Smolarek, au nom du père

Euzebiusz Smolarek n'est pas un joueur comme les autres. Au sein d'une équipe de Pologne dont il est l'un des principaux atouts, à l'image de ses 13 buts en 28 sélections, "Ebi" n'a longtemps été reconnu que comme le fils de son père. Et pour cause. Woldzimierz Smolarek incarne en effet l'âge d'or du football polonais. Coéquipier du plus grand joueur que la nation ait connue, Zbigniew Boniek, il avait participé aux Coupes du monde 1982 et 1986. La Pologne a ensuite dû attendre 16 ans pour regoûter à la saveur d'une grande compétition internationale. Si elle était sortie sans gloire au premier tour de la Coupe du monde 2006, elle a quand même confirmé son regain de forme en validant son billet pour l'Euro 2008. Smolarek n'y est pas pour rien. Auteur de neuf buts, il a largement contribué à conduire son équipe à la première place du groupe A.

Devenu incontournable en sélection, "Ebi" refuse cependant de se considérer comme la star de l'équipe de Leo Beenhakker. "Je ne suis pas une star. C'est vrai que j'ai inscrit quelques buts importants, mais on s'est qualifié grâce à notre collectif et on veut continuer dans cette voie à l'Euro. J'espère jouer un rôle au cours de cette compétition, mais le plus important est de continuer à jouer en équipe", martèle l'attaquant du Racing Santander.

Auteur d'une première saison plutôt discrète en Espagne (33 matches, 4 buts), Smolarek a fait ses classes en Allemagne. Comme papa, qui avait porté les couleurs de l'Eintracht Francfort de 1986 à 1988. Après avoir fait ses classes au Feyenoord durant cinq ans, c'est dans un autre club prestigieux de la Bundesliga que Smolarek avait décidé de donner un nouvel élan à sa carrière: le Borussia Dortmund. En trois saisons, l'attaquant polonais de 27 ans y a inscrit 25 buts en 81 matches de championnat.

Un bilan suffisant pour s'attirer la sympathie du public du Westfallen Stadion. Et pour susciter la crainte des défenseurs allemands, notamment son ancien coéquipier Christoph Metzelder, dont il croisera la route lors du premier match que disputera la Pologne à l'Euro. Les hommes de Leo Beenhakker ne partiront pas favoris face aux Allemands, à l'image de la rencontre perdu par les Polonais face à la Mannschaft au premier tour du Mondial 2006 (0-1). Ni pour sortir d'un groupe B qui comprend également l'Autriche, pays organisateur de l'épreuve, et la Croatie, une valeur sûre du football européen. "Ce n'est pas un groupe facile, notamment le premier match face à l'Allemagne. Mais nous n'avons pas peur. On avait déjà joué cette équipe à la Coupe du monde 2006, et elle n'avait gagné qu'en toute fin de match. Alors je pense qu'on peut battre l'Allemagne", estime Smolarek. Ce qui ne déplairait pas à papa.