Coman : "Le racisme, je ne vois pas où il est, c’est n’importe quoi"

Kingsley Coman est reparti comme il est arrivé sous les tentes du point presse de l’équipe de France, à Neustift im Stubaital. Naturel, brut de décoffrage et déterminé. Si Didier Deschamps ou le service de communication de la FFF ont-ils tenté de lisser ses propos ? C'est raté. A 19 ans, il a planté son regard dans les yeux de chaque journaliste et ne s'est pas dérobé. Lorsque l’assistance lui a demandé une réaction sur les propos de Karim Benzema ("Deschamps a cédé à la pression d’une partie raciste de la France"), il a d’abord tenté d’esquiver : "Je ne suis pas là pour parler de ça."

Mais ce n’est pas son tempérament. Il ne pouvait pas en rester là : "Dans l’équipe, il y a beaucoup de joueurs de couleur", a-t-il lâché. "Le racisme, je ne vois pas où il est. C’est n’importe quoi." Une prise de position honnête et franche à l’image du personnage. Blaise Matuidi et Antoine Griezmann, qui lui ont succédé sur l’estrade, avaient, eux, bien révisé leurs éléments de langage. Pas de sortie de route pour deux joueurs qui savent comment s’en sortir face aux médias sans faire de vague. Ils s’en sont encore sortis magistralement ce mercredi.

Les deux hommes ont tenté de faire croire qu’ils n’étaient pas au courant de la polémique : "Je suis ici en Autriche, je n’ai aucun vent de tout ça. Je ne sais pas exactement ce qu’a dit Karim. On est coupés du monde ici et ce n’est pas plus mal", a lancé Matuidi en conférence de presse. "Je ne suis pas là pour parler de ça mais pour préparer l’Euro." Avant de noyer le poisson en surjouant un brin : "On respire l’air de la montagne, c’est fabuleux."

Même son de cloche chez Antoine Griezmann : "Il a donné une interview ?", a-t-il fait mine de s’interroger. "Moi, je suis focalisé sur l’Euro. Si on regarde à droite et à gauche, on ne va pas s’en sortir. Il y a un groupe à construire." Les deux hommes, aux regards fuyants, ont préféré contourner le débat en insistant sur "la super saison de Karim". Tous s’accordent sur un point, cette nouvelle polémique ne "perturbe pas le groupe" (Coman). L’ailier insaisissable du Bayern a conclu par une confession : "Être ici, ce n’est pas une partie de plaisir mais ça fait partie du job." Comme sur le terrain, Coman ne s’est pas posé de question et l’a jouée à l’instinct.