Matches truqués en Liga : Marca prépare ses lecteurs à un séisme

Ce n’est peut-être que le début d’un immense scandale. Ce mercredi, cette phrase trône en une du site internet de Marca : "Cette saison, des matches ont été achetés en Liga". La phrase est attribuée à un informateur anonyme. Mais dès jeudi, promet le quotidien espagnol, les premières révélations viendront, impliquant Agapito Iglesias, le président de Saragosse. Marca parle bien au pluriel : en Liga comme en Liga2 (deuxième division espagnole), la pratique des matches truqués ne serait pas exceptionnelle dans le championnat qui, sur sa page d’accueil, se vante d’être le plus grand championnat du monde.

Extrait du journal, qui consacre pourtant sa une à la "Mission Zidane" sur le prochain mercato : "’Les arrangements existent depuis toujours. Celui qui dit le contraire il ment’. Ce qu’Adrián Colunga, joueur de Getafe, a reconnu il y a une semaine, est une douloureuse vérité du sport espagnol. Il le sait, puisqu’il l’a vécu. Tout le monde en parle, certains se rebellent. Certains encore le dénoncent dans leur propre vestiaire ou à la Ligue de football professionnel, mais jamais à la police. C’est un tabou, une affaire de mouchards, entre les joueurs et les entraîneurs. "

Les premiers écrits de Marca utilisent la méthode, rarissime avec de telles ampleurs, de la citation anonyme. Mais le journal assure avoir verrouillé ses arrières. Parmi les phrases proposées en teasing, celle de ce président d’un club de milieu de tableau : “Je suis absolument certain que des matches ont été achetés cette saison. Cela a l’air normal, il y a peu de choses à faire contre ça. J’ai offert à Javier Tebas, le nouveau président de la Ligue, les numéros de téléphone de tous mes joueurs pour qu’ils enquêtent sur ce qu’ils veulent”.

Un joueur de Liga, lui aussi non identifié, raconte cette anecdote : “Avant un match contre Levante, le coach nous a dit ‘On va jouer, faire pression et marquer. Si on marque, ils marqueront aussi. S’ils marquent, nous marquerons à notre tour. S’il y a 0-0 à la 85e, nous rendons les armes’. Un nul arrangeait les deux équipes, et il y a eu 0-0. Il nous a dit de prendre ça comme du theâtre. J’ai rigolé.” La rigolade pourrait ne pas durer longtemps au pays des champions du monde.