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Agression raciste dans le métro parisien : prison avec sursis pour 4 supporters de Chelsea

Benoît Vittek

Mis à jour 03/01/2017 à 19:41 GMT+1

Le tribunal correctionnel de Paris a jugé coupables d'agression raciste quatre supporters de Chelsea qui s'en étaient pris à un homme noir en février 2015 lors d'un déplacement de leur club à Paris. Ils ont écopé de peines de six à douze mois de prison avec sursis. Ils devront égalements verser 10 000 euros de dommages et intérêts à la victime, Souleymane Sylla.

Deux des quatre supporters de Chelsea mis en cause se sont présentés devant la justice française.

Crédit: AFP

Quatre supporters du club de football anglais de Chelsea ont été condamnés mardi à des peines allant de six à douze mois de prison avec sursis pour un incident raciste dans le métro parisien en février 2015. Deux des prévenus, qui ne se sont pas présentés au procès devant le tribunal correctionnel de Paris, ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Les deux autres, qui ont contesté devant les juges tout acte raciste, ont été condamnés à six et huit mois de prison avec sursis.
Ils retrouvaient la justice française près de deux ans après s'en être pris à Souleymane Sylla, qu'ils avaient empêché de pénétrer dans une rame de métro en raison de sa couleur de peau. Des gestes accompagnés de tristes chants : "Nous sommes racistes, nous sommes racistes et nous aimons ça."

Les prévenus ont nié tout racisme

"Justice a été rendue", s'est réjoui Souleymane Sylla, Français d'origine mauritanienne d'une trentaine d'années. Après le visionnage des images lors de l'audience, Souleymane Sylla s'est dit "bouleversé" par ce qu'il a vécu ce jour-là, où il a eu peur pour sa vie. Les prévenus présents devant le tribunal, James Fairbairn, 25 ans, et Joshua Parsons, 22 ans, ont contesté tout acte raciste, sans convaincre les juges, qui les ont condamnés respectivement à six et huit mois de prison avec sursis.
Costume trois pièces gris, Joshua Parsons a assuré que s'il avait repoussé Souleymane Sylla, c'est parce que la rame était bondée. Il a assuré que, sur le moment, il n'avait pas vu quelle était la couleur de peau de la victime. Quant aux chants, ils provenaient d'un autre wagon et sont intervenus "20-30 secondes plus tard", a-t-il dit. Selon lui, les deux incidents étaient distincts. Accusé d'avoir, d'un geste de la main, fait comprendre à Souleymane Sylla que c'est en raison de la couleur de sa peau qu'il avait été chassé du métro, James Fairbairn a contesté, assurant qu'il jugeait "dégoûtant" le chant raciste qui a résonné ce soir-là.
Racisme décomplexé
Dans son réquisitoire, la magistrate du parquet a estimé la "dimension raciste" des faits "parfaitement caractérisée". L'avocat de la victime, Jim Michel-Gabriel, a aussi dénoncé le "racisme décomplexé" qu'a dû subir son client, qui pendant "18 mois" n'a "pas pu vivre normalement", n'a pas pu "prendre les transports en commun", a connu des difficultés conjugales et professionnelles en raison du traumatisme psychologique.
Trois des quatre prévenus ont déjà été condamnés le 22 juillet 2015 à Londres à des interdictions de stade, au Royaume-Uni et à l'étranger lors des matches de Chelsea et de l'équipe d'Angleterre, allant jusqu'à cinq ans.
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