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M'Vila, c'est l'avenir

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ParEurosport

Mis à jour 06/09/2010 à 13:22 GMT+2

Élément surprise du onze de départ de Laurent Blanc et meilleur joueur français à nos yeux de France - Biélorussie, Yann M'Vila incarne l'avenir du foot tricolore pour tous ses entraîneurs. Il en incarne surtout, à 20 ans, le jeu fait de passes lumineuses dont rêve la DTN.

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Crédit: Eurosport

Si tout se passe comme prévu, Yann M'Vila sera, mardi, l'un des trois seuls joueurs (avec Rami et Mexès) à avoir débuté les trois premiers matches avec Laurent Blanc comme sélectionneur. Tout sauf un hasard. Dans le magma d'interrogations qui a caractérisé France - Biélorussie (0-1), le cas M'Vila fait partie des plus sensibles. Notre rédaction fait partie des "pro". Notre note (7), la votre (8 à chaud, 7,3 depuis), l'a désigné comme le meilleur joueur du match. D'autres, moins indulgents, retiennent ses vingt dernières minutes moins consistantes, au diapason d'un but encaissé où sa co-responsabilité est en jeu, répétant qu'à vingt ans et moins de 40 matches de L1 dans les jambes, on n'est pas prêts pour ce niveau-là. Il en faudra plus pour effacer les évidences : la justesse de jeu que n'ont pas eu ses partenaires, une rapidité d'exécution le plus souvent irréprochable, masquée par l'incapacité des autres Bleus à valoriser le temps d'avance gagné par le Rennais.
On exagère ? Pas du tout. La courte histoire de Yann M'Vila nous raconte une chose: le milieu amiénois est, aux yeux du football français, le prototype du joueur du futur, celui dont la France aura besoin pour asseoir le projet de jeu ambitieux dont rêvent Laurent Blanc et Gérard Houllier. Sa titularisation à la place d'Alou Diarra obéit, de ce point de vue, à une stricte logique technique. Il y a dix-huit mois, quand il était jugé quantité négligeable par Guy Lacombe à Rennes, M'Vila s'était raccroché à une bouée de sauvetage qui avait un coq sur la poitrine. Ses entraîneurs en équipe de France des 18 et 19 ans, Erick Mombaerts et Jean Gallice, supportaient à peine de le voir en CFA, lui intimaient l'ordre de s'accrocher, le convoquaient et le surclassaient aussi souvent que nécessaire.
Mombaerts : "Il n'y a qu'un seul Yann M'Vila"
En début de semaine dernière, Mombaerts, auquel M'Vila a beaucoup manqué avec les Espoirs, nous disait ceci : "Des joueurs plus créatifs que les autres dans la passe, capables de jouer dans un timbre-poste, il n'y en pas beaucoup et il faut les former. J'ai besoin de ce type de joueur, des joueurs qui "voient", qui ont une autre pensée, qui ont le sens de la profondeur. Quand je n'ai pas M'Vila mon jeu baisse. Il n'y a qu'un seul M'Vila. Dans les générations 1988, 1989 et 1990, il n'y en a pas d'autre. Dans le football français, il y en a très peu. C'est pour ça qu'il est monté vite." Dans sa réflexion à voix haute, l'actuel patron des Espoirs a fait un raccourci parlant entre le jeu du Rennais et celui de la référence mondiale à ce poste. "Il n'y a plus de numéro 10 qui fait 3 kilomètres par match, comme dans le foot d'avant. Aujourd'hui, c'est Xavi : 12 kilomètres par match, une mobilité incroyable et un GPS. Dès que vous oubliez un espace, il vous le met le ballon dedans." Le joueur le plus proche de ce registre aujourd'hui en France a vingt ans, et il s'appelle M'Vila.
"Sa réussite, pour moi qui le connais bien, n'était qu'une question de temps, témoigne son partenaire à Rennes Yacine Brahimi. Il peut aller encore plus haut que ça. Sa grande force, c'est sa maturité dans le jeu. Son autre atout, c'est sa faculté d'adaptation, à n'importe quel niveau et au jeu de n'importe quelle équipe." L'intéressé nuance un peu. "L'intensité du niveau international, ça m'a surpris. C'est très physique, on sent la différence avec la L1" disait-il après avoir digéré sa première sélection. Interrogé sur l'auréole que lui tissent ses coaches, il répond avec un regard interrogatif et un sourire tombé des nues. Parle de la nécessité de revoir ses matches, de la musculation à laquelle il se livre désormais, de son modèle absolu : la paire L. Diarra - Xabi Alonso au Real. Mais il se souvient de cette anecdote, vieille d'un an, quand Antonetti le désignait comme un candidat pour la Coupe du monde 2010 alors qu'il n'avait qu'une poignée de matches en L1 au compteur. "Au début, j'ai rigolé, comme tout le monde je pense. Et puis j'ai un peu réfléchi, et je me suis dit qu'il n'avait pas eu tort pour Hugo Lloris quelques temps plus tôt. J'ai essayé de lui donner raison." Mardi, dans un enchaînement auquel il n'est pas habitué - deux matches internationaux rapprochés - M'Vila tentera de donner raison à tous ceux qui voient la lumière dans son travail obscur.
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