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Bleus : Didier Deschamps n’a surpris personne et c’est bien ça qui est rassurant

Maxime Dupuis

Mis à jour 13/05/2016 à 11:38 GMT+2

EURO 2016 - Didier Deschamps n’a donc pas retenu Hatem Ben Arfa pour l’Euro 2016. Le sélectionneur national a dévoilé une liste sans surprise et fidèle à sa ligne de conduite. Pragmatique et prévoyant, DD a privilégié son groupe et la sécurité.

Didier Deschamps (Equipe de France)

Crédit: AFP

Il exagère quand même Didier Deschamps. Jeudi soir, le sélectionneur de l'équipe de France s'est offert le luxe - au cœur du 20 heures de TF1 - de dévoiler une liste… sans surprise. Pas une seule. A une heure de grande écoute ! Aucun rebondissement. Aucun retournement de situation. Pas un seul lapin sorti du chapeau. Rien. Nada. Pas même un Hatem Ben Arfa. Et encore moins un Pascal Chimbonda.
Que voulez-vous : Didier Deschamps n’est pas Raymond Domenech. Il ne le sera jamais. Il a retenu pour l'Euro les 23 qu'on imaginait. Sa seule fantaisie ? Avoir pris 8 réservistes contre 7 en 2014. Pourquoi ? Parce que les faits et le calendrier du mois de mai le lui imposaient. Et certainement pas pour le plaisir de changer.
Avec Didier Deschamps, tout est pesé. Tout est calculé. Et plutôt deux fois qu'une. C'est ce qui a probablement coûté une place dans les 23 à Hatem Ben Arfa. D'aucuns trouveront cela injuste, eu égard à sa formidable saison, et ils n'auront pas forcément tort. C’est dur. Cruel. Tout ce que vous voulez. Le boss des Bleus n’a d’ailleurs pas tenté d’avancer le contraire. Mais le logiciel de Didier Deschamps n'est pas réglé sur l'affectif. Il est avant tout pragmatique.
Emmener Ben Arfa à l'Euro impliquait l'une des deux conséquences suivantes :
  • Soit se priver de l'un des 6 de devant. L'un de ceux qui avaient brillé en mars. Et/ou même face à l'Allemagne en novembre.
  • Ou partir à la conquête du Championnat d'Europe avec 7 défenseurs, et un poste non doublé.
DD a certainement soupesé ces deux solutions. C'est même une certitude. Mais il les a balayées d'un revers de la main pour privilégier une méthode plus rationnelle. Plus en accord avec lui-même. Et, accessoirement, conforter un groupe qui s'est bâti et a mûri dans l'adversité.
Au moment où Karim Benzema et Mathieu Valbuena – "acteurs" principaux de l'affaire de la sextape tout en y jouant un rôle différent – se mettaient hors-jeu, leurs "suppléants" brillaient de mille feux et faisaient souffler un vent de fraîcheur réjouissant sur l'équipe de France. Ce fut le cas face à l'Allemagne (2-0), lors d’une dramatique soirée de novembre, aux Pays-Bas (2-3) et contre la Russie (4-2), en mars.

Dans les pas d’Aimé

S'il fallait retenir une seule phrase de la conférence de presse de Didier Deschamps, ce serait celle-ci : "Je ne suis pas là pour faire des surprises". Assurément. Car elle résume parfaitement la philosophie et le modus operandi de l'homme aux 103 capes.
picture

Didier Deschamps avec l'équipe de France

Crédit: Panoramic

Devant une bonne dizaine de millions de téléspectateurs et au moins autant de sélectionneurs potentiels, Didier Deschamps n'a pas manqué de rappeler un élément essentiel : une sélection n'est pas une accumulation de talent. C'est même tout sauf ça. L'idée qui prévaut a le mérite d’être claire : il est question de bâtir la meilleure équipe possible. La notion de groupe dépasse toutes les autres et a même valeur de leitmotiv pour DD, qui a été à bonne école durant ses glorieuses années bleues où il était le prolongement d'Aimé Jacquet sur le terrain entre 1994 et 1998.
D’ailleurs, si Jacquet s’était retrouvé sur le siège de Didier Deschamps jeudi soir face à Gilles Bouleau, il y a fort à parier qu’il n’aurait pas agi autrement. Comme Nicolas Anelka avait été sacrifié au profit du groupe (et de Christophe Dugarry) en mai 1998, Hatem Ben Arfa aurait probablement connu le même sort. Cela ne consolera pas le principal intéressé. Ni ceux, nombreux qui avaient envie de voir le Niçois, élu meilleur joueur de L1 par les internautes d’Eurosport.fr, gambader sur les pelouses hexagonales en juin. Mais c’est ainsi. Jeudi, Didier Deschamps a fait du Deschamps. Il a continué à marcher dans les pas de son mentor. Pourvu que ça dure jusqu'au 10 juillet.
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