Et si l’avenir leur appartenait ?

Outre les retours de Samir Nasri et Yoann Gourcuff, la sélection livrée par le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps pour la tournée en Amérique du Sud comporte deux surprises : Le Stéphanois Josuha Guilavogui et le joueur du FC Porto Eliaquim Mangala pourraient fêter leur 1e sélection. Coup de projecteur sur ces deux nouveaux arrivants.

« Ce sont des joueurs avec un potentiel intéressant pour le haut niveau, et en tant que sélectionneur je dois aussi me projeter dans l'avenir ». Voici comment le sélectionneur a justifié la présence des deux petits nouveaux, Eliaquim Mangala et Josuha Guilavogui dans le groupe France. Tout sauf une pirouette pour DD, lequel n’a pas attendu ce jeudi pour joindre la parole à l’acte, en lançant Paul Pogba et Raphaël Varane dans le grand bain face à l’Espagne. Comme eux, Guilavogui et Mangala font partie d’une prometteuse génération 90 qui semble vouée à prendre tôt ou tard le pouvoir en EDF. Leurs noms ne diront pas grand-chose au grand public, qui les découvrira probablement lors de la tournée sud-américaine. Mais leur présence dans le groupe qui s’envolera le 1e juin pour l’Amérique du Sud n’est qu’une demi-surprise.

Demi, car Didier Deschamps ne s’est jamais vraiment caché à propos d’Eliaquim Mangala, défenseur de 22 ans qui a quitté très tôt l’Hexagone. « Je suis attentif à tout le monde. Je regarde tous les joueurs susceptibles d’être sélectionnés. Enfin, je regarde Mangala. Il est titulaire à Porto », avait prévenu DD lors de l’annonce de la liste pour la double confrontation contre la Géorgie et l’Espagne. L’un de ses prédécesseurs Raymond Domench, avait d’ailleurs presque vendu la mèche sur MCS il y a quelques semaines. « Didier est au courant de sa situation. On en a discuté. Quand on voit des joueurs comme ça, il faut le signaler », y déclarait l’ancien sélectionneur. Pourtant, le natif de Paris aurait pu ne jamais connaitre l’honneur du maillot frappé du coq. Sa formation, il l’a effectuée… à Namur en Belgique, dans un pays qu’il a rejoint dès l’âge de 5 ans. Mangala n’a donc jamais évolué en France, puisqu’il est passé professionnel au Standard de Liège à 18 ans. Né de parents congolais, la sélection de RDC lui fait du pied depuis qu’il a rejoint Porto en 2011, à 20 ans et contre la coquette somme de 6 M€. Appelé avec les U18 belges, c’est bien avec les espoirs français qu’il préfèrera honorer une première sélection en 2009. A Porto, il n’a pas tardé à crever l’écran. Rentré dans le onze de Vitor Pereira pour ne plus en sortir, il a poussé Maicon sur la touche et conforté le club du Dragon dans son idée de céder l’international portugais Rolando au Napoli cet hiver. Certainement une preuve de plus à mettre à son crédit.

Plus surprenante, la présence de Guilavogui parmi les 23 Bleus trouve une pleine justification à travers la saison remarquable effectuée par l’ASSE, et dont il fut l’un des principaux artisans. Originaire du Var, celui qui a achevé ses classes dans le centre de formation du club forézien a longtemps été le capitaine des Bleuets, avec qui il a disputé une quinzaine de matches. Suite logique donc pour ce joueur d’origine guinéenne, et qui trouvera en la personne de Bafé Gomis le grand frère idéal pour faciliter son arrivée dans le groupe France. « La présence de Bafé a beaucoup contribué à ma réussite, à la fois dans le foot mais aussi au niveau de la vie de tous les jours », expliquait notamment Guilavogui à propos de l’attaquant lyonnais il y a un an et demi, dans une interview au Progrès. Guilavogui n’arrive donc pas en terrain totalement inconnu. Préféré à Gonalons et Sissoko, il intègre l’équipe de France avec pour ambition de bousculer un secteur de jeu chargé, mais où ils sont finalement peu à avoir définitivement assuré leur place pour l’hypothétique Mondial 2014.

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