se trouvait et qui se résumait de la façon suivante : son 4-4-2 très offensif permettait d’offrir des festivals contre des équipes faibles, mais il devenait limite contre des équipes moyennes, et franchement suicidaire contre des équipes de très haut niveau, dont aucune n’est jamais tombée contre la Bosnie.
La solution s’est alors imposée d’elle-même avec le sacrifice de Vedad Ibisevic pour revenir à un système à une seule pointe, le seul possible en Coupe du monde, surtout quand le premier adversaire s’appelle l’Argentine. La solution du 4-2-3-1 a été testée avec succès lors des matches amicaux précédent le Mondial avec quatre victoires contre les espoirs bosniens, la Côte d’Ivoire, le Mexique et les U21 de Santos.
Dans ce système, il y a un joueur de plus pour protéger la défense, et ce devrait être le jeune Muhamed Besic, dont les excellents matches de préparation devraient lui valoir un joli transfert cet été. Dans ce système, il y a plus de liberté pour les joueurs de couloir au milieu avec Lulic à gauche et Hajrovic à droite, chargés d’alimenter Dzeko en centres, et de revenir fermer leurs couloirs. Bref, cette disposition tactique permet à la Bosnie d’attaquer sans être totalement vulnérable aux contres comme c’était le cas auparavant.

Deux versions de ce nouveau 4-2-3-1

Il y a deux versions de ce 4-2-3-1. Une version plus défensive où Besic et Medunajnin seront derrière Pjanic dans le milieu de terrain, et une version plus offensive où Pjanic sera reculé d’un cran comme Modric avec la Croatie, et c’est Misimovic qui jouera derrière l’attaquant, une option qui exige de tenir la balle compte tenu de la lenteur de Misimovic.
L’inconnue, c’est le retour de blessure de Bicakcic, qui ne semble pas prêt pour le premier match. Ce serait alors le colosse Kolasinac qui ferait la paire avec Spahic, laissant le couloir gauche à Salihovic, qui n’est vraiment pas un spécialiste du poste.
Avec tous ces éléments à l’esprit, on peut donc imaginer trois compositions d’équipe différentes en fonction de l’adversaire. Un 4-2-3-1 défensif contre l’Argentine, sa version plus offensive contre le Nigéria, et pourquoi le retour au 4-4-2 tout offensif contre l’Iran quand il s’agira de gagner pour passer en huitièmes. Contre la France, peut-être…
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