Ronaldo, la voie royale

Cristiano Ronaldo ne fuit pas ses responsabilités. Le Portugais l'a prouvé la semaine passée, face à Villarreal. Alors que le Real subissait les critiques de la presse espagnole après son revers à Lyon (1-0) en Ligue des Champions, le joueur le plus cher de l'histoire (94 millions d'euros) a répondu en livrant sa meilleure prestation de la saison. Un coup franc magnifique pour lancer la Maison Blanche sur la voie du succès, un rendement offensif impressionnant (il est impliqué sur quatre des cinq autres buts du Real) pour une victoire sans bavure et un grand spectacle à Bernabeu (6-2). Le Ballon d'Or 2008 a régalé les socios madrilènes, qui n'ont de toute façon jamais eu à se plaindre de leur plus grande star, si chère soit-elle.

En fait, c'est à se demander où s'arrêtera l'ancien Red Devil. Si sa performance face à Villarreal a été impressionnante, elle est surtout dans la lignée d'une première saison madrilène en tous points remarquables, même si deux cartons rouges viennent un peu ternir son bilan. Dire que Ronaldo a débarqué en Espagne avec beaucoup de pression est un doux euphémisme. Sa réputation, son Ballon d'Or et surtout son prix ont suscité des attentes seulement comparables à celles qui ont accompagné l'arrivée de Zinédine Zidane à Madrid à l'été 2001. Le Portugais y a admirablement répondu, et là aussi c'est un doux euphémisme. Freiné par une blessure à la cheville cette automne, il n'en est pas moins le deuxième meilleur buteur du club en Liga avec 12 buts en seulement 13 matches démarrés (14 au total). Des statistiques exceptionnelles qui ne s'arrêtent pas aux frontières espagnoles. CR9 est également le meilleur réalisateur de la Ligue des Champions avec six buts, en seulement cinq matches.

Aujourd'hui, Madrid se frotte les mains d'avoir consenti un tel investissement sur ce joyau. Dans la capitale espagnole, Cristiano Ronaldo déjà l'unanimité par son impact sur le Real. Et il suscite l'admiration de son entraineur, particulièrement ébloui par la performance du Portugais face à Villarreal. "Il a été brillant. Il a délivré de superbes centres, marqué un but, provoqué des penalties... Il a fait à peu près tout ce qu'on peut attendre d'un joueur", se réjouissait Manuel Pellegrini cette semaine. "Mais je suis surtout heureux pour lui, parce qu'il a travaillé très dur pour en arriver là. Aujourd'hui, je pense qu'il est au sommet de sa forme", a ajouté le coach madrilène, dont l'influence sur le très bon rendement de Ronaldo n'est pas à négliger. Si l'entraineur madrilène est critiqué par la presse - alors qu'il est à la tête du meilleur Real en championnat depuis 15 ans d'un point de vue comptable - il gardera entre autres le mérite d'avoir trouvé un système qui mette en valeur la star de son équipe.

Ronaldo, lui, ne compte pas en rester là. S'il brille chaque semaine sur tous les terrains de la péninsule ibérique, le Portugais reste convaincu que sa marge de progression est importante. "Il y a beaucoup de choses que je peux améliorer dans mon jeu", estime-t-il. Par exemple, j'aimerais aller plus vite, progresser sur les coups francs et avoir une bonne frappe du pied gauche. Je suis dans le club idéal pour progresser en tant que joueur, mais aussi en tant qu'homme", ajoute le numéro 9 du Real. Perfectionniste, l'ancien Mancunien est surtout extrêmement ambitieux. "Quand je raccrocherai définitivement les crampons, je veux que les gens me disent que j'ai été un joueur fantastique. Rien d'autre. Je veux qu'ils soient capables de dire que j'ai marqué l'histoire du football de mon empreinte", conclut le stratège madrilène. Il a déjà tracé la voie à suivre.