L'équipe du siècle

16 équipes ont été réparties dans un tableau à élimination directe, selon le format classique: huitièmes, quarts, demies et finale. Vous aurez trois jours pour voter sur chaque huitième de finale. Les huitièmes se dérouleront dans l'ordre du tableau, de haut en bas. Cinq jours seront ensuite réservés à chaque quart de finale, puis sept jours pour les demi-finales et la finale, qui se déroulera la première semaine de juin, juste avant le début de la Coupe du monde. Et maintenant, à vous de jouer.

Déjà sacrée en 1934, l'Italie conserve son titre à domicile dans une ambiance troublée, sur fond de mainmise mussolinienne. Reste que cette Squadra était avant tout une grande équipe, symbolisée par un des plus grands joueurs italiens de toute l'histoire, Giuseppe Meazza. Attaquant génial, buteur redoutable, le Lombard, bien épaulé par Piola, Rava, Colaussi, Andreolo ou Ferrari, guide toute une nation vers son deuxième sacre consécutif. Vainqueurs du Brésil (2-1) en demi-finale, les Italiens dominent ensuite la Hongrie (4-2) et deviennent les premiers doubles vainqueurs du Mondial.

Première championne du monde de l'histoire, en 1930, l'Uruguay double la mise 20 ans plus tard, avec une équipe plus forte et plus talentueuse encore, à l'image de l'attaquant Schiavino. Les Uruguayens remportèrent le titre en terre ennemie, au Brésil, en battant la Seleçao lors du dernier match de la compétition. Une finale officieuse, puisque le tournoi s'achevait cette année-là sur un tour de poule. Un nul suffisait aux Brésiliens, mais l'Uruguay, menée au score, arracha la victoire et la coupe Jules Rimet (2-1), grâce à Schiaffino et Gigghia. C'est l'heure de gloire de la Céleste.

Nous vous parlons d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre. Tant pis pour eux. Car ceux qui ont eu la chance de voir l'équipe hongroise des années 50, la Goldenteam, s'accordent pour dire qu'ils n'ont rien vu de tel par la suite. Emmenée par des footballeurs de génie, tels Puskas, Boszik, Kocsis, Hidegkuti, Czibor ou Grosics, l'équipe magyare fut de loin la plus belle équipe de la Coupe du monde 1954, au cours de laquelle elle inscrivit 27 buts. Un record encore inégalé et sans doute inégalable. Comment expliquer, dès lors, la défaite subie en finale par Puskas et les siens face à l'Allemagne (2-3), alors qu'après 10 minutes de jeu, ils menaient 2-0? Une injustice qui ne sera jamais réparée. La Hongrie était pourtant invaincue depuis 1950 et 32 matches...

Enfin ! Après la terrible désillusion de l'édition 1950, où les Brésiliens avaient perdu le titre, chez eux, lors du dernier match face à l'Uruguay, les Carioca décrochent enfin leur première Coupe du monde. Ils créent également un précédent qui n'a toujours pas trouvé de suite, puisque pour la première fois (et la dernière à ce jour), une équipe non-européenne était sacrée sur le Vieux Continent. C'est l'équipe des magiciens, des enchanteurs, de Didi à Vava en passant par Garrincha, le dribbleur fou. La compétition révèle également un gamin de 18 ans, qui répond au nom d'Edson Arantes do Nascimento. Déjà au sommet, la petite perle va mettre le monde à ses pieds et devenir le roi Pelé.

Inventeurs du football, les Anglais ne comptent pourtant qu'une Coupe du monde à leur actif, celle conquise à la maison en 1966. Dans le temple de Wembley, la finale victorieuse face à l'Allemagne resta marquée par deux évènements: le triplé de Geoff Hurst, fait unique dans l'histoire pour un match de cette importance, et la polémique sur le troisième et dernier but de celui-ci: une frappe sous la transversale, et une interrogation: le ballon a-t-il ou non franchi la ligne? L'Angleterre s'en moque. Elle tenait sa couronne et ne l'avait pas volée. Le 11 de sa Masjesté possédait un grand gardien (Gordon Banks), deux Charlton pour le prix d'un (Jacky et Bobby) et son tandem Hurst-Hunt devant. Cela valait bien un titre !

