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Fernando, l'anti Diego Costa

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/12/2013 à 10:30 GMT+1

Fernando a changé d’avis. Envolé le "rêve" de disputer le Mondial dans son Brésil natal avec la Canarinha, le milieu de terrain du FC Porto se déclare "disponible" pour revêtir le maillot de l’autre Seleção. Paulo Bento doit-il donc le convoquer ?

Fernando Porto Porto-Naples Emirates Cup 2013

Crédit: Panoramic

Ces jours-ci, les histoires de naturalisations font pas mal causer au Brésil. Le dossier Diego Costa a carrément mis Scolari hors de lui : "Il tourne le dos au rêve de millions de gens, celui de représenter notre sélection nationale cinq fois championne du monde pour une Coupe du Monde au Brésil". Fernando fait partie de ses rêveurs. Le milieu de terrain du FC Porto lâchait le mot en mars dernier : "Je rêve de jouer pour la sélection du Brésil". Il espérait alors convaincre Felipão,"qui connait bien le championnat portugais". Mais les mois ont passé et l’ex-sélectionneur du Portugal ne l’a jamais appelé. Le joueur de 26 ans a donc adapté son discours. En mai dernier, il nous confiait : "Le Portugal est ma deuxième maison, c’est un pays que j’aime beaucoup et qui m’a beaucoup donné. Si un jour je devais porter le maillot du Portugal, ce serait pour moi un immense plaisir".
Il y a une dizaine de jours, son agent révélait que son protégé allait effectuer une demande de passeport portugais. Il précisait : "Le statut de communautaire est une plus-value pour n’importe quel joueur. Ce que Fernando veut le plus c’est de représenter son pays." Quelques jours plus tard, son poulain est encore une nouvelle fois absent de la liste de Scolari. Le discours change : "Il n’y a pas de désillusion", essaie de convaincre l’agent, qui poursuit : "Quand on n’y arrive pas par la droite, on passe par la gauche." L’intéressé confirme : "Je suis disponible pour la sélection portugaise". Autant de revirements qui attisent le débat sur sa possible convocation par Paulo Bento.

Ce n’est pas son "rêve"

Il l’a avoué lui-même. Fernando fantasme à l’idée de porter le maillot auriverde. Il y a six mois, il confessait au magazine du FC Porto, Dragões : "J’ai toujours rêvé d’être convoqué par la sélection du Brésil et, depuis que je suis arrivé à Porto, je travaille pour cela". Voilà six saisons qu’il ratisse au sein du milieu portiste. Et rien. Lui qui fut international U20 avec la Canarinha dit souffrir du "manque de visibilité du championnat portugais". Libre en juin prochain, il pourrait ainsi migrer vers l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre voire la France où après le PSG, c’est Monaco qui l’a approché. "La Pieuvre" est surtout victime de "la qualité et la quantité des joueurs brésiliens". L’équipe des Quinas n’est pas le premier choix du Portiste. Ce qui suffit à alimenter la thèse de ses détracteurs. Fernando ne serait pourtant pas le premier.

Pepe, Deco, Liedson : une longue liste de prédécesseurs

D’autres joueurs naturalisés ont représenté le Portugal. Lucio Soares, David Julio et plus récemment Deco, Pepe et Liedson. Le souvenir de ce dernier est encore frais. Carlos Queiroz avait fait appel au alors buteur du Sporting pour disputer la Coupe du monde 2010, en Afrique du Sud. Le Levezinho, qui était âgé de 31 ans, avait déclaré, peu avant, son envie de jouer pour le Brésil où il est né. Queiroz était parvenu à le convaincre. Liedson, lui, n’a pas convaincu les supporters portugais. Il a mis sa carrière internationale de côté après le Mondial. Les suiveurs de la Seleção n’ont que peu apprécié.
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PORTUGAL LIEDSON

