Avant France - Irlande - Il faudra se méfier des Verts et tout autant des jaunes

La qualification, objectif ultime, sera le seul et unique horizon des Bleus au coup d'envoi de France-Irlande ce dimanche à 15 heures. Tous les moyens seront bons pour atteindre les quarts de finale. Mais certains plus que d'autres. Car une vraie menace plane sur le onze de Didier Deschamps. Quatre de ses éléments sont sous la menace d'une suspension pour le prochain tour en cas d'avertissement ce dimanche. Et pas n'importe lesquels. Parce que leur rôle est immense dans l'équipe et/ou parce que leurs remplaçants auront bien du mal à les faire oublier, ces quatre-là ont plutôt intérêt à se tenir à carreau tout en desserrant le frein à main. Une équation très délicate.

C'est le point sensible. D'abord parce que les deux hommes ont dégagé quelques certitudes d'un premier tour globalement réussi. Ensuite parce que Samuel Umtiti et Eliaquim Mangala n'ont plus joué depuis un mois. Enfin, parce que leur poste les expose, plus que d'autres, aux cartons. "Il ne faut pas craindre les cartons", a prévenu Guy Stéphan. "Il faut jouer le duel si c'est nécessaire. Ce qu'il ne faut pas, c'est prendre un carton bêtement." Le risque, c'est de voir Rami ou Koscielny ne pas mettre le pied face à des Irlandais qui joueront leur vie sur le terrain. "Pas de crainte, ils ne mettront pas avec le frein à main, ce n'est pas possible dans un tel contexte", nous affirme Sébastien Squillaci, défenseur central aux 21 sélections.

Et s'ils prennent un jaune, en cas de qualification ? Enorme casse-tête en perspective pour Didier Deschamps. Le sélectionneur fait confiance à son duo depuis le début de la préparation. Ni Samuel Umtiti ni Eliaquim Mangala n'ont disputé la moindre minute depuis un mois (le week-end du 14 et 15 mai pour être précis). Le premier a vu Rami débarquer dans le groupe alors qu'il était toujours réserviste et le second, pas toujours à son aise lors des entraînements, n'en finit plus de rétrograder dans la hiérarchie. Les deux hommes ne sont pas dans les conditions idéales pour jouer un quart de finale.

"Aligner une défense newlook en quart, c'est jeter une pièce en l'air et ne pas savoir de quel côté elle va tomber", prévient Jean-Marc Furlan, l'ancien coach de Troyes. "L'axe central, c'est ce qui assure la pérennité d'une équipe. Tous les soucis que j'ai connus en tant qu'entraîneur ont découlé d'une blessure d'un de mes défenseurs centraux comme cette saison à Troyes. Ça peut être un énorme problème." Sébastien Squillaci est beaucoup moins alarmiste, lui qui a joué la Coupe du monde 2010 dans la peau d'un remplaçant avant d'avoir sa chance lors du dernier match de poules : "Quand on est dans les 23, on est toujours en état d'alerte", note le Bastiais. "Bien sûr que c'est mieux d'avoir la même charnière mais Umtiti et Mangala jouent dans de grands clubs. Ils savent que ça peut aller vite. En 1998, Franck Leboeuf avait brillamment remplacé Laurent Blanc en finale."

Il est le stabilisateur, l'assurance tout risque des Bleus. En deux matches face à la Roumanie et l'Albanie, il s'est rendu essentiel dans la récupération et la première relance. Impeccable en sentinelle, il a comblé le vide laissé par Lassana Diarra. Bonne nouvelle, Kanté est un joueur assez propre et il n'a pris que trois cartons jaunes cette saison avec Leicester.

Et s'il prend un jaune, en cas de qualification ? La solution s'appelle Yohan Cabaye. L'ancien Lillois a montré sa fiabilité face à la Suisse. Cabaye a l'expérience des grands rendez-vous et occupait le poste de sentinelle lors du dernier Mondial. Problème, il avait montré ses limites face à l'Allemagne. Son volume de jeu et son influence diminuent lorsque le niveau de l'adversaire augmente et que l'opposition exerce un fort pressing sur lui. En quart de finale, les Bleus pourraient affronter l'Angleterre et Kanté, lui, n'a pas encore montré ses limites.

L'un des autres hommes en forme des Bleus et son buteur attitré. Le Gunner a ouvert le score face à la Roumanie et reste sur 8 réalisations lors de ses 9 dernières sélections. Giroud pèse sur les défenses, ouvre des espaces et s'est montré absolument indispensable en pointe.

Et s'il prend un jaune, en cas de qualification ? André-Pierre Gignac est son recours naturel. L'ancien Marseillais n'a pas totalement convaincu face à la Suisse. Il n'a pas le même impact que Giroud dans les airs ou dans la surface adverse, ni les mêmes statistiques en équipe de France. Deschamps pourrait être tenté de placer Griezmann dans l'axe, mais il ne l'a jamais fait et il n'est pas du genre à tenter des expériences en quart de finale. Mieux vaudrait donc que Giroud, Kanté, Rami et Koscielny s'en sortent indemnes face à l'Irlande en cas de qualification.