Ils reviennent de loin !

On se demandait s'ils avaient les épaules, l'étoffe et l'autorité. A vrai dire, on en est toujours pas certain. Mais les Bleus sont à l'Euro et c'est bien là l'essentiel. Mardi, l'équipe de France a fait match nul avec la Bosnie-Herzégovine (1-1), pris le point qui lui manquait pour boucler ses valises. Mais que ce fut compliqué. Complètement inhibés durant la première période, les Bleus ont haussé le ton, tout autant qu'ils ont profité de l'attentisme bosnien au retour des vestiaires. Les Tricolores en ont profité, sur un penalty provoqué et transformé par Samir Nasri.

Revenu à un 4-3-3 plus habituel, le onze bleu est passé à côté de son entame, à l'image de la doublette Nasri - Cabaye, caution technique de l'entrejeu qui n'a pas existé et souffert de la comparaison avec les Bosniens. Souffert aussi de la comparaison avec le trident musclé que Blanc avait aligné à l'aller à Sarajevo (0-2). A l'époque, Safet Susic n'avait pas mis dix minutes à comprendre que ses joueurs ne l'emporteraient pas. Mardi soir, il a probablement pensé le contraire lorsqu'il a vu les Bleus paniquer et jouer avec le frein à main. A l'image de Réveillère, pressé et auteur d'une perte de balle qui aurait pu coûter cher si Lulic s'était montré plus précis (5e). Dominateurs, les Bosniens ont trouvé la faille juste avant la pause, sur un coup franc dont se sont désintéressés M'Vila et Rami. Pas Dzeko. De l'entrée de la surface et d'une merveille de frappe enroulée, l'attaquant de Manchester City, qui avait vendangé une belle occasion un peu plus tôt (24e), n'a cette fois pas manqué la mire (0-1, 40e).

Menés à la marque dans une ambiance très bosnienne, les Français ont ramé avant de mettre le moteur en route. Invisible avant la pause, remuant et révolté en seconde période, Jérémy Ménez a symbolisé le réveil bleu. Profitant également de l'étonnante baisse de régime des Bosniens, les Tricolores ont commencé à s'installer dans le camp adverse. Un premier coup franc de Martin, bien repoussé par Begovic (69e). Un second de Samir Nasri renvoyé par la barre transversale (72e). Autant d'avertissements dont la Bosnie n'a pas tenu compte et qui ont abouti au tournant de la 78e. A la lutte avec Emir Spahic, Samir Nasri a obtenu le penalty libérateur. Le Mancunien a pris le ballon, s'est avancé et n'a pas tremblé (1-1), délivrant ainsi le Stade de France qui ne sera pas l'antre d'un nouveau barrage le mois prochain. Personne ne s'en plaindra.