AS Saint-Etienne - De la 19e à la… 20e place : Puel, deux ans d’un trop long calvaire chez les Verts
Mis à jour 06/12/2021 à 13:46 GMT+1
LIGUE 1 - Claude Puel est resté un peu plus de deux ans à la tête des Verts. Deux ans de souffrance, d'incompréhensions, de combats permanents qui ont finalement mené l'ASSE à la 20e place du classement. Le bilan du Castrais est terrible alors même qu'il incarnait un immense espoir à son arrivée. Mais il est le principal responsable de la descente aux enfers.
Il est arrivé à la tête d'une équipe 19e de Ligue 1, il l'a quittée en la laissant à la 20e place. Si le constat est forcément un raccourci de l'aventure Claude Puel à Saint-Etienne, il symbolise assez bien l'héritage que laissera le Castrais dans le Forez. Son expérience, beaucoup trop longue, se solde par un retentissant fiasco qui fait craindre le pire pour l'avenir des Verts.
Il est arrivé en incarnant un espoir dans un club sans boussole. Mais après deux ans d'un rude mandat où il a mis à l'épreuve quelques figures emblématiques du club, Puel ne pourra se raccrocher qu'à une victoire miraculeuse face à Lyon pour sa première sortie sur le banc stéphanois et une finale de Coupe de France, perdue face au PSG.
Le reste ne fut que souffrance, englué dans les bas-fonds du classement, seuls horizons de l'ASSE sous son mandat. "L’objectif, c’est la Ligue des champions, viser la 5e place ne m’intéresse pas", nous confiait-il en mars 2020. "Le club allait dans le mur", prévenait-il en octobre 2020. La Ligue des champions n'a jamais semblé aussi lointaine et le mur jamais aussi proche. Comment a-t-il pu en arriver là ? Lui, le champion de France avec Monaco, meilleur entraîneur de Ligue 1 avec Lille, qui avait remis Nice sur la carte de l'Europe.
Une équipe qu'il a détricotée
A Saint-Etienne, il s'est d'abord figé dans la posture qu'il préfère : celui du nettoyeur en chef. Nommé au Directoire, il a incarné le projet, construit une équipe à son image et, pour toutes ces raisons, il est le coupable numéro 1 de la déliquescence du club. Exit les gros salaires et les forts caractères, Yann M'Vila et Stéphane Ruffier, remplacé à la hâte par un Jessy Moulin pas au niveau, sont priés de faire leur valise. Tour-à-tour, Timothée Kolodziejczak, Wahbi Khazri et Ryad Boudebouz voient leur autorité sapée, filent sur le banc ou en réserve avant de réapparaître. Le climat d'insécurité est constant pour des tauliers qui avaient fait leur preuve au club et les Verts toujours sur un fil.
"Si je considère qu'il faut faire des orientations et des évolutions d'effectif, donner du temps de jeu à des joueurs parce qu'ils représentent l'avenir du club, je le ferais parce que c'est la bonne direction. Même si je suis le seul à le penser", nous confiait-il en mars 2020. A trop se soucier de l'avenir, il a mis le présent du club en péril comme s'il n'avait pas saisi l'urgence du moment. Plusieurs fois.
Au printemps 2020, l'arrêt anticipé du championnat à cause de la pandémie de Covid-19 sauve une première fois les Verts, alors 17e, de la relégation. En novembre 2020, après un septième revers consécutif, l'ASSE est déjà lanterne rouge et se sauvera miraculeusement grâce à un Kahzri retrouvé au printemps. Mais Puel s'est enfermé dans des expérimentations en tout genre, dans un rajeunissement profond et périlleux lorsque le maintien est le seul objectif viable. Adil Aouchiche, dont la prime à la signature (4 millions d'euros) et le salaire (80 000 euros mensuels) ne correspondent ni à son statut ni à son très faible rendement, incarne la fragilité du projet. Hormis Wesley Fofana et Etienne Green, Puel n'a pas fait exploser la valeur de jeunes qui ont beaucoup brillé par leur inconstance.
Culture de l'excuse et obsession du combat
Ce qui arrive aujourd'hui n'est donc pas un accident mais la suite logique d'une dégringolade entamée depuis plusieurs mois. C'est aussi le résultat de la frilosité de présidents piégés par le contrat en or offert à Puel et incapable de s'en séparer avant sous peine de mettre à sec le club. Bien sûr, la marge de manœuvre de Puel a toujours été limitée par les moyens dérisoires d'une ASSE touchée de plein fouet par les crises successives du Covid-19 et des droits télé. Mais il y avait sans doute mieux à faire que de s'enfermer dans une éternelle posture de combattant. "Je suis dans mon trip, en mission", déclarait-il encore dans L'Equipe en novembre, cultivant l'image d'un homme seul dans l'adversité.
Dimanche encore, après une humiliation nette et sans bavure, il se réfugiait derrière la blessure de Moukoudi durant la rencontre et les éléments contraires (décisions arbitrales face au PSG et Brest, la propension des Verts à toucher les poteaux depuis le début de saison) plutôt que d'affronter la réalité en face. Pourtant, difficile de lui échapper. L'AS Saint-Etienne est dernière de Ligue 1 avec deux victoires et la pire attaque du championnat. Deux ans après son arrivée, voilà où Puel a mené le club.
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