Si le football a eu un jour sa dream team, elle a certainement existé à l'été 1970 au Mexique. Carlos Alberto, Jaizinho, Tostao, Gerson, Rivelino ... et, bien sûr, Pelé. Le roi Pelé. Autant de noms entrés depuis dans le gotha. Cette fabuleuse Seleçao enchanta les foules à chacune de ses sorties. Les matches face à l'Uruguay, l'Angleterre, ou l'Italie, sont devenus des monuments. Certains gestes, comme la feinte de corps de Pelé sur le malheureux portier de la Céleste, hantent les plus anciens. La victoire finale sur la Squadra (4-1), paracheva un chef d'oeuvre collectif. Le Mondial 1970 est considéré comme le plus beau de tous. Il ne pouvait donc être remporté que par une très, très grande équipe.

Vingt ans après avoir remporté son premier titre mondial au nez et à la barbe de la Hongrie, la République Fédérale d'Allemagne reçoit le monde sur ses terres. Franz Beckenbauer et ses coéquipiers sont au sommet. Deux ans après avoir remporté l'Euro 1972, les Allemands d'Helmut Schön réussissent un doublé inédit. Armée d'une équipe complète, basée sur l'ossature du Bayern Munich (vainqueur de la C1 la même année) et d'un réalisme froid sans équivalent, à l'image de son buteur Gerd Muller, la Mannschaft met la main sur le monde. En finale, Sepp Maier et ses copains se jouent des Pays-Bas et de leur football total (2-1). La réalité a rattrapé le rêve.

Avec la Hongrie, 20 ans plus tôt, les Pays-Bas 1974 restent incontestablement comme les grands maudits de l'histoire de la Coupe du monde. Sous la houlette de Rinus Michels, Johan Cruyff et les siens ont contribué à révolutionner le football au début des années 70, en le faisant entrer de plain pied dans la modernité. Parfait prolongement de l'Ajax de la même époque, l'équipe nationale néerlandaise laissera une trace indélébile. Insuffisant toutefois pour obtenir le titre suprême. Battue en finale (2-1) par l'Allemagne, la grande Hollande venait de laisser passer une chance unique. Le génie hollandais avait buté sur le talent allemand...

Victorieuse en 1934 et 1938, l'Italie fut la première nation à remporter à deux reprises la Coupe du monde. La Squadra doit ensuite attendre 44 ans pour se hisser à nouveau au sommet du football mondial. Cette Coupe du monde 82 débute pourtant sur fond de crise. Le premier tour est laborieux. Les Italiens s'en sortent de justesse, avec trois nuls. Puis tout s'accélère. La victoire face à l'Argentine, puis celle, surtout, face au Brésil, servent de déclic. Contre les Auriverde, Paolo Rossi, muet et si critiqué jusque-là, signe un triplé. Il terminera meilleur buteur. Mais c'est avant tout sur sa solidité défensive (Zoff, Carbini, Scirea...) que la troupe de Bearzot aura construit sa victoire.

Eliminé au deuxième tour de poules au terme d'une glorieuse défaite (2-3) face à l'Italie, le Brésil 1982 a pourtant laissé un grand souvenir à tous ceux qui ont connu le Mundial espagnol. Socrates, Zico, Falcao, Junior, Eder et les autres ont enchanté les pelouses espagnoles, notamment au cours d'un premier tour somptueux (victoires face à l'URSS, l'Ecosse et la Nouvelle-Zélande). Il n'a finalement manqué à cette fabuleuse Seleçao qu'un grand gardien et un avant-centre digne de ce nom pour rejoindre celle du roi Pelé sur le toit du monde. Mais en terme de qualité de jeu, aucune sélection brésilienne ne l'a égalée depuis lors.

