Adebayor : "Gagner"

E.A. : On est vraiment fier de nous. On est content parce qu'on aura montré au moins une fois notre vrai visage. Je pense qu'il n'y a rien de plus important que ça. Maintenant, il nous reste un match à jouer contre la France. On va essayer de finir notre Coupe du monde en beauté. Donc tout ce qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est de faire un très beau match face à la France.

E.A. : Avec tous les problèmes que l'on a eus (des problèmes de primes, ndlr), je ne sais pas si on a réussi à bien les gérer mais, sur le terrain, ça ne se voyait pas trop. On avait tous envie de faire quelque chose, de marquer des buts et de faire des beaux matches. Ça a été le cas. C'est très important. L'essentiel, ce que l'on a pris beaucoup de plaisir. On a appris beaucoup de leçons. Maintenant, on sait plus ou moins ce que veut dire une Coupe du monde et le haut niveau. Le rythme, l'ambiance, la concentration ou la motivation ne sont pas les mêmes. Donc on a beaucoup appris.

E.A. : Dans une compétition comme la Coupe du monde, il n'y a plus de différence de niveau. On le voit bien. On a perdu 2-1 contre la Corée difficilement et contre la Suisse, aussi difficilement. Dans le football d'aujourd'hui, il n'y a pas différence. On est tous très, très motivés pour faire un bon match contre la France. Ce qu'on veut, c'est gagner. L'essentiel est d'avoir un bon état d'esprit. C'est le cas en ce moment. J'espère que cela se verra demain sur le terrain. On est là pour jouer la Coupe du monde. Si on peut prendre un point, c'est bien, et si on peut en prendre trois, c'est encore mieux

E.A. : Oui. Pour notre nation et pour l'Afrique, on a toujours parlé de la France. Moi, j'ai joué quatre ou cinq ans en France, comme beaucoup de nos joueurs d'ailleurs. On va avoir en face de nous quelques uns des meilleurs joueurs du monde comme Thierry Henry, David Trezeguet ou Lilian Thuram. Mais, quoi qu'il arrive, le plus important sera de se faire plaisir. On est déjà éliminés, les Français ont besoin de marquer des buts pour espérer donc tout ce qu'on a faire c'est de jouer au ballon et de prendre beaucoup de plaisir. Il y aura beaucoup d'espaces derrière donc on va essayer d'en profiter grâce à la vitesse de nos attaquants.

E.A. : A chaque match, il faut rester cool, détendu. Ce sera un match très spécial pour moi même si, contre les anciens champions du monde, cela va être évidemment très difficile. On va essayer de donner notre maximum pour nous et pour notre pays. J'ai joué en France mais c'est du passé maintenant. Ma vie est en Angleterre avec Arsenal et au Togo. La France, c'est fini, c'est terminé. Et je n'ai pas peur de les éliminer parce qu'on va chercher un bon résultat. C'est le football. Thierry le sait aussi.

E.A. : Je les aime bien, j'aime bien Thierry, parce que je le connais très bien et que c'est un de mes meilleurs amis. Je lui parle régulièrement. Jouer contre lui, dans un autre maillot, cela va être un moment inoubliable. On va essayer de se parler un peu avant le match et de parler encore un peu après le match. Mais sur le terrain, on n'a pas d'amis. On va jouer l'un contre l'autre. Je sais à quel point ils ont envie de gagner, et à quel point nous avons envie de les stopper. Cela ne sera pas facile d'apprécier tous les deux le résultat de ce match. Mais au final, cela n'affectera pas notre amitié.

E.A. : Nous avons beaucoup parlé au téléphone. La dernière fois, c'était avant-hier, il était heureux d'avoir marqué. Mais il n'est pas vraiment content de la situation, du fait que la France n'arrive pas à gagner un match. Je suis désolé pour lui. Mais j'effacerai ce sentiment quand nous jouerons. Nous serons de bons amis quoi qu'il arrive. Quand nous discutons, nous ne parlons pas que de football. Nous sommes de bons amis et cela ne va pas changer aujourd'hui.