Les débats du week-end : Le PSG a-t-il fait une erreur avec Guedes ?

Oui. Les Marseillais n'ont pas seulement signé un coup d'éclat en tenant tête à un PSG tout heureux ne pas avoir quitté le Vélodrome avec une défaite. Ils ont aussi réalisé une performance remarquable sur le plan collectif. La progression de l'équipe de Rudi Garcia depuis le passage au 4-2-3-1 a trouvé sa meilleure confirmation dans un rendez-vous d'un tel niveau, même si le PSG a considérablement déçu au Vélodrome. C'est une base très intéressante pour l'avenir de l'OM cette saison.

Il appartiendra aux Phocéens de ne pas s'endormir sur leurs lauriers. Et d'aborder la suite de l'exercice avec le même mordant que celui qu'ils ont affiché face aux Parisiens. C'est la clé. Car, dans le jeu, cet OM a trouvé son équilibre pour exploiter son potentiel et les talents offensifs que sont Florian Thauvin et Dimitri Payet. Et comme Monaco et Lyon, ses principaux rivaux, peuvent aussi avoir des failles, l’OM a le droit de viser plus haut que sa cinquième place actuelle.

Quand vous sortez d’un match aussi solide, difficile de ne pas accréditer cette thèse. Depuis le passage en 4-2-3-1, Rudi Garcia a trouvé la bonne formule. Pas forcément la plus belle mais bien la plus efficace. Mais, devant, ça carbure. L’OL, un point devant, semble revenir en forme tandis que Nantes tient la cadence. Rien d’impossible pour les Olympiens quant à la troisième place même si la bataille sera sanglante. Mais viser plus haut pour l’OM, c’est aller chercher la qualification directe en C1.

Et là, ça se gâte. Car Paris et Monaco disposent de talents et de forces vives plus affutés que l’OM (qui n’est pas non plus dépeuplé, soyons honnêtes). Surtout ces deux clubs disposent d’un groupe plus habitué à jouer sur plusieurs tableaux et plus complet en termes de quantité et de qualité que celui des Olympiens. Si Marseille continue sa route en Ligue Europa, les jambes vont vite manquer.

Enfin, dire qu’OM-PSG est un match spécial est vrai mais doit être appliqué des deux côtés. Si Paris n’était clairement pas dedans et devra apprendre de tout cela, impossible de croire que l’OM mettra la même intensité à tous les matches. Sauf à se transformer subitement en Atlético français…

Pas encore ! Pour le moment, c'est même assez bien géré. Bien sûr, on peut regretter de voir le jeune Portugais flamber loin du Parc des Princes. Il aurait pu être une solution de choix dans la manche d'Unai Emery durant cet exercice. Mais il faut être réaliste : étant donné les recrues estivales, il aurait dû se contenter des miettes. Et n'aurait peut-être pas trouvé les conditions idéales pour s'épanouir et continuer sa progression.

Après six mois où Guedes n'est pas parvenu à gagner sa place, le club parisien lui a donc permis d'avoir du temps de jeu ailleurs dans un contexte plus favorable pour lui et d'engranger de la confiance. Jusqu'à présent, c'est une vraie réussite. Or, il ne faut pas oublier que le PSG ne l'a pas vendu. Il est juste prêté. Et sans option d'achat ! Le PSG aura ainsi toujours l'occasion de le récupérer à la fin de son prêt et de choisir à ce moment-là s'il veut le conserver ou non.

Oui. Très clairement. Mais pas cet été. Le prêt de Guedes est bénéfique à tout le monde pour l’instant. L’erreur du PSG est de ne jamais avoir donné sa chance au Portugais la saison passée. Deux petites titularisations pour treize matches. C’est peu, très peu. Alors, forcément, il fallait faire de la place dans l’effectif parisien où les têtes offensives étaient trop nombreuses pour s’arracher les miettes laissées par la MCN.

C’est là la deuxième erreur faite par le PSG : privilégier le vécu et l’expérience au détriment de la folie et de la jeunesse. À voir Angel Di Maria traîner son spleen sur le terrain et Lucas servir de sympathique chauffeur de banc, on se dit qu’un jeune talentueux et affamé de temps de jeu pour faire souffler le trio titulaire de l’attaque parisienne n’aurait pas été de trop. Surtout si Draxler et Lo Celso sont utilisés au milieu. Paris a pensé autrement. Rien de dramatique puisque Guedes continue de grandir, loin de la capitale. Simplement une pierre de plus pour ceux qui jugent que le mercato parisien n’est pas aussi parfait qu’il n’y paraît.

Il faut l'avouer, le FC Barcelone surprend. Ernesto Valverde a trouvé la formule pour oublier les contrariétés de l'été et permettre au Barça de tourner à plein régime. Mais il ne faut pas s'emballer non plus. Les Blaugrana n'ont pas encore disputé un vrai match référence.

Leur démonstration face à la Juventus en Ligue des champions ? Non, il ne faut pas l'oublier. Mais la Juve n'est pas vraiment aussi séduisante cette saison. Et c'est la même histoire pour son nul face à l'Atlético Madrid (1-1). Si sa défense semble plus hermétique, le club catalan est pour le moment très dépendant de Lionel Messi depuis le départ de Neymar. Il faut donc attendre pour se faire une vraie idée sur le niveau de ce Barça.

Les chiffres ne disent pas tout. Mais parfois révèlent beaucoup. C’est simple, avec 25 points en 9 matches, le Barça réalise l’un des meilleurs débuts statistiques de son existence. Ce n’est pas anodin. Ce qui l’est encore moins, c’est le nombre de buts encaissés par les Blaugrana d’un Samuel Umtiti impeccable : 3 pions en 9 matches. Collectivement, le Barça est finalement plus cohérent à défaut d’être plus talentueux.

Aux dribbles de Neymar, le Barça a répondu à la sueur d’un Paulinho qui ferme les bouches des plus sceptiques lors de son arrivée (dont l’auteur de ces lignes). Oui, le Barça vit des exploits de Messi. Mais quelle équipe n’est pas dépendante de son meilleur joueur ? Le Barça est moins sexy, moins glamour sans l’étoile Neymar. Mais il semble bien plus intelligent tactiquement. La patte Valverde, sans doute. A confirmer au printemps.