Crédit: Eurosport

C’est également avec une forte hostilité que la convocation de Deco par Scolari en 2003 fut accueillie. Le très classe Figo s’y opposa : "Je ne pense pas que les gens seraient heureux en Espagne si je devenais citoyen espagnol et que je décidais de jouer pour l’Espagne". Certains cadres lusitaniens auraient même organisé une réunion afin d’empêcher son incorporation au groupe. Le talent, les prestations et l’engagement de Deco feront taire les plus critiques et faciliteront l’intégration de Pepe. Le défenseur central est aujourd’hui souvent érigé en exemple. Et pour les plus vicieux : oui, il chante "A Portuguesa" (La Portugaise) – hymne national du Portugal – ce qui n’est pas le cas de tous… Mais ça, au Portugal, ça importe bien moins que les résultats…

Il est (bientôt) portugais

Que les choses soient claires. Il n’est pas ici question de la part de la Fédération Portugaise de Football d’accélérer ou de favoriser un processus de naturalisation. En février 2011, Paulo Bento prévenait : "Avec moi, il n’y aura pas de naturalisations pour qui que ce soit". Le sectionneur tranche avec les méthodes de Carlos Queiroz, son prédécesseur, dont le choix de convoquer Liedson avait fait grand bruit. "L’excès de joueurs étrangers (dans la Liga) est un problème", estime Bento. Il n’a pas tort… Seulement 47% des éléments du championnat portugais sont sélectionnables, cette saison encore (contre 54% en Ligue 1 et en Bundesliga, 60% en Liga espagnole ou 49% en Serie A).
Parmi les championnats de premier plan, seule la Premier League fait pire. On comprend ainsi mieux les performances de son équipe nationale. Bento a aussi déclaré : "Tout joueur sélectionnable est susceptible d’être appelé". Fernando le sera donc bientôt puisqu’il sera portugais. Le natif d’Alto Paraíso répond aux critères de naturalisation établis par la loi : six ans de résidence légale (art.6° da LN). Arrivé en 2007 sur les terres lusitaniennes, il est en droit d’obtenir son passeport portugais. N’en déplaise à ceux qui s’affichent comme de "purs" portugais- et qui, pour certains, possèdent eux aussi un autre passeport – Fernando sera citoyen portugais. Il y aura déjà vécu bien plus longtemps que pas mal de ses détracteurs auto-proclamés "nationalistes"…

Le Portugal en a besoin

"Le Portugal n’a pas la même capacité de convocation que des équipes comme l’Espagne et l’Allemagne." C’est Paulo Bento qui le dit. Pas mal des cadres du sélectionneur portugais sont, au mieux, exilés dans des championnats éloignés du Top 5 (Hugo Almeida, Alves et Meireles en Turquie, Veloso en Ukraine, Neto en Russie), font banquette dans de grands clubs (Nani à ManU, Coentrão et peut-être bientôt Pepe au Real Madrid) ou sont titulaires dans des clubs aux ambitions limitées (João Pereira, Ricardo Costa et Postiga à Valence ou Nélson Oliveira à Rennes). Bento est poussé à innover, à tester de jeunes joueurs. Lica, Josué ou André Almeida, qui grappillent du temps au FC Porto et au Benfica, sont de ceux-là. Bruma, parti au Galatasaray, durant l’été sera sûrement le prochain.
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bruma, sporting lizbon

Crédit: AFP

Voilà pourquoi Cristiano Ronaldo est plus que jamais le patrão d’une Seleção en manque de cadres. Il y a aussi Moutinho mais Monaco ne lui propose pas (encore) le rythme international. Sportivement, Fernando a toute sa place au sein de cette équipe. Qui pourra faire mieux qui lui ? Un Manuel Fernandes lui aussi parti brasser des millions en Super Lig turque ? Un Custodio à l’image de son Sporting de Braga : à la peine ? Un Carlos Martins placardisé à la Luz ? Un Ruben Amorim qui n’est que rarement aligné par Jesus ? Fernando Francisco Reges ferait du bien au Portugal. Et, à coup sûr, au Brésil aussi…
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