L'antisèche : Paris avait oublié que OM-PSG reste un match à part

Le Vélodrome a eu droit à un match engagé et plus équilibré que beaucoup ne l'imaginaient. Avec l'état d'esprit qu'il fallait, Marseille est même parvenu à bouger ce PSG. Notamment lors des 30 premières minutes. Avec un pressing haut et l’envie de se battre sur chaque ballon, les Phocéens ont gêné les Parisiens d’entrée. Au fil des minutes, Paris a bien sûr repris la direction des opérations. Mais sans réussir à se montrer vraiment dangereux devant ce bloc compact phocéen qui a reculé mais n'a pas craqué… avant le coup franc d'Edinson Cavani.

Luiz Gustavo a montré pourquoi il est venu à Marseille. Au cœur du jeu, il a brillé par sa capacité à gratter les ballons et son engagement. Cerise sur le gâteau, il s'est offert un joli but sur une frappe lointaine. Jordan Amavi a lui été très solide dans son couloir. Si Kostas Mitroglou n'a rien eu à se mettre sous la dent, Florian Thauvin s'est beaucoup dépensé - à l'image de Dimitri Payet - et a encore été décisif.

Côté parisien, il n'y a pas grand monde à ressortir du lot. Kylian Mbappé a ainsi signé sa prestation la moins aboutie avec le PSG. Et Neymar, certes buteur et l'un des rares à réussir à accélérer, n'a pas su conserver son sang-froid et s'est fait expulser bêtement pour un deuxième jaune (87e). Enfin, si Marco Verratti n'a pas montré son meilleur profil en étant très passif sur les buts marseillais, Edinson Cavani a frappé au meilleur moment sur un superbe coup franc alors qu'on ne l'avait pas vu avant.

Voilà qui en dit long ! Parisiens et Marseillais ont cadré autant de tirs : 3. C'est peu. Cela souligne le réalisme des deux équipes. Mais ça démontre aussi que l'OM a joué les yeux dans les yeux avec ce PSG. Marseille a d'ailleurs tenté plus de tirs (11) que Paris (7).

Kylian Mbappé et les Parisiens l'ont encore en travers de la gorge. A la 55e, Jordan Amavi a touché le ballon de la main dans la surface marseillaise après un joli retour défensif sur Mbappé. Ruddy Buquet aurait pu accorder un penalty aux Parisieins sur cette action. Et à 1-1, ça aurait peut-être tout changé.

Avant le match, dans une interview accordée Canal +, Daniel Alves a glissé ne pas connaître de Marseillais alors que le journaliste lui demandait d'en citer trois. Après la rencontre, un internaute l'a interpellé sur Twitter. Mais le latéral droit parisien, qui ne jouait pas dimanche, ne s'est pas démonté et a répondu avec humour.

Clairement. Toute la semaine, des Parisiens ont déclaré que c'était un "match normal". Ils ont failli le payer cash. Un OM-PSG n'est jamais un match comme un autre. Et les joueurs parisiens l'ont oublié ou n'ont pas su le comprendre. Si Marseille a montré le visage qu'il fallait dans un Vélodrome en ébullition, Paris a ainsi souffert de la comparaison sur le plan de l'attitude. Les joueurs d'Unai Emery ont été dominés dans l'envie ou la volonté d'aller au combat.

Marco Verratti et ses partenaires n'ont bien entendu pas été totalement dépassés non plus. Avec leurs nombreuses stars, ils possèdent le talent pour s'en sortir et ont ainsi su arracher ce nul. Mais si le PSG a failli concéder sa première défaite de la saison, ce n'est pas un hasard. On a l'impression que Marseille avait mieux préparé ce duel que la formation de la capitale. Avait plus envie d'aller le chercher. Dans l'ensemble, la prestation parisienne a ainsi été bien terne. Et c'est aussi une question d'état d'esprit, de caractère. Un OM-PSG reste un match à part. Neymar and co le savent sûrement maintenant. Il serait temps pour les joueurs d'Unai Emery de retenir ce genre de leçon. Car cela pourrait se reproduire quand les choses sérieuses arriveront en Ligue des champions. Et les conséquences seront bien différentes.