Bleus, Coupe du monde 2014 : Au Brésil, mais avec qui ?

Ils étaient 24 ; donc déjà un de trop. Face à l’Ukraine, le groupe France abritait un noyau dur de joueurs qui verront le Brésil à coup sûr. Entre les leaders (Lloris, Ribéry), la jeune garde devenue indispensable (Varane, Pogba), les incontournables depuis plusieurs années (Mandanda, Evra, Sagna, Cabaye, Benzema), les protégés de Deschamps (Landreau, Sissoko, Mavuba) et ceux qui ont gagné leurs galons sur les éliminatoires (Matuidi, Giroud, Valbuena, Debuchy, Sakho), ils sont 17 à avoir leur billet pour Rio en main sauf gros pépins ou méforme spectaculaire.

Pour le reste, Didier Deschamps a livré un indice mardi en conférence de presse. La formation de son groupe pour le Brésil suivra une certaine logique et tendra vers un objectif : l’Euro 2016. Même si personne n’est à l’abri, sept internationaux convoqués pour la double confrontation face à l’Ukraine sont clairement en danger. Soit parce que les barrages ont fragilisé leur position, soit parce que leur état de forme depuis le début d’année est inquiétant, soit parce que la concurrence à leur poste frappe à la porte. Même si ceux-ci ont un vrai avantage sur la concurrence, ils étaient dans le groupe pour ces barrages. Tour d’horizon.

Habitué des listes de Deschamps, Clichy a pourtant peu joué lors des éliminatoires (seulement 180 minutes). Il n’est sans doute pas indiscutable dans l’esprit de Didier Deschamps mais, faute de concurrence, il est la doublure d’Evra depuis des mois. Mais si Lucas Digne trouve enfin du temps de jeu au PSG, il fera peser une menace potentiellement fatale sur le Citizen. Clichy a une longueur d’avance. Mais jusqu’à quand ?

Le match à Kiev a fragilisé son statut en Bleu. Rappelé pour faire le lien entre les générations autant que pour son retour en force à Monaco, Eric Abidal tire la langue depuis quelques semaines. Il a inquiété en Ukraine et s’est fait manger dans les duels. La question de sa capacité à enchaîner les matches de haut niveau mérite d’être posée. A 34 ans, son avenir n’est pas devant lui. L’Euro 2016 est une douce chimère.

Ce n’est pas une question de niveau pour Koscielny mais de pragmatisme. Son expulsion à Kiev lui vaut une suspension automatique pour deux matches minimum. Mais si le Gunner prend trois matches, il ne pourra pas jouer les deux premières rencontres des Bleus au Brésil, car il en a déjà purgé un en barrage retour. Les Bleus peuvent-ils malgré tout se permettre de l’amener dans leurs bagages ?

Un gros potentiel technique, une vraie aisance sur coups de pied arrêtés mais une grosse inconstance cette saison. Clément Grenier n’explose pas en Ligue 1 comme cela avait été programmé en fin de saison dernière. Il pioche et sa place en Bleu est très fragile. Il va devoir reprendre les clés du camion à l’OL sous peine de perdre sa place en sélection.

Son match catastrophique à Kiev et le contraste saisissant avec les 90 minutes de Valbuena au Stade de France placent Samir Nasri dans une position délicate. Deschamps et Blanc ont eu beau l’essayer à tous les postes, la greffe ne prend pas. Sa technique en mouvement au-dessus de la moyenne n’ont cessé de lui rouvrir les portes des Bleus quand celles-ci semblaient pourtant fermées à double tour. Si la France choisit le 4-3-3, le Citizen sera de moins en moins indispensable.

Rémy a eu sa chance face à l’Australie (6-0) ou en Ukraine (2-0). Le résultat fut décevant. Au mieux, il s’est montré brouillon, au pire fantomatique. Il a pourtant le profil qu’il faut pour ce couloir droit qui, depuis plusieurs saisons déjà, se cherche un titulaire capable de piquer dans l’axe quand Benzema dézone. Mais Rémy n’y arrive pas. Sa réussite insolente à Newcastle (7 buts en 8 titularisations) le maintient à flot en Bleu. Il ne faudrait pas qu’il pique du nez en Premier League car son avenir en sélection ne semble plus tenir qu’à un fil.

La problématique est la même qu’avec Rémy sauf que Payet n’a pas joué une minute lors des barrages et que sa forme en club dessine une lente descente aux enfers. Deschamps sait de quoi le Marseillais est capable mais la place du Réunionais dans le groupe France dépendra surtout de ses performances en club. S’il ne remonte pas la pente, son sort est scellé. Le Brésil, ce sera dans son canapé.