Rarement une équipe championne du monde aura autant reposé sur le talent d'un homme. Au sommet de son art tout au long du Mundial mexicain, Diego Maradona a porté l'Albiceleste à bout de bras. Mi diable, mi dieu, il inscrit en quelques minutes deux des plus célèbres buts de l'histoire de la Coupe du monde face aux Anglais, en quart de finale: le premier de la main, provoquera un scandale. Le second, après une magistrale chevauchée, suscitera l'admiration. Autour du génial Napolitain, certains lieutenants, comme Burruchaga ou Valadano, auront tenu un rôle clé, mais ce fut bien la Coupe du monde du Pibe de oro.

Quatre ans après la folle épopée de Séville, la bande à Michel Platini a bien grandi. Victorieuse de son Euro, à domicile, en 1984, elle aborde la Coupe du monde au Mexique avec de très hautes ambitions. Après un premier tour solide, les Bleus sortent l'Italie, tenante du titre, en huitièmes, puis le Brésil, en quarts, lors d'un match inoubliable, l'un des plus grands de l'histoire du jeu. Mais la France d'Henri Michel, pas plus que celle d'Hidalgo, n'ira au bout de son rêve, malgré son carré magique (Platini-Giresse-Tigana-Fernandez), en étant à nouveau sortie aux portes de la finale par l'Allemagne (0-2). Regrets éternels pour la génération Platoche.

Pour sa dernière compétition avant la réunification, la RFA rejoint en 1990 le Brésil et l'Italie au rang des triples vainqueurs. Guidée par son trio de l'Inter Milan (Matthaus, Brehme, Klinsmann), solide à tous les postes avec des pointures comme Völler, Kohler, Littbarski ou Hassler, la Mannschaft domine son sujet tout au long du tournoi. On retiendra plus particulièrement sa victoire contre la Yougoslavie (4-1) au premier tour, celle, sulfureuse, contre les Pays-Bas (2-1) en huitièmes de finale, ou la qualification aux tirs au but, en demis, contre les Anglais. Dommage simplement que la finale contre l'Argentine eut été si terne, avec un succès étriqué sur un penalty du même ordre. Mais l'Allemagne était bien la meilleure équipe de ce Mondiale.

Une des aventures les plus folles de ces dernières éditions. Huit ans après sa première participation, le Cameroun va devenir la grande sensation du Mondiale italien. Dès le match d'ouverture, à San Siro, les Lions Indomptables dominent le tenant du titre, l'Argentine, grâce à Omam-Biyik. Ils battent ensuite la Roumanie, avec l'entrée en scène de Roger Milla, 42 ans. Ce dernier est à nouveau le héros de la victoire face à la Colombie en huitièmes de finale (2-1). Pour la première fois, une équipe africaine est en quarts. Les Camerounais frôlent alors l'exploit à Naples contre l'Angleterre. Ils mènent 2-1, avant de céder finalement en prolongation (2-3). Mais ils tiennent leur place dans l'histoire. Milla, le vieux lion, aussi.

Qui a oublié le 12 juillet 1998? Le doublé de Zinédine Zidane face au Brésil? Celui, tellement improbable, de Lilian Thuram contre la Croatie, en demi-finale? Sacrée pour la première fois de son histoire championne du monde, l'équipe de France d'Aimé Jacquet, si longtemps sous le feu des critiques, réussit là où celles de Michel Hidalgo et Henri Michel avaient échoué dans les années 80. Deschamps, Blanc, Barthez, Zizou, Desailly et les autres entrent dans la légende du football. Même le Brésil, balayé en finale (3-0), ne pourra empêcher les Bleus d'être titrés à domicile.

Le dernier champion du monde en date. Après 1958, 1962, 1970 et 1994, le Brésil a coiffé en Asie sa cinquième couronne planétaire. Sur l'ensemble de cette Coupe du monde nippono-coréenne, c'est tout sauf un scandale, même si cette Seleçao, pourtant plus emballante que celle de 1994, a parfois laissé les amoureux du jeu sur leur faim. Grand artisan de ce triomphe, Ronaldo marque pas moins de huit buts, dont le doublé de la victoire en finale face à l'Allemagne. Depuis 1978, le meilleur buteur du Mondial n'avait jamais inscrit plus de six buts... Le trio qu'il forme avec Rivaldo et Ronaldinho aura souvent sorti le Brésil d'un mauvais pas, comme lors du quart de finale contre l'Angleterre (2-1).