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Arshavin superstar
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Publié 26/06/2008 à 07:30 GMT+2
Suspendu lors des deux premiers matches de la Russie, Andreï Arshavin a depuis éclaboussé l'Euro de son talent. A 27 ans, après avoir remporté la Coupe de l'UEFA, le joyau du Zenit Saint-Pétersbourg est courtisé par les plus grands clubs. Un futur candida
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On attendait Cristiano Ronaldo, Ribéry, Torres, Toni... Et si la vraie star de l'Euro était un petit russe au visage poupon ? Il a fallu seulement deux matches à Andreï Arshavin pour s'imposer comme le meilleur joueur de l'épreuve. Pour un coup de pied donné à la fin du dernier match des qualifications contre Andorre, le joyau du Zenit Saint-Pétersbourg était suspendu face à l'Espagne (1-4) et la Grèce (1-0). Son retour a illuminé le jeu de la Russie, chassant les craintes de Guus Hiddink ("Le dernier match qu'il a joué, c'était un amical contre la Lituanie (le 4 juin). Avant, il n'avait pas beaucoup joué, il ne sera donc peut-être pas en assez bonne forme pour jouer 90 minutes. On verra... "). Son bilan parle de lui-même : deux buts et deux passes décisives face à la Suède et aux Pays-Bas. A chaque fois, il a été élu homme du match. Même s'il n'est jamais allé chercher ses trophées...
Dribbleur, passeur et buteur, il sait tout faire...Pourtant, c'est dans l'art collectif que son talent explose. "J'aime autant passer que marquer", avoue Arshavin, 13 buts en 36 sélections. Solitaire voire à l'écart du groupe en privé, il distribue les caviars sur le terrain. Ça n'est pas un hasard si Pavel Pogrebnyak et Roman Pavlyuchenko, ses coéquipiers respectivement en club et sélection, se sont mués en serial buteurs. "Il a cette technique incroyable, il sait comment dribbler les défenseurs, trouver les espaces et ses coéquipiers. Il est très difficile à contrer. Son mental est également très fort. C'est tellement agréable de travailler avec lui. C'est un gagnant", explique Hiddink, pas peu content de l'avoir retenu parmi les 23 Russes malgré sa suspension. Pourtant, les frasques liées à son statut de star à Saint-Pétersbourg avaient particulièrement échaudé l'entraîneur néerlandais. Jusqu'à priver le petit génie (1m72) du brassard de capitaine.
"Je n'ai rien fait d'extraordinaire"
Lui-même ne croyait pourtant pas à un tel parcours de la Russie. "On ne peut pas dire que nous ayons joué un bon football durant nos matches de préparation", avoue-t-il sur le site de l'UEFA. Mais la victoire face aux Oranje, "une des meilleures équipes de la compétition", a apporté un énorme capital confiance. Il refuse toutefois l'étiquette de sauveur ou de leader : "Quand j'aide mes coéquipiers, je m'aide moi-même. S'ils bougent comme je le veux, c'est plus facile pour moi de jouer. Je ne le fais pas pour monter que je suis un leader mais pour être sûr que l'on atteigne rapidement notre objectif". Et, derrière une fausse modestie, il garde les pieds sur terre. "J'ai déjà fait de meilleurs matches, si souvent. C'est juste que notre équipe gagne. Je n'ai rien fait d'extraordinaire. Parfois je marque, parfois je passe. Lorsque vous le faites en Coupe du monde ou à l'Euro, devant autant de personnes, les répercussions sont plus importantes" , explique-t-il.
Reste que, à 27 ans, Arshavin n'est pas un parfait inconnu. Elu meilleur joueur du championnat de Russie en 2006, il a explosé cette saison. Non seulement a-t-il mené le Zenit à son premier titre de champion national depuis 1984 mais il s'est également offert la Coupe de l'UEFA en mai dernier après avoir fait tomber Marseille, le Bayern ou les Rangers. "Il a fait une grande saison avec Saint-Pétersbourg, au Zenit, il a gagné la Coupe de l'UEFA, mais l'Euro, c'est encore autre chose, a salué Zinédine Zidane. Je le vois comme ça : l'Euro, c'est même plus dur que la Coupe du monde. Alors quelqu'un qui fait un grand Euro ne peut que faire une grande carrière, ce n'est pas possible de faire autrement". Si la Russie va au bout en Suisse et en Autriche, il sera même difficile de ne pas le mettre dans la course au Ballon d'Or au côté d'un certain Cristiano Ronaldo.
Direction Barcelone ?
Et Zizou n'est pas le seul à partager cet avis. L'Euro a propulsé Arshavin sur le devant de la scène. Sans surprise, sa cote a donc grimpé en flèche, d'autant que le joueur a déjà fait savoir à Dick Advocaat, son entraîneur au Zenit, qu'il souhaitait changer d'air et quitter son club formateur après neuf ans de bons et loyaux services. A Marseille, il plaît beaucoup à Eric Gerets. Mais, en quelques jours, le Russe est sans doute devenu trop cher pour l'OM. Arsenal serait notamment près à débourser 13 millions d'euros. Roman Abramovich souhaiterait lui aussi casser sa tirelire pour l'attirer à Chelsea. "Je suis un fan de Barcelone. C'est mon rêve. Jamais je n'ai pensé que je pourrais y jouer un jour. Voyons maintenant comment la situation va évoluer. Pour le moment, rien n'est sûr", a avoué de son côté le meneur de jeu. Les Puyol, Xavi et Iniesta seront peut-être ravis de l'avoir un jour dans leurs rangs au Barça, mais en attendant, pour eux, Arshavin est la cible à abattre.
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